Le Titanic et l’art

Le Titanic et l’art

14 avril 2022

 Nous avons recensé quelques faits étonnants liés à l’art et au Titanic, dont la perte d’œuvres de grande valeur ayant coulé dans le naufrage.

Voici le fruit de nos recherches. 
 

La circassienne au bain

Contrairement à ce qui était sous-entendu dans Titanic, le film de James Cameron ayant pris l’affiche en 1997, l’imposant bateau de croisière n’avait pas plusieurs œuvres de peintres de renom comme Picasso ou Monet à son bord lorsqu’il a frappé l’iceberg avant de couler au fond de l’Atlantique. La peinture ayant la plus grande valeur qui a été perdue lors de l’accident était La circassienne au bain, de Merry-Joseph Blondel, un artiste français au style néoclassique. L’œuvre était la propriété de Mauritz Håkan Björnström-Steffansson, un riche héritier suédois âgé de 29 ans, qui a survécu au naufrage en sautant sur un radeau de sauvetage, sans sa précieuse possession. À la suite de l’accident, Björnström-Steffansson a fait une réclamation d’assurance pour un montant de 100 000 $ US (environ 2,5 millions aujourd’hui), seulement pour l’œuvre réalisée par Merry-Joseph Blondel. L’histoire ne mentionne pas quelle somme lui a finalement été accordée.

Si vous avez l’intention de faire une croisière prochainement, mieux vaut laisser votre tableau d’une valeur inestimable bien accroché au mur de votre salon.
 

Les Rubaïyat et leur couverture ornée de bijoux

Les poèmes réunis sous le titre Les Rubaïyat ont été écrits par le poète et savant perse Omar Khayyam, puis traduits des centaines d’années plus tard par l’Américain Edward FitzGerald avant d’être publiés, en 1860. Un des exemplaires de la première édition de ce livre a été décoré d’or et de centaines de pierres précieuses, dont des rubis, des émeraudes, des topazes, comme le souhaitait un collectionneur britannique. Ce dernier a ensuite vendu l’objet aux enchères à Gabriel Weis, un Américain, par l’intermédiaire de la firme Sotheby’s pour la modique somme de 2000 $ US (en argent de l’époque), le 29 mars 1912. Le précieux article a trouvé preneur pour environ le tiers de sa valeur réelle en raison de la crise économique qui sévissait alors en Angleterre. Une fois l’entente conclue, Sotheby’s a envoyé le colis pour qu’il se rende dans les mains de son nouveau propriétaire, à New York. Évidemment, vous aurez deviné que c’était à bord du Titanic que l’objet devait effectuer le trajet et qu’il ne s’est malheureusement jamais rendu à destination.

Collectionneurs et collectionneuses à la recherche d’émotions fortes : sortez vos tubas et vos palmes!  
 

Le violon de Wallace Hartley

Vous vous souvenez probablement de cette mythique scène, dans le film Titanic : celle où les musiciens continuent à jouer sur le pont du bateau jusqu’à ce que l’eau les emporte. Eh bien, cela vous étonnera peut-être de savoir que c’est à peu près comme ça que ça s’est réellement passé sur l’imposant navire. En effet, après que le paquebot eut frappé l’iceberg, Wallace Hartley, chef d’orchestre et violoniste à bord, et ses compagnons ont reçu l’ordre de poursuivre leur travail le plus longtemps possible dans le but d’atténuer l’état de panique qui se faisait de plus en plus sentir à bord du bateau. Selon les ouï-dire, les hommes auraient joué jusqu’à la toute fin et auraient terminé leur concert avec la pièce Plus près de toi, mon Dieu. Le chef d’orchestre est malheureusement décédé dans les eaux de l’océan Atlantique, et son corps, qui flottait grâce à une veste de sauvetage, a été repêché deux semaines après le naufrage. Son précieux violon, offert par son amoureuse comme cadeau de fiançailles, était toujours avec lui, dans un étui, ce qui lui a permis de demeurer en bonne condition. Sa fiancée a ainsi pu le récupérer et l’offrir à un professeur de musique. Des dizaines d’années plus tard, en 2006, l’objet a été retrouvé. Il a été mis aux enchères en 2013 et a trouvé preneur pour 1,6 million de dollars américains. En 2020, il a été exposé au musée d’histoire à Branson, au Missouri.

Disons que la vie de cet instrument de musique n’a pas été de tout repos!
 

Francis Davis Millet

Une illustration de Francis Davis Millet.
Une illustration de Francis Davis Millet./Photo : duncan1890/iStock
 

Francis Davis Millet a connu une vie tout simplement fascinante avant d’embarquer à bord du Titanic avec un ami pour effectuer le voyage transatlantique qui s’est terminé de façon tragique. Son nom figure malheureusement dans la liste des quelque 1500 victimes du naufrage. Au cours de sa vie, l’homme, décédé à l’âge de 65 ans, a d’abord été aide-chirurgien, avant de devenir journaliste, puis rédacteur en chef du Boston Courier. S’intéressant aussi à la peinture dans ses loisirs, il a décidé de s’y consacrer pleinement en s’inscrivant à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, en Belgique, où il a reçu des prix pour l’excellence de son travail. Davis Millet avait aussi un talent pour la littérature qu’il a exprimé en rédigeant ses carnets de voyage et différents essais. Ses œuvres en art visuel se retrouvent un peu partout dans des musées et édifices gouvernementaux des États-Unis ainsi qu’à la galerie Tate de Londres.

En voulez-vous, une vie trépidante? En voilà une.
 

La première édition des essais de Francis Bacon

Le philosophe Francis Bacon.
Un portait de Francis Bacon./Photo : ilbusca/iStock
 

Le nom de Francis Bacon vous dit peut-être quelque chose. Cet Anglais né en 1561 était un homme d’État, un juriste, un scientifique et un philosophe d’importance au 16e et 17e siècle. Son tout premier livre, intitulé Essais de morale et de politique, est devenu une grande œuvre classique étudiée depuis sa parution, en 1597. Un exemplaire de la toute première édition de ce bouquin d’importance était en la possession de Harry Wilkins Widener, récent diplômé de l’Université Harvard, alors qu’il était un des passagers du Titanic. Le jeune homme avait acquis ce livre ainsi que quelques autres d’intérêt afin de garnir sa bibliothèque personnelle. Malheureusement, il a péri dans les eaux glaciales, tout comme son père, après avoir laissé la place qui lui était désignée dans un radeau de sauvetage à une autre personne. En son honneur, sa mère a fait un don de 2 millions de dollars américains à l’Université Harvard pour contribuer à la construction d’une bibliothèque, qui porte son nom encore aujourd’hui.

Une triste histoire de laquelle la lumière a tout de même jailli.

 

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Voici ce qui met fin à notre recensement de quelques anecdotes liant le paquebot le plus fameux de l’histoire à l’art.

Pour répondre aux questions concoctées par ICI Explora sur le Titanic, c’est par ici.