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Logo - La Table de Kim

C’est dans un contexte très particulier, celui de la pandémie, qu’a été tournée la deuxième saison de la très populaire émission La table de Kim, l’été dernier. L’équipe de production a dû travailler d’arrache-pied afin de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui se présentaient à elle afin de respecter les mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Qu’à cela ne tienne : la chaleur et le réconfort qui se dégagent de l’émission n’en sont pas moindres, notamment grâce au travail de son animatrice, Kim Thúy.

Avant le début de cette nouvelle saison, qui s’amorcera le 29 janvier prochain à 20 h, nous avons eu la chance de piquer un brin de jasette avec elle.

Voici ce qu’elle nous a confié.

Que pouvez-nous dire sur la deuxième saison de La table de Kim?

Je dirais que c’était une saison de grâce. On a commencé la saison en pleine COVID; on venait tout juste de sortir du confinement. J’ai dû faire une quarantaine durant 14 jours avant le tournage, parce que mon fils a [été déclaré] positif, puis négatif. Nos résultats étaient tous négatifs, mais on devait tout de même s’isoler, par précaution. Ça aurait pu être catastrophique, mais ça a été six épisodes de grâce, extraordinaires.

Quels changements ont dû être apportés pour permettre le tournage en temps de pandémie?

D’abord, on ne pouvait pas tourner chez moi, parce que toute ma famille – dont mon fils autiste, qui n’avait pas de camp d’été – était à la maison. On a pensé à filmer chez mes parents, mais ce n’était pas une option, puisqu’ils sont plus âgés et qu’on ne voulait pas les mettre à risque. On a cherché un peu partout, et j’ai pensé à la maison de ma voisine pâtissière, puisqu’elle la loue pour des tournages à l’occasion. Je lui ai donc demandé si sa demeure était disponible et elle m’a dit que oui. Sa maison était parfaite pour recevoir les personnes invitées en respectant la distanciation.

Aussi, comme ça ne se passait plus chez moi, on a décidé d’utiliser beaucoup plus le jardin comme espace, ce qui n’avait pas été fait lors de la première saison. Les discussions en tête à tête se passaient surtout dans ce nouveau décor bucolique. Je suis certaine que ça a influencé les conversations, d’être à l’extérieur, dans cette beauté-là. Je crois que ça détendait tout le monde. On a beaucoup utilisé le jardin, même s’il pleuvait tous les jours qu’on tournait. (Rires) Je vous jure : tous les jours, c’était le déluge. Je ne pouvais même pas marcher jusqu’à chez ma voisine tellement il y avait de l’eau... Comme par miracle, dès qu’on commençait à tourner avec une personne invitée, la pluie cessait. Quand on tournait mon intro au début, c’était sous la pluie et, dès 10 h, le soleil sortait. Puis, quand on finissait un segment et qu’on quittait la maison de ma voisine, la pluie recommençait. C’était comme si on avait appelé quelqu’un pour lui demander d’arrêter le boyau. (Rires) Je me souviens, une journée : on a arrêté à 17 h et, à 17 h 02, c’était le déluge. Tout était là pour que ça ne fonctionne pas, mais pourtant, tout a fonctionné.

Est-ce qu’un moment vous a particulièrement touchée dans le tournage de cette deuxième saison?

C’est impossible pour moi de penser à un seul moment, parce que ça a été un moment de grâce à chaque émission. Vraiment, je terminais les tournages et je me demandais comment on avait pu vivre ces moments ensemble. J’ai passé six heures avec Robert Lepage à discuter; c’était un vrai plaisir. Même chose avec Sophie Faucher et son mari, Michel Labrecque. Ils ont jasé avec mes parents pendant un bon moment après le tournage. J’ai même essayé de convaincre Marie-Maude Denis et Stanley Vollant de déménager à Longueuil! (Rires) Joséphine Bacon a aussi récité des poèmes. Je pense que je pourrais te nommer toutes les personnes qui sont venues faire un tour. J’aurais gardé mes invités toute la soirée pour discuter!

Est-ce qu’il y a une découverte que vous avez faite durant la saison qui vous a marquée?

Oui : le restaurant Virunga, qui propose un menu d’influence africaine. Montréal Plaza, je connaissais déjà leur cuisine et le chef propriétaire, Charles-Antoine Crête, mais quel plaisir de manger un chou avec un Schtroumpf dedans! (Rires) Je te dirais que pas mal tout ce qui était lié à la bouffe était une découverte, parce que je voulais en profiter pour découvrir et apprendre sur la gastronomie. On sortait des sentiers battus le plus possible quand on faisait nos choix de nourriture à déguster.

Qu’appréciez-vous dans votre rôle d’animatrice?

D’apprendre! Par exemple, lorsque Chris Bergeron est venue faire un tour sur le plateau, elle a expliqué la complexité de la transition de son identité pour le travail parce qu’elle occupe des postes importants. Le processus n’était donc pas seulement pas avec ses proches, mais aussi avec des gens qui ne la connaissaient pas personnellement, ce qui peut parfois être un peu plus complexe. C’est un des nombreux apprentissages que j’ai réalisés, cette année, en animant l’émission.

Ce qui est bien avec La table de Kim, c’est qu’on peut jaser de tout!

Oui, vraiment! Il n’y a aucune fiche dans mes mains. C’est sûr qu’il y a d’excellents dossiers de recherche, préparés par Andrée Giraldeau, dont on se servait avant que les invités arrivent pour savoir vers où je pourrais aller dans les conversations, mais quand on s’assoit, la chimie opère et on y va à l’improviste. C’est comme en cuisine : des fois, on a tous les ingrédients pour faire un ragoût, et ça donne un bouillon! (Rires) La production me donne la liberté de faire mon chemin au fil des discussions.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez explorer dans une prochaine saison?

Honnêtement, je ne sais pas comment on peut améliorer l’émission tellement j’aime vraiment la formule actuelle. Avec la pandémie, il y avait vraiment moins de personnes autour de la table et je ne pouvais pas cuisiner. On a donc profité de cette occasion pour découvrir de nouveaux mets, et c’était un vrai plaisir! Même lorsque la situation reviendra à la normale, je pense qu’on va continuer à découvrir l’œuvre de chefs invités. J’ai vraiment aimé découvrir de nouvelles adresses et cuisines, des façons de faire différentes... J’ai également aimé le fait qu’il y ait moins de personnes invitées par émission, parce qu’on avait plus de temps avec chacune d’entre elles pour aller encore plus en profondeur qu’avant dans nos conversations.

Kim Thúy, merci beaucoup!

Vendredi 20 h dès le 29 janvier

Entrevue: Philippe Côté-Giguère
Photos: Maude Chauvin
Design graphique: Étienne Dicaire
Intégration: Studio Bib Interactif