5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur Les Prisonniers

23 avril 2014

prisonniers

La série Les Prisonniers, version française de l'israélienne Hatufim, sera diffusée à compter du 28 avril sur les ondes d'ICI ARTV. Jusqu'au 27 avril, vous pouvez voir les deux premiers épisodes en primeur sur le site web, question de vous mettre en appétit pour la suite.

On sait déjà que cette série a connu un énorme succès dans son pays d'origine et a été encensée par la critique internationale. On sait aussi, bien sûr, qu'elle a fourni l'inspiration pour une des séries américaines les plus populaires des dernières années, le thriller paranoïaque Homelandqui met en vedette Claire Danes, dans la peau d'une agente de la CIA souffrant de trouble bipolaire. Mais Hatufim (qui signifie «Enlevés» en hébreu) ne saurait se résumer à ces simples faits. Voici donc quelques informations que vous ne soupçonniez peut-être même pas...

1. Le focus de la série diffère de celui d'Homeland

Bien que les points de départ des deux séries soient similaires, elles sont en réalité bien différentes. Alors qu'Homelandest un thriller enlevant qui met l'accent sur la peur du terrorisme et le duel qui s'installe entre l'analyste Carrie Mathison et le soldat Nicholas Brody, Les Prisonniers emprunte beaucoup au drame psychologique et familial. Ici, c'est l'intimité des familles des soldats kidnappés qui se retrouve au premier plan. Le retour des prisonniers à la vie « normale » ne se fait pas sans heurts, pour eux comme pour leurs proches. Après 17 ans passés en captivité, ils n'ont plus aucun repère dans la société qu'ils retrouvent.

Malgré cette différence fondamentale de point de vue, ne vous méprenez pas. Le suspense, bien que plus lent et insidieux, est tout aussi addictif dans Les Prisonniers que dans Homeland. Ici aussi, les rescapés sont en proie à la méfiance des autorités. Les douloureux flashbacks du temps passé en captivité portent la tension à son comble. Mais la dimension familiale et la question de la réadaptation demeure toujours primordiale. Si le sujet vous intéresse, notre collègue Pierre-Anaïs s'est amusée à noter les similitudes et les différences entre les deux séries.

2. Un succès monstre

Hatufim est la série télévisée de fiction qui a connu le plus grand succès de l'histoire en Israël. Lors de la diffusion de l'épisode final de la deuxième saison, la série a raflé 48 % de parts d'audience. En 2010, elle a reçu le prix de la meilleure série du Israel Academy Award for Televison. Depuis, la série a été diffusée dans près de 20 pays. Impressionnant pour une série à petit budget, dont les deux saisons ont coûté moins cher à produire que le seul pilote de Homeland!

3. La série s'est attiré des critiques virulentes... avant sa sortie

Le sujet des prisonniers de guerre est tabou en Israël. Le service militaire y est obligatoire pour la majorité des jeunes adultes, et le pays est en conflit constant avec ses voisins. Les enlèvements sont fréquents: on estime qu'environ 1500 anciens prisonniers de guerre vivent présentement en Israël. Si le pays met tout en oeuvre pour faire libérer les otages, il semblerait que la société préfère ne pas trop entendre parler des problèmes d'adaptation qu'ils rencontrent à leur retour.

Lorsque l'auteur d'Hatufim, Gideon Raff, a choisi de s'attaquer à ce sujet, il s'est heurté à un concert de protestations. Les médias, apprenant que Raff travaillait sur une telle série, ont questionné l'idée d'évoquer  ces enjeux à une heure de grande écoute.  Les critiques se sont rapidement tues à la diffusion, et la série, acclamée, est devenue un véritable phénomène de société. Désormais, ceux qui rejetaient l'idée de la série réclament à grands cris une troisième saison.

4. Le concepteur de la série a  fait ses devoirs

Puisque le sujet qui l'intéressait comportait certains écueils potentiels, Gideon Raff a décidé de jouer de prudence. Avant de se lancer en écriture, il a mené une recherche d'envergure pour mieux comprendre la réalité qu'il allait dépeindre à l'écran, notamment le stress post-traumatique.

Il a notamment travaillé de très près avec le fondateur d'une association qui vient en aide aux anciens captifs et à leurs proches.Il a rencontré plus des dizaines de prisonniers de guerre ainsi que leurs familles et a recueilli leurs confidences. Cette méthode, qui n'a pas grand-chose à envier au travail d'un scientifique,  a porté fruit. La série se démarque par la complexité des relations et des personnages, ainsi que le caractère réaliste, tout en sobriété, des enjeux auxquels ils sont confrontés.

5. Raff a joué un rôle dans l'adaptation

Bien souvent, lorsqu'un concept original est acheté par un producteur désirant en faire une adaptation à l'étranger, le concepteur de la version originale ne participera pas nécessairement au processus. C'est une autre particularité avec Les Prisonniers: Gideon Raff a lui-même adapté sa série pour le marché américain, en collaboration avec les renommés producteurs Howard Gordon et Alex Gansa. Certains s'en étonneront, tant les deux séries sont différentes l'une de l'autre. Quand on lui demande laquelle des deux séries il préfère, Raff refuse de choisir, même s'il admet que Les prisonniers est plus personnelle (il en a écrit tous les épisodes.)

La série Les Prisonniers sera diffusée sur les ondes d'ICI ARTV dès le 28 avril.

Jusqu'au 27 avril, vous pouvez voir les deux premiers épisodes en primeur ici.