Artiste à découvrir : Joany Paquet, alias Paquet de trouble, illustratrice

Artiste à découvrir : Joany Paquet, alias Paquet de trouble, illustratrice
Joanie Paquet alias Paquet de trouble, crédit photo: Maxime Gagné

14 février 2023

Celle qui s’inspire de son quotidien pour créer décrit son art comme dynamique et décomplexé. Dessiner, c’est du temps pour prendre soin d’elle. Découvrez l’artiste visuelle Paquet de trouble, qui met en scène sur papier des personnages colorés empreints de poésie.

 

Racontez-moi un souvenir de jeunesse qui a pu avoir une influence sur votre envie de devenir illustratrice. 

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé dessiner ou colorier. J’avais un intérêt pour l’illustration, sans trop savoir comment m’y prendre pour en faire un métier. Après mon parcours d’études en arts visuels et en design, l’idée de Paquet de trouble a germé. Afin de concrétiser le projet et d’en connaître davantage sur le milieu, j’ai participé à divers cours offerts par Illustration Québec. Ces cours m’ont permis de me familiariser avec les enjeux du métier et les bonnes pratiques. Ça m’a aussi permis de connaître la communauté d’illustrateurs au Québec.

 

Votre nom d’artiste, un jeu de mots avec votre nom de famille, évoque une partie colorée de votre personnalité. Parlez-nous de votre côté « paquet de trouble ». 

L’idée du nom provient du fait qu’il m’arrive souvent des situations incongrues. Le genre de situations où tu te dis : « ça ne se peut pas ». Eh bien, ça arrive à moi.

 

Quelles sont vos sources d’inspiration? 

Mes émotions et les situations vécues dans mon quotidien prennent une grande place dans mon processus créatif. J’aime décrire ce vécu par des images dynamiques et colorées. Je crois que le fait de qualifier mon travail de décomplexé provient de ma sensibilité à la pression qui nous est infligée pour respecter les standards de beauté de la société. À travers mes personnages, j’essaie de représenter cette liberté corporelle et émotionnelle qui est si difficile à atteindre, mais tant convoitée.

Quartier Saint-Jean-Baptiste, Paquet de trouble.
Quartier Saint-Jean-Baptiste, Paquet de trouble. Crédit photo : Agence Kabane

Vous avez conçu des visuels pour promouvoir le quartier Saint-Jean-Baptiste de Québec. Étant native de Québec, comment vous sentez-vous inspirée par cette ville?

C’était naturel pour moi d’accepter ce mandat. La ville de Québec, c’est ma maison, c’est l’endroit où je me recueille et où je prends le temps. C’est ici que je prends le temps de mettre en image mes souvenirs, les idées cultivées pendant mes voyages ou même mon quotidien. Cette participation était une belle occasion de représenter ce qu’a à offrir la ville de Québec. On n’a à envier personne.

 

Vous avez conçu une affiche pour les 10 ans du Pantoum, lieu de création musicale à Québec. Quelle est l’importance du Pantoum dans votre vie? 

J’ai commencé à côtoyer le Pantoum grâce à des amis qui répétaient et créaient leur musique dans le complexe. Le Pantoum a été selon moi un vent de fraîcheur dans la scène artistique locale. Ça m’a permis de comprendre qu’il était possible de se développer en tant qu’artiste à Québec et comprendre que ce rêve n’était pas farfelu. Le Pantoum a fait partie de mon évolution en tant qu’artiste, mais aussi comme public. Grâce au Pantoum, j’ai découvert des artistes de talent et je continue d’en découvrir en assistant fréquemment à leurs spectacles et festivals.

Affiche des 10 ans de Pantoum, Paquet de trouble.
Affiche des 10 ans de Pantoum, Paquet de trouble, crédit photo : La Pantoum

Grand Marché de Québec, Puces Pop, Salon Nouveau genre. Parlez-moi de ces moments où vous allez à la rencontre des gens pour présenter vos créations.

Ces événements me permettent d’échanger avec le public, mais aussi avec les autres artistes qui y participent. Ça me permet de faire des rencontres que je ne pourrais faire sur les réseaux sociaux. Ce sont de grosses fins de semaine occupées. Ce n’est pas habituel pour moi de parler autant! Puisque j’aime être seule quand je crée mes illustrations, ça me sort de ma zone de confort et c’est super important de le faire. Ce type d’événement demande une certaine préparation, c’est-à-dire qu’il faut prévoir un bon nombre d’impressions, il faut prévoir la disposition de sa table, prévoir une méthode de paiement accessible… mais ça vaut le coup. 

 

Est-ce que l’illustration est une façon de rêver et de vous évader? 

L’illustration est une façon de m’évader, c’est mon me time. Quand je dessine, je me dépose et je prends le temps. Ça a toujours été comme cela et ça l’est encore. Quand je dessine, rien n’est grave ou urgent. C’est un besoin viscéral auquel je dois répondre.

 

Parlez-moi d’un ou d’une artiste de votre discipline que vous affectionnez particulièrement. 

Super difficile, cette question, il y en a tellement! C’est difficile de donner un seul nom. Du côté local, dans la ville de Québec, j’aime beaucoup le travail de Charles-Étienne Brochu pour ses personnages et ses ambiances. Puis Marion Hébert pour ses douces illustrations, et Pishier pour ses personnages colorés. J’ai le rêve d’évoluer dans l’art de la murale, et j’admire l’illustratrice et muraliste Cécile Gariépy. À l’international, Sabine Encre de Chine pour l’utilisation impressionnante des motifs et Abbey Lossing pour ses illustrations et animations toujours justes.

Femme et Garden Party, illustrations de Paquet de trouble.
Femme et Garden Party, illustrations de Paquet de trouble.

Décrivez-moi l’ambiance sonore idéale pour créer et trouver vos meilleures idées.

Ça dépend vraiment de mon état d’esprit. Douce voix, beat planant ou parfois instrumental, du piano, par exemple.

 

Nommez-moi un objet important de votre vie, chargé de souvenirs et de significations.

Mon appareil photo.

Summer et Les courses du dimanche à vélo, projets personnels de Paquet de trouble.
Summer et Les courses du dimanche à vélo, projets personnels de Paquet de trouble.

Quels sont les projets qui sommeillent dans la tête de Joany Paquet?

J’aimerais beaucoup avoir la chance de créer une murale dans la ville de Québec. Puis, peut-être bien une première exposition solo.

 

Quel serait votre meilleur conseil à donner à un ou une jeune artiste en devenir?

Aussi cliché que cela puisse paraître, c’est d’écouter ses envies et de persévérer. De ne pas s’arrêter aux refus qui seront rencontrés durant le processus. J’aurais aimé aussi que l’on me dise qu’il n’existe pas qu’une seule manière et un seul tracé pour devenir artiste et que surtout, il n’y a pas d’âge pour commencer à faire ce que l’on aime dans la vie.

 

Retrouvez Joany Paquet :