Cinéma et esclavage : quelques films importants

16 janvier 2014

L'esclavage constitue une page très sombre de l'histoire des États-Unis. Les représentations qui en ont été faites au cinéma sont relativement rares, et on leur a souvent reproché d'être complaisantes ou fantasques. Avec «12 Years a Slave», Steve McQueen y est allé d'un portrait percutant (c'est dans ses habitudes), révoltant, brutal, mais pas sensationnaliste.

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Voici quelques films, de genres bien différents, qui ont chacun à leur façon abordé l'épineuse question de l'esclavage. 

Gone with the Wind (USA, 1939)

Ce classique du cinéma brosse un portrait assez complaisant, voire glorifiant, du Sud des États-Unis esclavagiste à la veille de la guerre de Sécession. L'esclavage y est montré de façon très bon enfant et la vieille bonne «Mammy», interprétée par Hattie McDaniel, est présentée comme un quasi-membre de la famille. De façon générale, les maîtres de « Gone with the Wind» traitent les esclaves avec bienveillance... Cette représentation idyllique d'une réalité horrible en a choqué plus d'un, et le film a mis la communauté afro-américaine en émoi. Hattie McDaniel a été la première Noire à gagner un Oscar, ce qui lui a valu l'admiration de certains, mais en a également fait la cible de critiques acerbes, puisque le rôle de «Mammy» donnait une fausse image de l'esclavage.

Amistad (USA, 1997)

Ce film, réalisé par Steven Spielberg, s'inspire de faits réels. En 1839, un groupe d'esclaves africains transportés à bord du navire espagnol «La Amistad» se révolte et prend le contrôle du navire, tuant ceux qui les ont arrachés à leur terre. Le capitaine du bateau, laissé en vie, prétend accepter de les ramener en Afrique, mais les conduit plutôt en Amérique, où leur sort suscite des débats houleux.

Lincoln (USA, 2012)

On retrouve Spielberg ici dans un registre différent, même s'il s'agit encore d'un drame historique. La question de l'esclavage est abordée sous un angle juridique, alors que le président Abraham Lincoln (Daniel Day-Lewis)  se bat pour faire passer le XIIIe amendement, qui mettra fin à l'esclavage.

Django Unchained (USA, 2012)

On passe dans un univers plus fantaisiste avec Quentin Tarentino, qui signe un western spaghetti aux accents très contemporains. S'alliant au chasseur de primes allemand  qui lui a rendu son statut d'homme libre, Django part à la recherche de sa femme esclave, qui a été achetée par un propriétaire terrien particulièrement sadique. Le manque de réalisme et le traitement du film ont valu à Tarentino des critiques, notamment de Spike Lee, qui a déclaré que le film était un manque de respect à l'égard de ses ancêtres.

Roots (Série télé, USA, 1977)

Cette série télé, basée sur le livre du même nom écrit par Alex Haley, est réputée être l'une des représentations les plus historiquement correctes de l'esclavage américain. La série a d'ailleurs dévalisé les Emmy awards cette année-là, raflant pas moins de 9 trophées.

En bonus

Pour terminer, voici quelques films qui, à l'instar de «The Butler» qui n'est pas dans la course mais a plu à plusieurs cinéphiles, s'intéressent à la période de ségrégation ayant suivi l'ère esclavagiste, tout aussi marquée par les inégalités sociales.

To Kill a Mocking Bird (USA, 1962)

Mississippi Burning (USA, 1988)

The Help (USA, 2011)