Est-ce qu’il existe une frontière, une limite à ne pas franchir quand vient le temps de diffuser une émission de télé? Jusqu’à quel point peut-on aller loin pour tenter de rassembler les masses et créer un engouement? Si une limite existe, les cinq concepts suivants parviennent sans doute à la repousser!
Voici une plongée dans les recoins parfois fort étranges de la télévision mondiale.
Susunu! Denpa Shōnen, Japon (1998-2002)
Image : Nippon TV
On commence fort! Le concept? Sélectionner de jeunes comédiennes et comédiens inconnus du public et prêts à tout pour devenir des vedettes, avant de les plonger dans des situations carrément cruelles.
La saison la plus populaire de l’émission, qui a rassemblé jusqu’à 17 millions de personnes devant leur écran de télé chaque semaine, mettait en scène un jeune homme enfermé nu dans un appartement vide, complètement coupé du reste du monde. Son défi? Survivre uniquement à l’aide d’objets gagnés en participant à des concours dans des magazines. Sa libération devait survenir lorsque ses prix totaliseraient une valeur d’un million de yens (environ 9000 $). Tout ça dure finalement… 15 mois!
Le pire dans tout ça? On lui a fait croire que l’émission serait montée et diffusée une fois son défi terminé. ERREUR! Le tout était diffusé en direct 24 heures sur 24. En cours de route, la production a même dû déplacer le participant dans un autre lieu puisque celui où il se trouvait avait été découvert et que les gens qui se massaient devant le logement menaçaient de lui faire comprendre qu’il était filmé et que son quotidien était diffusé en direct.
The Intercept, Russie (1997-1998)
Quoi de mieux pour se divertir que de regarder de véritables poursuites policières dans le confort de son salon? Dans The Intercept, les clés d’un véhicule muni d’un émetteur radio sont données à une personne. Celle-ci a ensuite 35 minutes pour tenter de semer de vrais policiers… dans les vraies rues de Moscou. Tassez-vous du chemin!
Si elle réussit, la personne gagne le véhicule. Si elle échoue, elle se fait battre par les policiers. La série tentait ainsi d’enrayer l’épidémie de vols de voitures qui faisait rage à l’époque. On aurait peut-être besoin de ça au Canada!
Humiliée par plusieurs échecs lamentables, la police a décidé de mettre un terme à la série après moins d’une quinzaine d’épisodes, malgré des cotes d’écoute qui avoisinaient les 60 millions de personnes.
À plein temps, Québec (1984-1988)
Image : Productions SDA
On ne parle pas d’une proposition aussi extrême ou casse-cou dans ce cas-ci. Déjà, la série À plein temps est une fiction. Pensez à un téléroman classique des années 1980 : plusieurs familles d’un quartier populaire qui vivent de petits ou de grands drames au quotidien.
La série était à un détail près de s’éviter une place sur cette liste : l’utilisation d’épouvantables marionnettes pour interpréter certains des personnages. Pourquoi faire simple quand on peut faire absolument terrifiant? On a du mal à s’expliquer qui a bien pu penser que cette idée fantaisiste, campée dans la vie des tous les jours, en était une bonne.
Pour vous faire une idée de ce à quoi ça pouvait ressembler (ou vous le rappeler), ça se passe ici!
Attention : cauchemars en vue!
Next, États-Unis (2005-2008)
Image : MTV
Quand vient le temps d’exploiter le célibat, la télévision n’a aucun scrupule. Next représente tout ce qu’il y a de plus vulgaire et de plus violent dans les rencontres amoureuses. En gros, cinq célibataires s’entassent dans un camion en attendant d’aller rencontrer une personne cherchant l’amour.
Là où ça fait mal : cette personne peut demander de passer au suivant à tout moment pour n’importe quelle raison. Une prétendante qui descend du camion avec une trop petite poitrine au goût du participant? « NEXT! » Un emploi qui n’est pas à la hauteur? « NEXT! » Tu ris mal? « NEXT! NEXT! NEXT! »
Pour apaiser les cœurs brisés, les candidats et candidates empochent 1 $ par minute passée avec l’autre personne. Parfait pour aller noyer sa peine dans… quelques bonbons au dépanneur. De la vraie télé poubelle des années 2000.
Touch the Truck, Royaume-Uni (2001)
Image : Vascha Productions
Difficile d’avoir un titre plus révélateur. Dans les cinq épisodes qu’aura duré Touch the Truck, 20 participants et participantes doivent toucher un camion le plus longtemps possible pour essayer de le gagner. Pas d’épreuves, pas de défi. Juste une main sur le camion jusqu’à ce que mort (ou fatigue, ou pipi, ou faim) s’ensuive.
La série commence alors qu’un homme tire le camion avec sa seule force au milieu d’un centre commercial. Parce que, oui, ça se passe dans un centre commercial, sous les yeux d’un public curieux et patient. Tout ça est animé par un monsieur bien habillé qui passe les émissions à interviewer les participants et participantes.
Le gagnant de l’unique saison est resté accroché au camion pendant plus de 80 heures. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un véhicule?
Vous connaissez d’autres concepts télévisuels aussi louches? On veut les connaître!