Ce billet vous est présenté par l’équipe web de C’est juste de la TV.
En 2007 débarquait sur les ondes d’ARTV (il n’y avait pas d’ICI à l’époque!) une petite émission intitulée C’est juste de la TV. Vous la connaissez sûrement parce que vous êtes en train d’en lire le blogue en ce moment.
Cette émission se voulait un lieu pour discuter, critiquer et débattre au sujet du médium qui rassemblait le Québec en entier : la télévision. Après 17 ans en ondes, force est d’admettre que le paysage télévisuel est méconnaissable, pour le meilleur et pour le pire.
Pour ce dernier billet de l’histoire du blogue de C’est juste de la TV (oui, on sait, c’est triste), on s’est donc donné comme mission de jeter un regard en arrière pour voir comment le petit écran s’est transformé depuis les débuts du magazine, et peut-être même deviner ce qui l’attend.
La domination de la diffusion en continu
Image : Netflix
On va commencer par l’éléphant dans la pièce : l’arrivée de la diffusion en continu (ou streaming, en anglais) a transformé à jamais notre façon de consommer la télévision.
En 2007, ICI TOU.TV n’existait pas (le service a été lancé en 2010) et Netflix commençait à tester les eaux de la diffusion en ligne, aux États-Unis seulement, mais le gros de leur chiffre d’affaires venait encore des DVD livrés par la poste.
Aujourd’hui, c’est bien différent. Toute une génération d’adultes ne se rappelle pas l’époque où il fallait attendre l’heure de diffusion d’une émission pour la regarder, sans possibilité de la rattraper (sauf si on avait correctement programmé notre bon vieux VHS).
Et combien d’émissions ne passent jamais à la télé (ou longtemps après leur diffusion sur une plateforme web), étant avant tout conçues pour la diffusion en ligne?
L’avènement du visionnement en rafale
Photo : Radio-Canada / Minuit le soir
C’est probablement un corollaire de notre point précédent, mais notre rythme d’écoute s’est également transformé au fil des ans.
En 2007, on regardait un épisode de notre série préférée par semaine, deux peut-être si c’était le début de la saison et que le diffuseur se sentait un peu coquin. Ça pouvait prendre des mois, voire des années avant qu’on assiste à la fin d’une intrigue.
Aujourd’hui, passer un week-end à rattraper des années entières d’une émission, bien emmitouflés dans nos couvertures alors que nous sommes fiévreux, n’est pas rare. C’est plein d’avantages : ça nous permet de découvrir encore plus d’histoires, et ça satisfait notre petit côté curieux et impatient.
Mais est-ce que ça ne fait pas que les séries tombent plus rapidement dans l’oubli? La question se pose.
Des séries à grand déploiement
Photo : AMC / Walking Dead
En 2007, on ne le savait pas encore, mais on était à l’aube de l'âge d’or de la télévision. Ce n’est pas que les séries avant ça n’étaient pas bonnes, bien au contraire. Cependant, dans la majorité des cas, le petit écran était considéré comme le petit frère du grand écran. Pour les histoires qui demandaient un gros budget, on allait au cinéma. La télé, c’était juste pour passer le temps.
Aux États-Unis, des productions comme Breaking Bad, The Walking Dead ou encore Game of Thrones ont montré que des productions télévisuelles étaient tout à fait capables de nous offrir des histoires complexes et des effets spéciaux impressionnants.
Même au Québec, la facture visuelle de nos séries a changé. Les téléromans avec leurs quelques décors en carton ont peu à peu laissé leur place à des séries avec une facture cinématographique telles que 19-2, Série noire ou encore La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé.
Des séries plus courtes
Photo : A Média Productions inc. / Discussions avec mes parents
L’effet secondaire de ces budgets plus importants, c’est que la quantité d’épisodes par saison a diminué (ce n’est pas la seule raison, mais ça en est une importante).
Avant, il était plutôt habituel qu’une série comporte une vingtaine d’épisodes, soit assez pour meubler chaque semaine de la saison télévisuelle.
Le portrait a changé. Regardez certaines séries marquantes des dernières années : la dernière saison de C’est comme ça que je t’aime compte 8 épisodes, celle de Discussions avec mes parents, 13. Du côté de TVA, le chapitre final des Bracelets rouges contenait lui aussi 13 épisodes, tandis que celui du Bonheur en avait 10.
Évidemment, il reste des exceptions : STAT et Indéfendable ont à peu près 4500 épisodes chacune. On exagère juste un peu!
Mais dans la majorité des cas aujourd’hui, le dicton « Dans les petites saisons, les meilleures séries! » s’applique.
Plus de choix que jamais
En 2007, l’offre télé était déjà abondante. Il existait des dizaines de chaînes spécialisées nous proposant des séries de tous les styles, sans oublier les chaînes généralistes qui en diffusaient aussi une grande variété.
Mais ça ne reste rien comparativement au choix gigantesque proposé aux télévores en 2024. Avec la multiplication des plateformes et des chaînes, ça nous prendrait une vie pour regarder tout ce qui se produit en une seule année.
Il y en a véritablement pour tous les goûts. Vous avez envie de comédie, d’horreur, de sensualité, ou peut-être de tout ça en même temps, avec un côté téléréalité? Pourquoi pas? Il y a une série pour vous.
Avant, le défi c’était de trouver quelque chose à regarder. Maintenant, c’est de trouver le temps pour tout visionner.
Elle est pas belle, la vie?