Deuxième Édition: l’art du slow fashion

17 juillet 2017

Crédit: Julie Artacho Crédit: Julie Artacho

Lorsqu’on regarde le vaste local garni et soigneusement aménagé de Deuxième Édition, dur d’imaginer que l’entreprise a vu le jour il y a tout juste deux ans.

C’est après des années à œuvrer en tant que journaliste dans un grand magazine féminin que sa fondatrice, Catherine Paiement-Paradis, a fait le grand saut de se lancer en affaires. Nous nous sommes entretenus avec la jeune femme afin d’en apprendre plus sur sa boutique en ligne de vêtements haut de gamme seconde main.

Deuxième Édition est née d’un désir d’offrir des vêtements griffés à petit prix, mais aussi en réaction à ce qu’on appelle le fast fashion en encourageant la récupération, avance Catherine. «Il y a tellement de belles pièces inutilisées en circulation, pourquoi aller s’alimenter chaque semaine chez H&M? On ne peut pas ignorer la pression environnementale que cette industrie exerce, sans parler des conditions de travail assez épouvantables dans les sweat shops…»

En redonnant vie à des pièces de qualité aux styles non dictés par la mode, Deuxième Édition pratique ce que l’on pourrait qualifier de slow fashion. «Quand on choisit des morceaux classiques et intemporels, il y a moins de roulement dans sa garde-robe… C’est sûr que nos produits sont un peu plus chers, mais un haut en soie acheté chez nous à 75$ (et qui vaut 400$) va durer des années, contrairement à un produit similaire acheté à 15$ en grande surface.»

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Deuxième Édition offre une attrayante alternative aux géants du prêt-à-porter, mais qu’en est-il des designers locaux? L’entreprise ne risque-t-elle pas de faire compétition aux travailleurs de ce milieu précaire? Loin de là, Catherine travaille plutôt de pair avec ces derniers: «Je leur achète des vêtements de fin d’inventaire, de collections passées... Nos clientes sont tellement attachées aux designers locaux, les morceaux Atelier B., Cokluch, etc. sont ceux qui pognent le plus. Les filles vont quasiment préférer acheter une robe Ève Gravel qu’une robe Prada!»

Reconnaissante du grand succès populaire dont elle jouit depuis ses débuts, la jeune startup pense déjà à redonner à la communauté. «On est en train d’organiser une soirée-bénéfice pour septembre, on veut faire un encan avec des pièces de personnalités publiques dont les profits iraient au Y des femmes de Montréal. C’est vraiment une belle cause et comme on travaille dans un environnement 100% féminin, le fit était naturel. On aimerait aussi ajouter sur notre site une sélection d’items pour lesquels une partie des ventes iraient au Y.»

Oui, Deuxième Édition a le vent dans les voiles. Dans les prochaines années, Catherine aimerait y voir apparaître de nouveaux chapitres pour hommes et enfants, en plus d’un plus large territoire de vente. «On grandit sur le web et on se fait de plus en plus connaître au Québec. Éventuellement, j’aimerais passer au Canada anglais et après, pourquoi pas aux États-Unis?» En effet, pourquoi pas? Il n’y a certainement pas de limite à l’ambition quand on est aussi déterminé.