10 films québécois mémorables de 2015

14 décembre 2015

Nous pouvons être fiers de ce qui a été produit pour le grand écran au Québec cette année: Voici de très beaux longs-métrages à écouter et à réécouter!

Retournez faire un tour à notre dossier coups de coeur le 20 décembre, où nous présenterons les films documentaires qui nous ont captivés cette année. Et si vous l'avez manqué, vous pouvez jeter un coup d'oeil à notre liste des meilleurs films étrangers de 2015  publiée il y a peu de temps.

L'amour au temps de la guerre civile, de Rodrigue Jean

L'amour au temps de la guerre civile raconte l'histoire d'Alex (Alexandre Landry), un jeune toxicomane sans domicile fixe qui se prostitue pour se financer sa consommation. Ce film dur et cru de Rodrigue Jean montre une réalité souvent glauque, sans toutefois porter de jugement sur les protagonistes. Vols, sexe, consommation de drogue et petites trahisons entre amis forment le triste quotidien d'Alex et sont filmés caméra à l'épaule, dans le décor du Centre-Sud en hiver.

Les être chers, d'Anne Émond

Le film d'Anne Émond pose un regard sans complaisance sur la santé mentale, rappelant que la ligne qui sépare le bien-être de la folie est parfois bien mince. Malgré la teneur dramatique du propos, Les êtres chers évite de s'enliser dans le pathos. Le scénario au ton très juste, tout en finesse et en ellipses, montre habilement le passage du temps et permet au spectateur de s'attacher profondément aux personnages dès les premières minutes. Impossible de passer sous silence le jeu touchant et subtil de Maxim Gaudette, qui porte en bonne partie le film sur ses épaules et prouve une fois de plus l'étendue de son registre.

Les démons, de Philippe Lesage

Félix (remarquable Édouard Tremblay-Grenier) est un jeune garçon de dix ans très imaginatif et qui a peur de tout, notamment du divorce de ses parents, des fantômes, du sida. Les dangers qui n'existent que dans sa tête en côtoieront bientôt de bien réels, prouvant que la réalité est souvent encore plus terrifiante que ce qu'on imagine.Le réalisateur Philippe Lesage offre une oeuvre maitrisée, esthétiquement très forte, avec de magnifiques plans séquences ; le rythme très lent permet d'apprécier pleinement les détails de ses tableaux hyperréalistes. Avec Les démons, le spectateur replonge inévitablement dans sa propre enfance, jalonnée de questionnements, de dangers et d’angoisses.

Félix et Meira, de Maxime Giroux

Meira (Hadas Yaron), une jeune mère vivant au sein de la communauté hassidique montréalaise, ne se sent plus à sa place au sein de ce groupe ultra-religieux et rêve de liberté. Félix Martin (Dubreuil), Québécois solitaire, vient tout juste d'hériter de la fortune de son père décédé. Un monde les sépare, pourtant leurs chemins se croiseront. Un amour impossible naîtra dans le Mile End, au coeur du froid hiver québécois. Le film touchant de Maxime Giroux, choisi pour représenter le Canada dans la course aux Oscars, s'intéresse de belle façon à l'enjeu de la différence et du choc culturel, qui fait partie du quotidien de tous ceux qui vivent dans ce quartier où deux univers distincts semblent parfois coexister en parallèle.

Paul à Québec, de François Bouvier

L'adaptation au cinéma de la célèbre bande dessinée de Michel Rabagliati Paul à Québec n'a pas déçu ses fans. Fidèle à la bande-dessinée, le film explore la relation entre Roland (Gilbert Sicotte), qui apprend qu'il est atteint d'un cancer et son gendre, Paul (François Létourneau). Cette histoire touchante d'une famille tissée serrée offre un regard émouvant, parsemé d'humour, sur la maladie d'un proche. Le long métrage a su plaire tant aux petits qu'aux grands, qui tous sont ressortis de la salle obscure du cinéma les yeux encore humides, mais le sourire aux lèvres.

Le bruit des arbres, de François Péloquin

Celui qui incarnait le petit Léon Doré dans C'est pas moi je le jure!de Philippe Falardeau a bien grandi! Antoine l'Écuyer excelle dans la peau d'un petit bum, dans le nouveau film de François Péloquin. Il y incarne Jérémie, un adolescent d'un petit village en Gaspésie qui travaille à la scierie familiale avec son père (Roy Dupuis). Le bruit des arbres se questionne sur l'avenir de la relève d'une entreprise de père en fils, quand le fils est un adolescent de 17 ans qui s'ennuie en région et fait des mauvais coups. Peu de paroles sont nécessaires pour permettre au spectateur de saisir les rouages de la relation qui unit les protagonistes, qui évoluent dans un univers masculin sans fioritures.

Le Journal d'un vieil homme, de Bernard Émond

Médecin émérite et professeur d'université, Nicolas (Paul Savoie) apprend que ses jours sont comptés. Il décide de taire ce diagnostic fatal à ses proches et, dans son journal personnel, se questionne sur l'impact que son existence a eu sur ses proches. Il passe ses derniers moments à tenter de se rapprocher de sa fille adoptive. Adapté plutôt fidèlement de la nouvelle Une banale histoire de Tchekov, Le journal d'un vieil homme est un film souvent sombre, qui offre une intéressante réflexion sur la maladie, le vieillissement et la mort, mais également sur les relations qui nous unissent aux autres.

Le mirage, de Ricardo Trogi

La comédie dramatique Le mirage, grand succès au box-office, met de l'avant l'histoire d'un couple à la dérive. Le film de Ricardo Trogi dépeint le quotidien d'un quadragénaire, Patrick (Louis Morissette), qui, traversant une phase de crise, se tourne vers la surconsommation pour apaiser son mal de vivre. Même si l’histoire à prime abord n'a rien d’exceptionnel, le film, qui met l’emphase sur les faiblesses de l'être humain, nous bouleverse et continue de nous faire réfléchir bien après le visionnement.

La passion d'Augustine, de Léa Pool

Le film de Léa Pool met en vedette Mère Augustine (Céline Bonnier) qui se démène pour sauver son couvent musical en pleine Révolution Tranquille. La directrice est ébranlée par l'arrivée de sa nièce rebelle et un peu hippie Alice (Lysandre Ménard) qui préfère le jazz au classique. La musicienne Lysandre Ménard livre une performance empreinte d'émotion et de crédibilité, notamment lors des magnifiques scènes où elle laisse glisser ses doigts sur le piano. La passion d'Augustine offre un portrait juste du conservatisme qui régnait dans les pensionnats religieux de l'époque et de l’obligation de s'actualiser pour pouvoir survivre.

Chorus, de François Delisle

Le fils unique de Christophe (Sébastien Ricard) et Irène (Fanny Malette), âgé de huit ans, a été porté disparu. Dix ans après, le pédophile qui l'a tué avoue son crime. Chorus replonge l'ancien couple qui tentait d'oublier le passé au coeur du douloureux drame. Filmé en noir et blanc et doté d'une magnifique esthétique visuelle, ce film poétique et dur réussit à être touchant, sans tomber dans le mélodrame.

Pour en savoir plus sur la démarche entourant le choix de nos coups de coeurs culturels, on vous l'explique ici.

Selon-vous, quel film québécois s'est démarqué cette année?