9 films qui nous ont transportés

9 décembre 2013

Ce n'est pas parce que notre cinéma national est source d'une grande fierté qu'on ne peut pas aller voir ailleurs à l'occasion. Que ce soit chez nos voisins américains, chez nos cousins français ou un peu partout sur la planète, des cinéastes de talent produisent des oeuvres mémorables. Quelques artéviennes férues du 7e art nous partagent leurs coups de coeur de la dernière année, toujours dans le cadre de notre Grand Déballage culturel 2013.

Les choix de Pierre-Anaïs Parent St-Gelais, chargée de projets web

La vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche
Je n'ai pas lu le roman graphique «Le bleu est une couleur chaude» de Julie Maroh. On ne m'en a dit que du bien, mais mon esprit analytique ne m'aurait pas permis de me laisser ensuite transporter à 100% dans son adaptation cinématographique.  Trois heures d’amour passionnel, timide et humide. Fidèle à lui-même, le cinéaste Abdellatif Kechiche filme les relations humaines à la fois avec subtilité et franchise. Chapeau bien bas aux interprètes principales, Adèle Exarchopoulos  et Léa Seydoux.
Bande-annonce :

No, de Pablo Larraín
Rares sont les films qui sont à la fois divertissants, éducatifs et cinématographiquement originaux. « No » fait partie de cette courte liste. Le cinéaste Pablo Larraín retrace l'histoire extraordinaire du renversement d'Augusto Pinochet en 1988 suite à un référendum, en suivant le jeune publicitaire qui aura mené les partisans du "Non" à la victoire grâce à une déconcertante campagne sur le thème de la joie. Intéressante caractéristique technique: le cinéaste a choisi d'utiliser un modèle de caméra datant de 1983 pour assurer une homogénéité entre ses propres images et celles tirées d'archives, qui constitueraient plus du tiers du film. Impossible de distinguer l'un et l'autre... sauf, bien sûr, quand le beau Gaël Garcia Bernal est à l'écran.

Dans la maison, de François Ozon
Un professeur blasé d’un lycée ordinaire (nous sommes en France) rencontre un élève effacé à l’écriture inspirée. Le premier pousse le second à continuer d’écrire sur son sujet préféré : la famille d’un camarade de classe. Au fil des textes de l’élève, le professeur devient de moins en moins blasé…et le spectateur confond de plus en plus la réalité de la fiction. À son plus grand bonheur! Ajoutez à cela la présence de Fabrice Luchini à l’écran, et l’expérience frôle la perfection!

 

Les choix de Marion Gouiry, adjointe à la direction des chaînes spécialisées

1- Blue Jasmine de Woody Allen

Le plus européen des réalisateurs outre-Atlantique nous a gâtés en 2013 avec Blue Jasmine. Woody Allen est revenu sur son sol natal pour y filmer la chute libre d’une Cendrillon des temps modernes, vingt-cinq ans après son mariage avec le prince charmant. Millionnaire entretenue par son époux, Jasmine (Cate Blanchett - grandiose et d’une justesse fascinante - crève l’écran) voit sa vie basculer lorsque son prince de mari dégringole au rang de crapaud (Alec Baldwin – parfait en fieffé menteur, escroc-macho au sex-appeal incontestable). Pas de bonne fée ici pour sauver la mise, Jasmine se voit acculée à quitter la côte Est pour la côte Ouest, cherchant refuge chez sa sœur, mère monoparentale, caissière dans une petite épicerie de San Francisco. Elle y débarque, ou plutôt y dérive, dans son ensemble Chanel, avec ses valises Vuitton remplies de pilules et de bouteilles d’alcool. Une plongée dans la comédie de mœurs  tragi-comique au goût amer comme on les aime.

2- Molière à bicyclette de Philippe Le Guay

Quand le 7e art en filme un autre, tout est possible. Dans ce dernier film du réalisateur des Femmes du 6e étage(agréable mais inégal notamment dans son dénouement), le cinéma met en scène le théâtre ou plutôt ceux qui en font son âme, les comédiens. Et on adore! Honneur au maître, c’est autour de la pièce de Molière ‘’Le misanthrope’’ que s’articule la joute entre deux acteurs, anciennement amis (Fabrice Luchini et Lambert Wilson, les deux à leur meilleur), l’un s’étant exilé du milieu depuis des années pour vivre en ermite à l’Île-de-Ré (ceux qui connaissent l’Île la retrouveront avec bonheur), l’autre étant le parfum du mois du public du petit écran où il incarne un médecin capable de faire des miracles chirurgicaux. Lorsque l’isolé du monde acariâtre voit débarquer chez lui la star de la télé gominée et auto-bronzée avec Le Misanthrope à la main, une lutte acharnée tout en verbe et en attitude s’engage pour notre plus grand plaisir.

3- Amour de Michael Haneke

Le réalisateur du Pianiste et du Ruban blancrevient ici tout en force et en sensibilité avec une œuvre au traitement minimaliste et puissant. Le huis clos d’un couple en fin de vie où la déchéance physique et mentale de l’un des partenaires emmène l’autre à se surpasser dans son implication quotidienne, en excluant même tout autre proche de cette ultime étape de vie, ne peut laisser indifférent. Mais y a-t-il un film de Haneke qui laisse indifférent? Le jeu on-ne-peut plus subtil de Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva subjugue et, plutôt que de la tristesse (même si les larmes sont inévitables!), c’est plutôt de la tendresse et un infini amour de l’amour dont on ressort chargé après ce moment d’extrême intimité.

Le choix de Jacinthe Brisebois, directrice des Programmes ARTV

Dallas Buyers Club, de Jean-Marc Vallée

Un film étranger, mais un réalisateur d'ici. Une histoire captivante, réalisée avec une grande maîtrise, et interprétée par des acteurs inspirés.

[NDLR : On tient à mentionner au passage les réalisateurs Denis Villeneuve et Ken Scott, deux autres réalisateurs québécois qui se sont taillé une place dans l'univers très contingenté du cinéma américain en 2013. Bravo!]

 

Les choix de Catherine Dufort, adjointe systèmes de diffusion et bibliothèque

Rush, de Run Howard

Ce n'est peut-être pas un très grand film,mais en tant qu'amatrice de formule 1 j'attendais ce film avec impatience depuis des mois, et je n'ai pas été déçue!

Warm bodies, de Jonathan Levine

J'admets qu'il s'agit d'un film d'ado à 100%,  mais il vaut la peine d'être vu, ne serait-ce que pour voir des hordes de zombies envahir des stations du métro de Montréal, le stade et l'autoroute Bonaventure!