Cinéma international : les 5 meilleurs films de 2022

Cinéma international : les 5 meilleurs films de 2022

12 décembre 2022

En 2022, le cinéma international, et en particulier américain, aura fait face à de sacrés défis. Mais il aura aussi su laisser place à de beaux films, certains extraordinairement inventifs, d’autres d’une lucidité saisissante. Voici notre palmarès des cinq meilleurs films internationaux.

 

The Fabelmans, de Steven Spielberg

En 1952, les parents de Sammy l’emmènent au cinéma pour la première fois. Après avoir vu The Greatest Show on Earth sur grand écran, plus rien ne sera jamais plus pareil pour lui.

On pensait que Steven Spielberg avait déjà tout fait, tout expérimenté au cinéma. Voilà qu’il nous renverse en plongeant avec une douceur et une sincérité bouleversante dans son enfance et son adolescence pour mieux faire partager la passion pour le cinéma qui l’anime depuis le premier jour. Un immense film en forme de lettre d’amour irrésistible, pétri de beauté, de pureté et d’humour et qui donne envie de dire « merci, monsieur Spielberg ».

 

Everything, Everywhere, All at Once, de Daniel Kwan et Daniel Scheinert

Evelyn, une femme sino-américaine dans la soixantaine, vit avec son mari, sa fille et son père au-dessus de la laverie qu’elle possède. Mais au cours d’un contrôle fiscal, elle apprend qu’elle est la clé pour ouvrir différentes réalités parallèles.

Géniale surprise de cette année 2022, ce film aussi jubilatoire qu’improbable est autant une lettre d’amour à la formidable Michelle Yeoh qu’un film de kung-fu épique, une comédie niaiseuse (Jamie Lee Curtis, en particulier est irrésistible) ou un récit d’amour mère-fille senti. Un film complet, cohérent et passionnant.

 

Drive My Car, de Ryusuke Hamaguchi

Un metteur en scène de théâtre, hanté par un drame, doit monter une nouvelle version d’Oncle Vania dans un festival à Hiroshima. Là, on lui assigne une chauffeuse pour ses déplacements, une jeune femme timide avec qui les échanges se feront de plus en plus profonds.

Prix du scénario au Festival de Cannes, Oscar du meilleur film étranger, Drive My Car, adapté d’un extrait d’un recueil d’Haruki Murakami, est une merveille de film, plein d’une intelligence et d’une grâce rares. Le genre de film discret et délicat, d’une humanité lumineuse et bouleversante, monté comme un crescendo bouleversant, qui parvient à nous prendre dans ses filets sans que nous nous en rendions compte.

 

Banshees of Inisherin, de Martin McDonagh

Tous les jours, sur leur petite île au large de la côte ouest irlandaise, là où la guerre civile fait rage, Padraic vient chercher son ami Colm pour aller au pub. Mais aujourd’hui, Colm refuse de le suivre et décide que leur amitié est terminée.

Dans l’Irlande de 1923, superbement filmée, là où les maisons en pierre sont battues par les vents froids et rudes, Martin McDonagh (In Bruges, Three Billboards) organise un face-à-face passionnant, drôle et cruel, entre Colin Farrell (dans un de ses meilleurs rôles) et Brendan Gleeson. Conte sur l’amitié autant que sur ce qui divise les hommes, ce film théâtral touche droit au cœur en ménageant un dernier tiers particulièrement tragique et sombre.

 

Eo, de Jerzy Skolimovski

Eo est un âne de cirque. Mais du jour au lendemain, il est « libéré » et arpente seul différents territoires européens, se frottant autant à la bonté qu’à la cruauté des êtres humains.

Comment un simple âne peut-il devenir le héros d’un des films les plus touchants de l’année? Par la grâce d’un vieux maître polonais (84 ans!) du cinéma, tout simplement. Geste de cinéma somptueux porté par une mise en scène et un travail sonore remarquables, Eo est aussi une fable animiste sensible et profonde sur l’humanité, ou du moins ce qu’il en reste. Une expérience rare.