FTA 2017: saluer Montréal
22 mai 2017
Plus que quelques jours avant que ne soit donné le coup d’envoi du Festival TransAmériques (FTA). Coïncidant avec le 375e anniversaire de Montréal, ce 11e rendez-vous placera la ville au centre de sa programmation. «Cette édition se veut un hommage à une ville que traverse le souffle puissant de la création pour des lendemains meilleurs. Dans un monde où des murs que l’on espérait tombés à jamais s’érigent à nouveau, c’est inestimable», soutient le directeur artistique du festival Martin Faucher.
Le FTA est l’un des festivals les plus audacieux du circuit montréalais et ses nombreux fidèles l’ont tatoué sur le cœur. C’est notamment le cas de l’animateur Jean-Sébastien Girard qui se fait un plaisir d'en parler, avec le ton caustique qu’on lui connaît, dans les capsules FTA sous influence.
Avec 27 spectacles de danse et de théâtre et une pléiade d’artistes venus des quatre coins de la planète, l’offre du FTA est aussi attrayante qu’elle est exhaustive. Pour s’y retrouver, sachez que les trois spectacles suivants sont, pour nous, des incontournables cette année.
100% Montréal
Rimini Protokoll, Berlin
25 au 28 mai
PDA - Théâtre Jean-Duceppe
Le spectacle d’ouverture du festival propose une surprenante radiographie collective imaginée par le trio berlinois Rimini Protokoll. Ce théâtre dit de documentaire met en scène non pas des acteurs, mais une centaine de courageux citoyens à qui l’on pose des questions tantôt banales (qui évite de payer ses impôts?), tantôt sérieuses (qui est contre le port du voile?). Au fil de leurs réponses, ces derniers se déplacent de part et d’autre de la scène. En résulte un diagramme organique de l’opinion publique où les statistiques prennent littéralement vie. L’exercice expérimental de 100% Montréal donne la chance aux Montréalais de s’observer tels qu’ils sont d’une manière percutante et sans détour.
Jusqu’où te mènera Montréal
Jamais Lu, Montréal
7 et 8 juin
PDA - Cinquième Salle
C’est à Martin Faucher, directeur artistique du FTA, qu’on doit la mise en scène de la pièce Jusqu’où te mènera Montréal. Originaire de Granby, ce dernier avoue vouer une admiration à la ville de Montréal depuis l’enfance : «J’avais cinq ans lors de l’Expo 67 et dès cet âge-là, je savais que la vraie vie était là.» Pour réaliser la pièce, Marcelle Dubois (directrice artistique du projet) et lui ont demandé à sept auteurs montréalais de toutes provenances – de l’immigrante congolaise à la militante innue – d’explorer un quartier de l’île qui leur était jusqu’alors inconnu : Hochelaga-Maisonneuve, Beaconsfield, Parc-Extension, etc. Le regard neuf et lucide de ces derniers sur chaque endroit donne lieu à de fascinantes cartes postales qui s’éloignent des codes touristiques convenus.
Some Hope for the Bastards
Frédérick Gravel, Montréal
1 et 2 juin
Monument National – Salle Ludger-Duvernay
Qui sont ces bastards à qui fait référence Frédérick Gravel dans le titre de son spectacle? Nous-mêmes. «Nous sommes devenus des larbins, les participants d’un ordre des choses que pourtant nous détestons.» Dans la salle mythique Ludger-Duvernay du Monument-National, sa chorégraphie corrosive dénonce cette torpeur collective et l’impuissance d‘une société perdue. Gravel est l’un des ambassadeurs québécois les plus en vue en danse contemporaine à l’étranger. Ses œuvres entretiennent un rapport étroit avec la musique, son processus de création rappelant celui d’un musicien. Some Hope for the Bastards ne fait pas exception, étant rythmée par des sonorités baroques, new wave, post punk et électro signées par le compositeur Philippe Brault.
FTA 2017, c'est parti!