FTA 2019, sous le signe de l’émancipation
17 mai 2019
Comment les artistes arrivent-ils à nommer les failles et les fulgurances du monde d’aujourd’hui ? Le directeur artistique Martin Faucher trace la trajectoire de l’édition 2019 du FTA. Bondissant d’une œuvre à une autre, il met en lumière les grands thèmes qu’abordent les 23 spectacles de danse et de théâtre à l’affiche. D’une envie de révolution à une critique du néocapitalisme, de l’importance des rituels à l’urgence d’inventer de nouvelles règles, du délire pur à la gravité, voici un concentré du FTA 2019.
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Amoureux de danse et de théâtre, réjouissez-vous! Le Festival TransAmériques (FTA) sera de retour pour une treizième année, du 22 mai au 4 juin. Une fois de plus, la programmation internationale pousse les frontières des arts de la scène encore plus loin. Voici les spectacles auxquels il nous tarde le plus d’assister.
Granma. Trombones de La Havane
Rimini Protokoll, le collectif berlinois qui avait réuni 100 Montréalais sur scène dans 100% Montréal en 2017, nous propose un nouveau spectacle mettant en scène des petits-enfants de compagnons de Fidel Castro. Le temps d’une soirée, ces derniers s’empareront de la parole de leurs grands-parents pour reconstruire la révolution cubaine, avec des notes de trombone en trame de fond.
Serge Aimé Coulibaly est un chorégraphe originaire du Burkina Faso. Avant de monter ses propres spectacles, il a notamment dansé pour le chorégraphe belge Alain Platel, un grand ami du FTA. Pour la première fois à Montréal, Coulibaly dirige sept danseurs dans cet hommage au mythique Fela Kuti, musicien nigérien évoquant la lutte contre le pouvoir et la corruption.
Le compositeur montréalais Martin Messier explore les liens entre le son, la vidéo et la lumière en créant des œuvres qui bouleversent les rapports hiérarchiques entre ces éléments. Dans Innervision, il se transforme en chef d’orchestre et dirige, en direct de la place des Festivals du Quartier des spectacles, 60 danseurs dans un grand ballet à saveur apocalyptique. Bonne nouvelle : l’entrée est gratuite!
Voici le grand retour de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini, artistes italiens ayant remporté le Prix de la critique lors de leur première présence au FTA, en 2016. Avec Quasi niente, ils poursuivent leur incursion au cœur de vies invisibles en s’inspirant du film de Michelangelo Antonioni, Le désert rouge, qui dresse le portrait d’une femme à la dérive.
C’est une création québécoise qui clora le festival : le tout premier spectacle solo de Frédérick Gravel. À la fois danseur, chorégraphe et musicien, Gravel présente ici sa vision singulière du monde, son ironie, ses questionnements existentiels et sa désinvolture. Une œuvre indocile et pertinente avec une trame sonore assurée par nul autre que Philippe Brault.