Gala Artisans Québec Cinéma 2021 : entrevue avec Didier Lucien

Gala Artisans Québec Cinéma 2021 : entrevue avec Didier Lucien
Jacinthe Perreault

1 juin 2021

C’est le jeudi 3 juin à 20 h qu’aura lieu le Gala Artisans Québec Cinéma, en direct de l’Ausgang Plaza. Cette soirée a pour but de souligner l’apport essentiel de ceux et celles travaillant dans l’envers du décor du milieu cinématographique québécois. C’est le comédien Didier Lucien qui agira en tant qu’animateur de la remise de prix, qui sera diffusée ici même, sur le site web d’ICI ARTV.

En vue de cette célébration qui s’annonce des plus festives, nous avons eu la chance de poser quelques questions à Didier Lucien afin d’en savoir plus sur le déroulement de la soirée.

Voici ce qu’il avait à nous dire.

 

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À quoi peut-on s’attendre pour le Gala Artisans Québec Cinéma de cette année?

C’est un gala de l’envers du décor. J’agis comme un pont entre le public et les gens du milieu, parce que le public ne voit jamais l’envers du décor et tu as des gens de l’envers du décor qui ne sont jamais vus à la caméra. C’est cette union-là qui fera le spectacle et j’en assurerai le bon déroulement. C’est un gala, mais pas au sens le plus strict du terme, et dans le milieu de tout ça, il y a une remise de prix (rires). On passe du décor à l’envers du décor. Il y a une partie qui se fait dans la rue, une autre dans des endroits différents et, à un moment donné, je suis dans une salle. Comme pour le cinéma, on est dans des décors réels avant de tomber dans une salle de spectacle. Je trouve que ça représente bien le monde du cinéma.


Qu’est-ce qui vous excite à l’idée d’animer cette soirée?

J’aime bien cette idée des multiples lieux dans lesquels je me promène. C’est moi qui vais d’un lieu à l’autre et j’en profite pour remettre des prix. Le texte est drôle, sérieux et touchant. C’est représentatif du cinéma. Je trouve que je n’ai pas tant à jouer l’animateur de gala en tant que tel. Je jouerai davantage comme un acteur que comme un animateur. Je passe d’un plateau à l’autre, parce que c’est ma job de me promener avec la caméra. Je ne veux pas me dénaturer.


Est-ce important de célébrer les artisans et artisanes du cinéma cette année après plusieurs mois de pandémie selon vous?

Oui, parce que c’est quand même étrange : ce sont des gens qui n’ont jamais arrêté de travailler et ce sont eux qui se retrouvent dans une situation présentement où ils auront trop de travail. Quand ça repart, tout le monde repart en même temps. Ces personnes-là méritent d’être célébrées, parce qu’elles vont être vraiment dans le jus bientôt. Elles vont faire du 300 heures par semaine (rires). Ce sont des gens que je connais, que je côtoie depuis qu’ils ont commencé en 1930, comme moi. Je croise ces gens chaque fois que je me rends sur un plateau. Ils jouent un rôle capital, parce qu’ils y sont tous les jours. Ce sont eux qui tiennent les plateaux en place. C’est dans cette famille-là que tu entres quand tu vas jouer et non le contraire; c’est ce que le public ne sait pas.


Qu’est-ce que vous appréciez le plus du cinéma québécois?

C’est pas mal plus chaleureux, si je fais la comparaison avec les plateaux américains. Ici, il n’y a pas de hiérarchie : on parle à tout le monde. Il y a des plateaux où j’ai autant parlé au réalisateur qu’à un gars qui gérait les piles en arrière. On n’a vraiment pas de hiérarchie. Tout le monde s’assoit à la même table. Quand je travaillais avec Denys Arcand, il disait : « Moi, j’engage juste du monde avec qui je pourrais m’asseoir sur l’heure du dîner. » En France, tu as la table du producteur, du réalisateur, des gros bonzes, des acteurs et les autres tables pour les subalternes. C’est beaucoup plus convivial ici. Quand je joue, tout le monde peut me parler. C’est ça, la famille. C’est ce que je veux dire quand je te dis quand je travaille avec du monde depuis longtemps. Là, je tourne Alix et les merveilleux, une émission pour enfants. Ce sont les mêmes techniciens que ceux qui étaient sur le tournage de Dans une galaxie près de chez vous en 1997. J’ai ce rapport-là avec les gens de la technique; ils me disent ce qu’ils pensent, c’est extraordinaire! Ça ne se peut pas ailleurs. C’est la particularité de notre milieu au Québec.


Que peut-on vous souhaiter pour le gala?

D’avoir du fun. Ça, c’est l’affaire en vieillissant qui ne doit pas disparaître. Quand vient le temps de faire un spectacle, il faut que je sois capable de communiquer le bonheur. Ça ne devrait pas être un problème, parce que les textes sont écœurants. Ça a pris du temps, mais j’ai fait une lecture et c’est wow! Les gens ont vraiment fait du beau travail. C’est hallucinant. J’ai un bon feeling!
 

Didier Lucien, merci beaucoup! Et on vous souhaite beaucoup de fun jeudi soir!

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Pour regarder le Gala Artisans Québec Cinéma en direct, rendez-vous ici même, sur le site d’ICI ARTV ce jeudi 3 juin à 20 h.