Les Nuits de la poésie, 40 ans après

23 juin 2011

Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance d'assister dans le cadre du 12e Festival de la poésie de Montréalà la première du film Les Nuits de la poésie.

Ce passionnant documentaire du réalisateur Jean-Nicolas Orhon se penche sur la puissance de l'acte poétique et sa résonance au-delà de l'espace-temps, couloirs et mangeoires qui sans cesse s’entrecroisent, sustentent et ravivent le regard des nouvelles générations de poètes remplies de gratitude à l’égard de leurs prédécesseurs. En voici la bande-annonce :

La film de Orhon se souvient, en nous entrainant avec lui au coeur des souvenirs touchants souvent encore chauds, parfois enflammés de ceux et celles ayant pris part à la fameuse Nuit de la poésie du 27 mars 1970, véritable acteur fondateur et mythique de la poésie québécoise qui a également fait l'objet d'un film que vous pouvez regarder en ligne sur le site de l'ONF.

 

Nous avons rencontré pour vous Jean-Nicolas Orhon afin d'en apprendre plus sur lui et son projet :

QUESTION - Qu'est-ce qui vous a conduit à faire du documentaire votre métier ?

J.N. ORHON - Si je me souviens bien, je voulais faire des films dès l'âge de 8 ans. J'ai étudié le cinéma au Cégep ett à l'université. Mes études en anthropologie m'ont naturellement poussé vers le documentaire. Les films de l'ONF dans les années 60-70 m'ont aussi inspiré au point de vouloir en faire mon métier. Ensuite, le plaisir de découvrir, de rencontrer des gens, de voyager...

QUESTION - Pourquoi revisiter Les nuits de la poésie après 40 ans ?

J.N. ORHON - La nuit de la poésie de 1970 est un événement important dans l'histoire du Québec. Un événement de société à la fois culturel, littéraire et politique. Le film de 70 a eu un rôle d'anthologie de la poésie québécoise pendant de très nombreuses années. Il fallait revenir là-dessus. En 2010, une soirée fut organisée avec 40 poètes pour célébrer le 40ième anniversaire. Ce film est l'initiative de la directrice de la Maison de la poésie de Montréal, Isabelle Courteau, aussi productrice du film. Les nuits de la poésie intègre donc des extraits de la Nuit de 1970 et celle de 2010, et des entrevues avec différentes personnes qui ont vécu de près ou de loin ces événements.

QUESTION - Quelle est la personne la plus intéressante que vous avez rencontré au cours de ce projet et pourquoi ?

J.N. ORHON - J'ai eu la chance de rencontrer Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse, les réalisateurs des films précédents. Michel Garneau aussi, qui était bien impliqué dans la nuit de 1970. Tous les trois, acteurs et témoins importants d'une époque charnière de notre culture et notre histoire au Québec.

QUESTION - Est-ce que votre perception de la poésie a changé après la création de votre film ?

J.N. ORHON -Énormément... Je connaissais peu finalement la poésie québécoise. Pour le montage du film, j'ai pu me plonger dans l'oeuvre de plusieurs poètes, découvrir les différentes voies artistiques empruntées par ceux-ci. J'ai notamment beaucoup apprécié la «jeune poésie». Je pense à Marjolaine Beauchamp, Jean-Sébastien Larouche, Moe Clark, entre autres... Un poésie engagée, vivante...

Dans un monde qui manque terriblement de poésie, se tourner vers le passé, amas de corps célestes éteints mais dont la lumière brille encore jusqu'à nous, n'a jamais été aussi nécessaire...

La Maison de la poésie de Montréal mène actuellement une campagne de financement pour assurer la promotion la création poétique québécoise. Pour en apprendre davantage sur les moyens d'y contribuer, consultez ce lien.

http://youtu.be/EfkiyCb4ghE