5 faits marquants sur Margaret Atwood

5 faits marquants sur Margaret Atwood
Emma McIntyre/Getty Images

16 mars 2023

L'écrivaine et poète canadienne Margaret Atwood est l’une des personnalités littéraires les plus célèbres au monde. En cinq décennies, elle a fait paraître plus de 50 livres comprenant des fictions, des recueils de nouvelles, de la poésie et des essais traduits dans de nombreuses langues. C’est notamment son roman La servante écarlate qui l’a fait connaître au grand public. Voici cinq faits marquants sur l’autrice. 

 

L’appel de la littérature

Margaret Eleanor Atwood naît le 18 novembre 1939 à Ottawa. Jeune, elle passe beaucoup de temps en forêt, surtout dans le nord de l’Ontario et du Québec, où son père travaille comme entomologiste. Grande lectrice depuis l’enfance, elle éprouve un véritable amour des mots, dès l’adolescence. Malgré les obstacles qui se dressent pour les femmes dans les années 1950, elle entreprend des études à l'Université de Toronto puis à l’Université Harvard jusqu’à l’obtention d’une maîtrise en littérature anglaise en 1962. Étudiante, elle s’engage dans les manifestations contre la guerre qui sévit au Vietnam et n’hésite pas à faire entendre ses opinions. En 1969, paraît son premier roman intitulé La femme comestible, une fiction qui critique le peu de choix dont disposent les femmes à cette époque et les attentes aliénantes qui pèsent sur elles. 

« Je n’ai jamais cru que je deviendrais une écrivaine à succès, je voulais juste être une bonne écrivaine. » – Margaret Atwood

 

Revendications féministes et dystopies

Plusieurs de ses livres abordent la condition des femmes et les injonctions sociales : mariage, maternité, travail domestique, assujettissement social, violences, etc. Ses personnages féminins sont souvent complexes et courageux. Bien qu’elle ait beaucoup plaidé en faveur de l’égalité des genres et pointé les inégalités, le point de vue de la romancière en 2018 face au mouvement #MoiAussi est assez critique. Selon elle, les dénonciations sur le web peuvent être une forme de « lynchage ».

Un autre sujet de prédilection dans ses ouvrages est l’anticipation. C’est peut-être sa lecture précoce à l’âge de 9 ans des livres de George Orwell qui a catalysé son intérêt pour les fictions où totalitarisme, atmosphère apocalyptique et avancées technologiques menaçantes se côtoient. Dans un grand nombre de ses récits, une réalité dystopique inquiétante est posée comme toile de fond.

 

 

La servante écarlate : son œuvre incontournable 

C’est l’adaptation de La servante écarlate (The Handmaid’s Tale) en série télévisée en 2017 qui va faire de June (ou Defred), l’héroïne de cette fiction déstabilisante, un emblème de lutte féministe et mettre en valeur le travail de Atwood sur la scène internationale. Le costume que portent les servantes – une robe longue de couleur rouge vif et une coiffe blanche qui dissimule leur visage – est devenu dans les dernières années un symbole de résistance lors de manifestations à travers le monde, notamment lorsque le droit à l’avortement est en péril.

Publié en 1985, ce roman dystopique nous entraine dans un futur proche où le taux de natalité a tellement chuté qu’un parti fondamentaliste, à la suite d’un coup d’État, force les femmes encore fertiles à porter des enfants pour les familles au pouvoir, dans un contexte de torture et de servitude extrême. L’écrivaine s’était donné une règle importante à suivre lors de la rédaction de cette histoire : chaque violence et privation de libertés ont été puisées dans des faits réels passés ou présents. En 2019, une trentaine d'années après la parution de La servante écarlate, l’écrivaine publie la suite de l’histoire, Les testaments, qui devient rapidement un best-seller.

 

À la défense de l’environnement 

Dans plusieurs de ses ouvrages comme La servante écarlate, Le temps du déluge, MaddAddam et Le dernier homme, Margaret Atwood imagine un environnement ravagé et pollué par l’activité humaine. En effet, plusieurs de ses fictions spéculatives dressent le portrait d’une crise climatique bien avancée.

À travers l’écriture, ce sont les conséquences éventuelles de la dégradation des ressources naturelles et l’effondrement de notre système actuel que Margaret Atwood cherche à mettre en lumière, bien consciente qu’environnement, autoritarisme et recul des droits sont liés. Dans ses poèmes, la nature tient également une place importante et elle y décrit entre autres notre déconnexion de celle-ci. En plus d’évoquer ce sujet dans ses livres, Atwood prend souvent parole à propos de la préservation de l’environnement sur Twitter et dans les médias.

« Rien ne change instantanément. Quand on chauffe un bain petit à petit, on se retrouve mort ébouillanté avant même de s’en rendre compte. » – Margaret Atwood, La servante écarlate.

 

Un talent souvent récompensé 

Depuis 1961, Margaret Atwood a récolté plus d’une trentaine de prix, dont deux prix Booker pour Le tueur aveugle en 2000 et pour Les testaments en 2019. Elle est également titulaire d’une vingtaine de doctorats honorifiques. En 2021, Le Writers’ Trust of Canada renomme son prix littéraire annuel en l’honneur de deux de ses cofondateurs : Margaret Atwood et son défunt mari Graeme Gibson. Pressentie en 2022 pour le prix Nobel de littérature, la romancière ne l’a toutefois pas remporté. À l’âge de 83 ans, Margaret Atwood continue d’écrire et de faire entendre ses réflexions. 

 

Le documentaireMargaret Atwood, écrivaine, retrace le riche parcours de l’autrice à succès.