Mondes oniriques: sonder les univers parallèles

15 septembre 2017

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Chef de file en matière d’expériences immersives, le Centre Phi innove une fois de plus avec le troisième chapitre de son exposition Sensory Stories, Mondes oniriques.

Développée en partenariat avec l’organisation new-yorkaise Future of StoryTelling, l’expo rassemble les œuvres les plus encensées du genre à travers la planète. Avec l’aide de technologies comme l’intelligence artificielle, la réalité mixte et la reconnaissance faciale, les installations présentées atteignent des sommets inégalés. Armé d’un casque de réalité virtuelle, on pénètre dans de nouvelles dimensions où les possibilités sont sans limites. Voici les œuvres qui ont le plus retenu notre attention lors de notre passage.

Crédit: Milica Zec et Winslow Porter de New Reality Company, en partenariat avec Here be Dragons et Droga5 Crédit: Milica Zec et Winslow Porter de New Reality Company, en partenariat avec Here be Dragons et Droga5

TREE

Le scénario de cette œuvre est simple : le temps d’un instant, on nous invite à nous métamorphoser en arbre en pleine croissance. Bien qu’elle soit décrite comme étant haptique, c’est-à-dire sollicitant la sensibilité cutanée, tous nos sens y sont stimulés. Alors qu’on se retrouve d’abord sous terre, sous forme de graine, on se surprend à humer des effluves de terre... Ce n’est pas notre imagination qui nous joue des tours, l’installation est bel et bien agrémentée de divers artifices aromatiques afin de rendre l’exercice d’autant plus réaliste. La petite graine que nous sommes émerge ensuite du sol pour se retrouver au beau milieu d’une forêt tropicale au parfum végétal. Notre croissance se poursuit ainsi jusqu’à ce que l'on devienne un bel arbre mature. Des manettes fournies permettent de remuer nos branches en agitant nos bras, l’immersion est totale et franchement impressionnante. L’expérience se termine sur une note qui surprend et qui pousse à la réflexion. L’arrêt incontournable de l’expo, quant à nous.

Crédit: Tom Burton, produit par BBC Studios et Rewind Crédit: Tom Burton, produit par BBC Studios et Rewind

HOME

Produite par la BBC, Home est une œuvre applaudie mondialement. Cette dernière amène la réalité virtuelle à un tout autre niveau en nous conviant à une promenade… dans l’espace! C’est ainsi qu’on atterrit dans une station spatiale, à l’aube de notre première mission, guidé par un équipage bienveillant. Les dialogues sont vrais, le souci d’être fidèle à la réalité est palpable. Le moment où l’on réussit à s’extirper de l’habitacle pour se retrouver dans la noirceur infinie de l’espace est puissant et doit certainement rappeler ce que doivent sentir les astronautes lors de leur toute première expédition. Quant à la vue imprenable qui nous est offerte sur notre planète bleue… saisissante! L’expérience ne s’arrête toutefois pas dans la contemplation, on sera rapidement confronté à une situation d’adversité qui nécessitera toute notre attention et nos efforts, au risque d’errer dans le néant à tout jamais…

Dear Angelica: Saschka Unseld, produit par Oculus Story Studio - Vaysha l’aveugle: Theodore Ushev, produit par l’ONF Dear Angelica: Saschka Unseld, produit par Oculus Story Studio - Vaysha l’aveugle:
Theodore Ushev, produit par l’ONF

DEAR ANGELICA & VAYSHA L’AVEUGLE

Ces deux courts-métrages immersifs ont su nous toucher par la finesse des thèmes qui y sont abordés. Le premier, Dear Angelica, dépeint l’amour que porte une adolescente à sa défunte mère. Les illustrations vives, le rythme exalté et la sensibilité de la jeune fille en font un témoignage bouleversant. Vaysha l'aveugle relate pour sa part l’histoire d’une petite fille née avec une situation oculaire bien particulière : de son œil gauche, elle ne voit que le passé et du droit, le futur. Une condition qui l’empêche de vivre le moment présent et qui nous porte à nous interroger sur notre propre manière de percevoir la vie. Vaysha l'aveugle a été en nomination aux Oscars en 2017 pour le Meilleur court métrage d’animation.

Crédit: Sanne De Wilde Crédit: Sanne De Wilde

THE ISLAND OF THE COLORBLIND

Contrairement aux œuvres précédentes, cette cinquième installation fait moins appel à la technologie et c’est justement cette distinction qui la rend si intéressante. Elle s’articule autour de l’histoire vraie de l’île de Pingelap, dans l'océan Pacifique, dont les habitants sont atteints d’achromatopsie congénitale, une maladie rare caractérisée par l'absence totale de vision des couleurs. Sise dans une pièce aux éclairages monochromes, l’œuvre recrée la vision de ces derniers afin de susciter notre réflexion sur la place des couleurs dans nos vies. Une expérience multidisciplinaire émouvante qui mêle projections visuelles et peinture.

 

Mondes oniriques : à voir jusqu'au 16 décembre 2017