Cinéma québécois : les 5 meilleurs films de l'année

Cinéma québécois : les 5 meilleurs films de l'année

12 décembre 2022

L’année cinéma 2022 aura été une année de grands questionnements pour l’industrie du cinéma québécois. Mais les bons films, eux, étaient au rendez-vous. Voici notre palmarès des cinq meilleurs films de l’année.

 

Viking, de Stéphane Lafleur

Devenir astronaute en gardant les pieds sur terre? C’est possible! Il suffit, comme David, professeur d’éducation physique, d'être recruté par la société Viking pour être membre d’une équipe B, composée de femmes et d’hommes choisis pour répliquer les comportements et interactions de cinq astronautes en mission sur Mars!

L’idée est déjà amusante. Mais passée entre les mains de Stéphane Lafleur (Tu dors Nicole) et de son coscénariste Éric K. Boulianne, elle devient le matériel d’une odyssée spatiale à échelle humaine, farfelue et touchante, superbement mise en scène. Sans oublier une réflexion juste assez baveuse sur notre rapport aux États-Unis, nos actes de communication compliqués et le geste même de faire du cinéma.

 

Falcon Lake, de Charlotte Le Bon

Un adolescent de 13 ans passe les vacances avec sa famille dans un chalet des Laurentides. Là, la fille de 16 ans d’une amie de sa mère lui tombe dans l’œil. Et le trouble n’ira qu’en grandissant.

Pour son premier long métrage, Charlotte Le Bon nous épate, réussissant à installer un climat particulièrement hypnotique et lancinant. Nouvelle variation sur le thème du récit d’initiation, le film se distingue en osant le parfum gothique et une vision du désir intrinsèquement lié au danger et à l’effroi.

 

Babysitter, de Monia Chokri

Un geste déplacé, des réseaux sociaux en feu, et voilà Cédric au chômage. Entre sa femme en pleine dépression post-partum et la nouvelle gardienne d'enfants, la rédaction de son livre d’excuses à toutes les femmes s’en trouve vite perturbé.

Les enjeux sont formidablement contemporains. Mais c’est avec un esprit aussi acide que baroque que Monia Chokri (La femme de mon frère) les agence, aidée au scénario par Catherine Léger (d’après sa pièce de théâtre). Une satire virevoltante, mais qui n’oublie pas la tendresse, se permettant des clins d’œil au cinéma des années 70, au Giallo ou à la bande dessinée pour révéler le style d’une cinéaste de plus en plus surprenante.

 

Arsenault et fils, Rafaël Ouellet

Dans un petit village du Bas-du-Fleuve, la famille Arsenault tient un garage, mais arrondit surtout les fins de mois en braconnant. L’arrivée du fils cadet et d’une journaliste radio vient perturber leur fragile équilibre.

Huit ans après son dernier film, Gurov et Anna, Rafaël Ouellet est de retour et plonge avec ampleur et assurance dans les eaux noires d’un polar familial et rural, dopé au western. Très bien entouré (par Karine Vanasse, Luc Picard, Micheline Lanctôt, Julien Poulin), Guillaume Cyr se révèle en fils déchiré entre sa loyauté envers le clan et ses envies de se ranger.

 

Confessions, de Luc Picard

Entre 1978 et 2002, Gérald Gallant a commis 28 meurtres et 12 tentatives de meurtre, en particulier durant la guerre des motards.

La figure mythique du tueur à gages a plus que souvent inspiré le cinéma. Mais Luc Picard s’est inspiré, lui, d’une histoire vraie, notamment racontée par les journalistes Félix Séguin et Éric Thibault. Une occasion de plonger dans l’histoire criminelle québécoise récente (ce qui arrive peu), mais surtout d’observer l’immense talent de Picard-acteur qui fait le portrait presque touchant d’un petit monsieur, apparemment insoupçonnable, mais capable des pires horreurs.