Kim Thúy : l’origine de sa passion pour l’écriture
8 décembre 2022
C’est la grande comédienne et metteuse en scène Marie-Thérèse Fortin que France Beaudoin aura le plaisir d’accueillir sur le plateau de Pour emporter le vendredi 9 décembre à 20 h. Au cours de leur discussion, les deux femmes échangeront sur des artistes et des œuvres qui ont été particulièrement importantes dans la vie de l’invitée de la semaine. Parmi ces œuvres se trouve Ru, le tout premier roman de Kim Thúy, qui a remporté un vif succès auprès de la critique et du public. C’est à la suite de la publication de ce livre que l’autrice a véritablement amorcé sa carrière dans le monde des lettres.
Nous avons récemment eu la chance de lui poser quelques questions au cours d’une entrevue téléphonique afin d’en savoir plus sur sa passion pour la littérature et l’écriture.
Voici ce qu’elle nous a dit.
Tu as œuvré dans plusieurs domaines (baccalauréat en traduction, barreau, restauratrice…) avant de publier ton premier roman. Qu’est-ce qui t’a menée à l’écriture?
C’était accidentel. J’ai toujours beaucoup aimé les mots, mais je ne pensais pas du tout que ça allait devenir un livre. Avec le temps, plusieurs personnes – dont André Dupuy, producteur pour la boîte Amalga, qui était aussi un client de mon restaurant avant de devenir un ami – ont été intéressées par mes écrits. André a apporté les notes que j’avais rédigées à la maison d’édition Libre Expression, dont j’ignorais l’existence même. J’ai ensuite eu la chance d’obtenir une offre de publication pour mon roman, que j’ai acceptée. Une série de chances m’ont menée là.
As-tu toujours aimé la littérature et l’écriture?
J’ai eu la chance d’être née dans une famille avec beaucoup de livres, composée de gens qui écrivent énormément et brillamment. Peut-être que je l’ai un peu naturellement dans mes gènes... Sinon, par habitude, par éducation, l’écriture a toujours fait partie de mon quotidien. Probablement que ça vient de là.
Pourquoi écrire?
J’aime les mots, vraiment. Mon premier plaisir, c’est de jouer avec les mots. Ensuite, la mission est de partager ce que je trouve extraordinaire de nous, des humains, mais aussi des situations. Je suis toujours fascinée par nous.
Que souhaites-tu réaliser avec tes œuvres?
Ce que je partage, ce ne sont jamais vraiment mes émotions comme telles; ce sont plutôt les gens que j’ai eu la chance de rencontrer, les histoires que j’ai eu la chance d’entendre. Mon but n’est jamais de partager mes émotions personnelles à propos d’un fait qui m’arrive ou d’un événement quelconque. C’est toujours par rapport à une histoire que je trouve extraordinaire, une histoire humaine.
Quel sentiment t’habite quand tu penses à tes œuvres?
Je me sens chanceuse; je n’en reviens pas que je sois rendue à quatre livres et demi, si je compte le livre de recettes. Je considère toujours que j’écris très lentement, que je ne suis pas quelqu’un de vraiment productif, mais si tu regardes ma liste, j’en ai quand même fait quelques-uns. Je suis étonnée chaque fois que j’ai à compter le nombre de mes livres qui ont été publiés; je ne garde pas le compte. Surtout, une fois que le livre est écrit et imprimé, il appartient aux lecteurs et aux lectrices, alors je n’y pense plus vraiment. Quand on m’en parle aujourd’hui, j’essaie d’être à la hauteur de l’interprétation du livre que la personne a faite, des émotions que le livre a provoquées chez la personne qui l’a lu. Quand on m’en parle, je tente de bien répondre et de comprendre ce que la personne a vécu en lisant le livre. Je suis toujours étonnée que quelqu’un ait choisi mon livre au milieu des millions de livres qui existent (rires).
Quel livre (ou auteur, ou autrice) t’a le plus marquée?
En fait, il y en a plusieurs. Chaque livre qu’on aime ou pas nous change, d’une manière ou d’une autre; parfois positivement, parfois négativement. Déjà, quand on change, on évolue, on progresse. Je ne considère jamais que c’est négatif en ce sens-là. Tous les livres que j’ai aimés, je les porte encore en moi. Si on veut en nommer un qui a déclenché mon amour pour la littérature, c’est L’amant, de Marguerite Duras, parce que c’était le premier. Il y en a eu plein d’autres ensuite, évidemment, mais ce roman-là m’a fait rencontrer la littérature.
Kim Thúy, merci beaucoup!
Ne manquez pas l’émission de Pour emporter du vendredi 9 décembre à 20 h sur ICI ARTV alors que Marie-Thérèse Fortin sera l’invitée de France Beaudoin.