Les romans étrangers qui ont marqué 2021

Les romans étrangers qui ont marqué 2021

7 décembre 2021

La recommandation de Radio-Canada Ohdio

Ohdio

Ayiti, de Roxane Gay (Mémoire d'encrier, trad. Stanley Péan) 

Un couple se prépare à fuir la mère-patrie et à rejoindre les États-Unis par bateau. Une jeune femme se procure une potion vaudou pour ensorceler un ami d'enfance. Une mère prend un soldat étranger comme logeur et lui fait une place dans son lit. Une femme conçue sur les rives d'une rivière à la suite d'un horrible massacre est hantée par l'odeur du sang... Des récits qui disent la complexité de l'expérience haïtienne : la diaspora, la famille, le vaudou, l'humour, la résistance, portés par les voix de Fayolle Jean Senior, Schelby Jean-Baptiste, Cynthia Jean-Louis, Garihanna Jean-Louis, Marie-Evelyne Lessard, Didier Lucien et Mireille Métellus. Réalisation : Sylvie Lavoie.

 

La recommandation de Plus on est de fous plus on lit

Ohdio

Le voyage dans l’Est, Christine Angot (Flammarion)

« C'est une lecture traumatisante, presque insoutenable, qui est extrêmement graphique et détaillée [...], un livre extrêmement puissant sur ce phénomène, ce grand tabou. » Émilie Dubreuil n'est pas sortie indemne de sa lecture du Voyage dans l'Est, de Christine Angot. L'autrice française poursuit son exploration autofictionnelle sur l'inceste avec ce nouveau roman que L'Obs décrit comme son œuvre la plus violente. Ludmila Proujanskaïa et Geneviève Guérard parlent également de ce récit qui « prend en otage » ses lecteurs et lectrices et qui étonne par ses qualités littéraires.

 

Les recommandations de l'équipe d'ICI ARTV

Les personnages en mouvement sont à l’honneur dans notre sélection de cette année. Comme dans plusieurs livres parus en 2021, la figure du père y occupe une place de choix. Les romans de cette rétrospective vous feront voyager en France, au Japon, en Italie, en Allemagne, en Grèce et au Congo. Bonne lecture!

 

Les enfants sont rois, de Delphine de Vigan

Les enfants sont rois, Delphine de Vigan

Fascinée par la téléréalité depuis son adolescence, Mélanie fait de ses enfants des influenceurs vedettes dès leur plus jeune âge. La disparition de Kimmy, 6 ans, et l’enquête pour la retrouver seront autant d’occasions de découvrir l’envers du décor et de se pencher sur l’exploitation des enfants sur les réseaux sociaux. 

Delphine de Vigan sait raconter de bonnes histoires. Son livre est à la fois une incursion dans le monde des influenceurs et influenceuses, un suspense et un roman d’anticipation. L’alternance entre la vie de Mélanie et celle de l’enquêtrice, que tout oppose, ainsi que les conséquences redoutées d’un monde où l’image est reine, nous captivent du début à la fin.

 

Le roman de Jim, de Pierric Bailly

Le roman de Jim, Pierric Bailly

Aymeric devient père par alliance lorsqu’il renoue avec Florence, enceinte d’un homme qui n’est plus dans le paysage. Il développe un amour infini pour l’enfant de Florence, qu’il considère comme le sien. Son bonheur sera mis en péril par le retour soudain du père biologique, qui vit un drame épouvantable.

Le roman de Jim est un livre sur la fragilité du bonheur, sur les hasards qui jalonnent notre route et sur les choix. C’est un livre bouleversant sur la paternité et sur l’amour absolu pour un enfant, le genre d’amour qui pousse à contenir sa douleur pour protéger la personne que l’on veut voir briller et déployer ses ailes.

 

Au prochain arrêt, de Hiro Arikawa

Au prochain arrêt, Hiro Arikawa

Toutes les histoires de ce roman choral commencent dans un wagon de train au Japon. On y accompagne une fausse mariée vengeresse, deux ados qui osent un premier rendez-vous, une étudiante qui quitte un amoureux violent grâce à une étrangère, une grand-mère au caractère affirmé, une petite fille attristée par la méchanceté d’un groupe, etc. 

D’un chapitre à l’autre, à la faveur des indiscrétions ou des hasards, les récits s’entrecroisent pour tracer le portrait d’une société et de ses conventions, de ses interdits et de ses codes. On s’attache aux personnages, dont les petits bouts de vie, décrits avec finesse et délicatesse, nous émeuvent ou nous intriguent. On se surprend à ralentir le rythme pour que la lecture s’étire le plus longtemps possible.

 

Les occasions manquées, de Lucy Fricke

Les occasions manquées, Lucy Fricke

Lorsque son père décide de finir ses jours dans une clinique d’aide au suicide en Suisse, Martha demande à son amie Betty de les y accompagner. Leur périple rocambolesque, qui les conduira aussi en Italie et en Grèce, est l’occasion d’un retour sur les événements charnières de leur vie et le moment d’affronter leurs démons, leurs souvenirs et leurs demi-vérités.

Les personnages de ce roman sont imparfaits et attachants, drôles et tragiques. Les deux amies sont souvent sombres ou cyniques, mais le récit est allégé par des commentaires piquants et des situations loufoques. L’aventure de ces deux femmes, qui tentent de boucler la boucle avec leur père respectif, est aussi une ode à l’amitié durable et sincère. 

 

Premier sang, d’Amélie Nothomb 

Premier sang, Amélie Nothomb

Dans ce roman, couronné par le prix Renaudot, la populaire autrice raconte un événement marquant de la vie de son père : la prise d’otage dont il a été victime au Congo quand il avait 28 ans. Elle relate aussi les événements inusités de son enfance qui semblent l’y avoir préparé : ces séjours initiatiques chez son grand-père paternel, où cruauté et privation faisaient partie du quotidien.

Les vacances chez les Nothomb sont des moments épiques du roman. L’autrice dépeint le portrait touchant d’un petit garçon habité par le désir d’appartenir à un clan, peu importe la rudesse des méthodes d’éducation qu’il y rencontre. La fantaisie côtoie le tragique dans ce roman rythmé qui se lit d’une traite.