5 bandes dessinées incontournables de 2019

5 bandes dessinées incontournables de 2019

16 décembre 2019

Qu’est-ce que le 9e art? C’est la bande dessinée! BOOM! PIF! POW! Merveilleux plaisir qui mélange habilement les histoires, les émotions et l’illustration. Un plaisir aussi savoureux qu’un pizza-ghetti! Voici quelques élans du cœur à ne pas rater.

 

Le projet Shiatsung, de Brigitte Archambault
Éditions Mécanique générale – 23 septembre 2019


 

Une personne complètement liée pour tous ces besoins primaires à une entité-robot-écran. Elle est en cage. Sa vie est confortable, mais elle est seule.

La relation être humain-machine abordée en fiction, ça me semble toujours très intrigant.
Passion : observer le comportement humain.
Pourquoi certaines personnes aiment-elles écouter Occupation double? Voilà!

 

On aime : L’intrigue qui nous plonge dans ces questions viscérales : D’où est-ce que je viens? Que suis-je? D’autres personnes comme moi existent-elles? Suis-je libre? Qu’est-ce que je veux manger? C’est anxiogène, mais très efficace! Cette BD est addictive. On veut juste connaître la suite. Les traits sont forts et simples, ils sont en parfaite symbiose avec l’histoire. La palette est vivante, impossible de s’endormir.  


 

La grosse laide, de Marie-Noëlle Hébert
Les Éditions XYZ – 16 octobre 2019

C’est l’histoire d’une jeune femme qui ne s’aime pas. Et l’on comprend que ça vient de loin, de son enfance, de sa famille et du regard des autres. Le titre est évocateur. La grosse laide montre avec transparence les difficultés qui peuvent arriver lorsque les autres nous rejettent, lorsqu’on n’entre pas dans les critères de beauté; quand, même dans sa famille, on ne se sent pas bien.
 

On aime : Les illustrations, qui sont d’une grande beauté. Toutes les nuances de gris apportent à cette BD quelque chose de très poétique. On est comme dans un rêve... ou un cauchemar. Les émotions sont très brutes. C’est difficile. C’est triste. On a l’impression de tomber dans un journal intime. On n’en ressort pas indemne.

 

La fille dans l’écran, de Manon Desveaux et Lou Lubie (textes et illustrations)
Éditions Somme toute – 18 mars 2019


 

Une rencontre entre deux êtres humains à travers le monde numérique, 100 % actuel! Pannuki habite à Périgueux, en France. Elle est illustratrice. Elle souffre d’anxiété. Elle habite dans un cocon familial avec ses grands-parents à la campagne. Marley habite à Montréal, au Canada. Elle a une vie active, mais il lui manque un petit quelque chose. Elle est photographe et barista. Elle habite avec son amoureux. Le point de départ se fait à travers l’art. L’illustratrice demande à la photographe la permission d’utiliser ses photos pour son projet. Rapidement, elles se racontent leur quotidien et deviennent intimes…

On aime : L’habileté de l’illustratrice à nous montrer l’univers numérique, les interfaces, les photos, les échanges courriel. La vie de Pannuki est dans les tons de gris. Celle de Marley, en couleur. Il y a de la douceur dans chaque coin de page. C’est charmant d’observer des liens qui se tissent quand deux personnes sont curieuses de se connaître. La distance n’a plus d’importance.   

 

Paul à la maison, de Michel Rabagliatti
Éditions de La Pastèque – 14 novembre 2019

 

Il s’agit du 9e tome de la série d'autofiction du bédéiste montréalais. Celui-ci parle du deuil, sous différentes formes. Il y a le temps qui passe. Les relations qui se terminent. Des gens qui s’éloignent, qui disparaissent.

On aime : La ville de Montréal, qui est partout. L’illustrateur a un souci du détail et du réalisme. On ressent le temps, la lenteur. Rabagliati arrive à nous faire vivre les émotions par lesquelles il passe : la tristesse, la nostalgie, la peur, la déception, l’ennui... Et pas à moitié, c’est fort.

  

 

Contacts, de Mélanie Leclerc
Éditions Mécanique générale – 21 mai 2019

Pour ce premier album, l’artiste nous dessine son univers familial. Son père qui occupe beaucoup de place, et l’influence du travail de ce dernier, caméraman pour l’Office national du film. La photographie est partout. Cette bande dessinée a été publiée en 2018 à compte d’auteure. Elle a gagné le Bédélys indépendant 2018. Puis, elle a été publiée en version remaniée en 2019.

On aime : La sensibilité de l’œuvre. Les traits fragiles, cassés. L’histoire est franchement émouvante. Il y a aussi la nature, les paysages d’ici et d’ailleurs. On en apprend sur notre histoire, sur son père, Martin Leclerc (fils de Félix Leclerc). J’ai eu un sourire en voyant le petit chien qui ressemble à Bébé Yoda.