Les films canadiens de l’année 2020
Helen Faradji
7 décembre 2020
Les Rose, Félix Rose
Fils et neveu de Jacques et Paul Rose, Félix Rose fouille dans les archives du Québec et dans celles de sa famille pour mieux raconter notre histoire, et notamment les événements dramatiques d’octobre 1970.
L’histoire gagne toujours en profondeur lorsqu’elle est racontée à hauteur d’homme, et de l’intérieur. C’est le cas dans ce documentaire remarquable d’équilibre entre la grande et la petite histoire. Magnifiquement mis en musique par Philippe Brach, Les Rose est autant une lettre d’amour d’un fils à son père qu’un film fort émouvant sur l’idéalisme et l’engagement politique.
Mon cirque à moi, Myriam Bouchard
Crédits photo : Laurent Guerin
Laura, 13 ans, est la fille d’un clown. Mais si la vie de bohème, les tournées et le quotidien en roulotte sont exaltants, la stabilité, les études et l’envie d’être comme les autres sont bien attirantes aussi pour cette petite fille un rien perdue.
Pour son premier long métrage, Myriam Bouchard signe un film personnel et surprenant, délicatement original. Honnête, sincère et sans racolage, il révèle aussi tout le talent de Jasmine Lemée, tonique et vive, face à un Patrick Huard qu’on découvre plus émouvant et vulnérable que d’habitude.
Nadia Butterfly, Pascal Plante
Nadia s’apprête à tirer le rideau sur sa vie de nageuse professionnelle. Mais il lui reste une dernière étape : les Jeux olympiques de Tokyo, où elle espère remporter une ultime médaille, seule ou en équipe.
Seul film québécois sélectionné par le Festival de Cannes cette année, Nadia, Butterflyconfirme la touche sensible et impressionniste de Pascal Plante (Les faux tatouages) tout en donnant accès aux coulisses du monde de la natation et à l’intériorité d’une sportive, défendue avec conviction par la véritable médaillée olympique Katerine Savard.
L.A. Tea Time, Sophie Bédard Marcotte
Une jeune cinéaste en compagnie de sa directrice photo entreprend un voyage à travers les États-Unis dans l’espoir de rencontrer l’artiste et cinéaste Miranda July, qu’elle admire.
Après Claire, l’hiver, Sophie Bédard Marcotte dessine à nouveau les contours d’un cinéma libre et charmant qui mélange fiction et documentaire en se fichant d’entrer dans une case. Un périple joyeux, politique et singulier, inspiré entre autres par Le magicien d’Oz et qui nous fait même croiser le fantôme de la grande Chantal Akerman.
La déesse des mouches à feu, Anaïs Barbeau-Lavalette
Dans les années 90, Catherine a 16 ans et vit au Saguenay. Alors que ses parents se séparent, elle commence à fréquenter une nouvelle bande de son école qui lui fait découvrir la dope, la violence, la fête et quelque chose qui ressemble à l’amour.
Attendue, l’adaptation du roman de Geneviève Pettersen par Anaïs Barbeau-Lavalette et Catherine Léger au scénario ne lésine pas sur ses effets pour plonger dans l’adolescence mouvementée de son héroïne. Un film punk et assez magnétique, notamment grâce à la performance de Kelly Depeault, rayonnante.