Les romans canadiens de l'année 2020

Les romans canadiens de l'année 2020

7 décembre 2020

Ce billet est tiré de la rétrospective culturelle 2020 d’ICI ARTV. Pour lire les autres contenus, c’est par ici.


Pas même le bruit d’un fleuve, Hélène Dorion (Alto)


Crédits photo : Alto
 

Après avoir découvert carnets, photographies et coupures de journaux ayant appartenu à sa défunte mère, Hanna remontera le fleuve Saint-Laurent (et le siècle) jusqu’à Kamouraska en tentant de se rattacher à l’histoire de Simone, dont elle découvrira la passion de jeunesse et l’appel de la poésie.

L’auteure de plus de 30 ouvrages, lauréate notamment du prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre en 2019, dit s’être inspirée d’un drame semblable à celui de Simone vécu par sa mère et sa grand-mère pour donner vie à ce récit infiniment poétique, que certaines personnes n’hésiteront pas à lire deux fois d’affilée.

Écoutez une entrevue avec Hélène Dorion à Plus on est de fous, plus on lit!

 

Ténèbre, Paul Kawczak (La Peuplade)


Crédits photo : La Peuplade
 

Au cœur de ce premier roman mêlant érotisme, mutilation et réalisme magique : la colonisation. En 1890, un géomètre belge, accompagné de travailleurs bantous et d’un maître tatoueur chinois spécialisé dans l’art de la découpe humaine, se rend en Afrique afin de définir le tracé de la frontière nord du Congo.

Avec Ténèbre, le doctorant en lettres d’origine française, établi au Québec, dont la thèse portait sur le roman d’aventures a enflammé public, critiques et libraires. L’œuvre, qui fait ressortir la violence morbide du colonialisme occidental, s’est retrouvée finaliste à moult prix littéraires cette année.

Regardez une entrevue avec Paul Kawczak.

 

Maquillée, Daphné B. (Marchand de feuilles)


Crédits photo : Marchand de feuilles
 

Attention : ce livre n’est pas un guide de beauté, détrompez-vous. Il s’agit plutôt d’une lettre – critique – d’amour au maquillage, passion par laquelle l’auteure, également poète, traductrice et collaboratrice à Plus on est de fous, plus on lit!, déploie une réflexion personnelle, féministe et politique sur la société et sur le monde, abordant le rapport au corps, à l’image, à l’authenticité, à la transformation, aux genres.

Par ce texte hybride entre récit et essai féministe, aux accents poétiques et à l’écriture riche, elle a voulu redonner ses lettres de noblesse à un objet culturel souvent raillé, bien plus pertinent qu’il ne le paraît.

Écoutez une entrevue avec Daphné B. à Plus on est de fous, plus on lit!

 

Faire les sucres, Fanny Britt (Cheval d’août)


Crédits photo : Cheval d'août
 

Marion, dentiste aimante reconnue pour sa gentillesse, et Adam, chef et animateur télé vedette, forment un couple mondain auréolé de succès. Leur apparente perfection se disloquera, et le courroux grondera, après l’accident de surf d’Adam dans lequel Celia, jeune Afro-Américaine issue d’un milieu modeste, est blessée.

Dans ce deuxième roman, qui arrive cinq ans après Les maisons, la traductrice, essayiste et dramaturge s’interroge sur une question brûlante : celle des privilèges. Ce roman choral expose, par le regard d’héroïnes en colère, les clivages entre Amérique noire et blanche, classe défavorisée et nantie. D’actualité, vous dites?

Écoutez une entrevue avec Fanny Britt à Plus on est de fous, plus on lit!

 

Chasse à l’homme, Sophie Létourneau (La Peuplade)


Crédits photo : La Peuplade
 

En 2008, Sophie Létourneau consulte une cartomancienne, qui lui prédit que l’homme de sa vie lui viendra à elle grâce à un livre. L’écrivaine décide de faire advenir son destin en accomplissant ces prédictions, et surtout, d’écrire cette quête amoureuse qui s’échelonnera sur 12 ans et l’entraînera sur 3 continents.

Encensé par la critique, cet ambitieux récit personnel – et assumé – nous emmène là où la prémisse ne le laissait pas présager. Quête tant sentimentale qu’esthétique, ce quatrième ouvrage de la professeure de littérature, composé de fragments de vécu, allie avec brio frivolité et profondeur.

Regardez un segment consacré à Chasse à l’homme, à l’émission Esprit critique d’ICI ARTV.  

 

La course de Rose, de Dawn Dumont (Hannenorak), traduit de l’anglais par Daniel Grenier


Crédits photo : Hannenorak
 

Après avoir perdu emploi et mari, Rose Okanese s’inscrit au marathon annuel de sa réserve. Peu importe qu’elle n’ait pas couru depuis 20 ans et qu’elle fume comme une cheminée, voilà l’occasion pour elle de s’extirper de son marasme. Elle affrontera toutefois en cours de route un vieux démon de la communauté.

Ce second roman de l’auteure, aussi rédactrice à CBC Radio et humoriste crie de la Saskatchewan qui s’est produite jusqu’à New York, fait autant rire (par son humour caustique) qu’il fait du bien (grâce à ses personnages colorés et attachants). Le site des Libraires l’a chaudement recommandé en novembre.


Ce billet est tiré de la rétrospective culturelle 2020 d’ICI ARTV. Pour lire les autres contenus, c’est par ici.