Des rôles marquants de la grande carrière de Monique Mercure

Des rôles marquants de la grande carrière de Monique Mercure

C’est avec grande tristesse que nous avons appris le décès de la comédienne de renom Monique Mercure dimanche dernier, le 17 mai, à l’âge de 89 ans. Depuis cette annonce, la communauté artistique de la province n’a cessé de souligner l’apport incommensurable de cette légende qui a brillé sur de multiples scènes, autant au théâtre qu’au cinéma et à la télé. La liste des nombreuses œuvres qui ont marqué le Québec auxquelles elle a participé démontre d’ailleurs qu’elle était sans équivoque une artiste prolifique d’exception.

 

Afin de lui rendre hommage et de nous remémorer ses performances dignes de mention, nous vous présentons quelques-uns des rôles ayant défini sa sublime carrière.

 

Fernande, dans Deux femmes en or (1970)

Monique Mercure et Louise Turcot sont les deux comédiennes en vedette dans le film Deux femmes en or de Claude Fournier.
Crédits photo : France Film/Les films Claude Fournier


L’œuvre de Claude Fournier continue de faire jaser 50 ans après sa sortie au cinéma tant elle était singulière. Mettant en scène deux femmes de banlieue, interprétées par Louise Turcot et Monique Mercure, ayant trouvé un moyen très intéressant de se désennuyer, ce long métrage humoristico-érotique est devenu un incontournable du cinéma de chez nous. Ce film de 1970, dans lequel Monique Mercure a été à l’avant-plan, a certainement jeté les bases de la longue et brillante carrière qui l’attendait.

 

Alexandrine, dans Mon oncle Antoine (1971)

Un garçon vit une expérience qui lui fera prendre beaucoup de maturité dans Mon oncle Antoine.
Crédits photo : ONF
 

En étant de la distribution de Mon oncle Antoine, tout juste un an après avoir marqué les esprits dans Deux femmes en or, Monique Mercure prouvait qu’elle était loin d’avoir déjà démontré tout ce dont elle était capable. Cette œuvre réalisée par Claude Jutra a mérité de nombreux prix, dont celui du meilleur film canadien de tous les temps au Festival international du film de Toronto. C’est en campant le rôle d’Alexandrine, l’épouse du médecin du petit village minier de Black Lake dans les années 1940, que l’actrice en a mis plein la vue au public.

 

Rose, dans Les belles-sœurs (1971, 1973 et 1974)

Monique Mercure a pris part à la troisième mouture de la pièce Les belles-soeurs de Michel Tremblay.
Crédits photo : Radio-Canada
 

Au début des années 1970, la comédienne prend part à la troisième mouture de la pièce d’anthologie de Michel Tremblay : Les belles-sœurs, l’histoire de femmes au foyer prises de jalousie pour une autre ayant remporté un lot imposant de timbres lui permettant de se procurer des biens dans un catalogue. Dans cette œuvre phare du théâtre québécois, Monique Mercure joue avec brio le rôle de Rose Ouimet, la sœur de Germaine, le personnage principal. 

 

Rose-Aimée, dans J.A. Martin photographe (1977)

Monique Mercure et Marcel Sabrouin brillent dans le film J.A. Martin photographe de Jean Beaudin.

En 1977, après avoir démontré tout son talent pour le jeu, Monique Mercure repousse les limites en interprétant le personnage de Rose-Aimée Martin dans le film J.A. Martin photographe, du réalisateur Jean Beaudin. Ce long métrage, qui peut être vu sur Tou.tv, raconte l’histoire d’un photographe qui quitte sa région chaque été pour visiter les quatre coins du Québec et y vendre son art. Ce n’est qu’après 15 ans de mariage que sa femme le suit dans son périple; une expérience qui changera leur couple à jamais. La grande performance de Monique Mercure dans ce film lui a valu la Palme d’or du Festival de Cannes pour l’interprétation féminine, une première pour une comédienne du Québec.

 

Fadela, dans Naked Lunch (1992)

 

Non seulement Monique Mercure était une figure de proue du cinéma québécois français, mais elle s’est aussi démarquée grâce à son travail sur la scène internationale. En 1992, elle participe à l’adaptation cinématographique réalisée par David Cronenberg du roman à succès Naked Lunch (Le festin nu), de l’écrivain américain William S. Burroughs, publié en 1959 et décrivant le voyage cauchemardesque d’un toxicomane qui est aspiré par sa dépendance. Pour son travail dans ce film, Monique Mercure a été récompensée d’un prix Genie pour l’interprétation féminine dans un rôle de soutien.

 

Il n’y a pas à dire, c’est une véritable légende qui a disparu cette semaine. Monique Mercure était une comédienne d’exception qui manquera certainement au paysage artistique du Québec.


Ne manquez pas le documentaire Lumière sur… Monique Mercure, ce dimanche 24 mai à 18 h sur ICI ARTV, puis un peu plus tard le classique du cinéma québécois J.A. Martin photographe, à 21 h, dans lequel elle est en vedette aux côtés de Marcel Sabourin.