Cinq films québécois à l'honneur pour la fête nationale

Cinq films québécois à l'honneur pour la fête nationale
Vivre à 100 milles à l'heure

22 juin 2023

N’y a-t-il pas meilleure occasion que la Saint-Jean pour célébrer les artisanes et artisans qui font la richesse de notre cinéma? Cette semaine, ICI ARTV met en lumière cinq pépites québécoises à (re)découvrir absolument.

 

Genèse – Jeudi 22 juin, 23 h 15

Avec ce troisième long métrage de fiction, Philippe Lesage explore les méandres du désir adolescent à travers trois histoires distinctes portées par autant de personnages qui, sans se mêler, se feront écho. On suit ainsi les écueils de Guillaume, pensionnaire dans une école de garçons qui tombe secrètement amoureux de son meilleur ami, et de sa demi-sœur Charlotte, qui, de son côté, s’adonne aux joies de l’amour libre. Si un lien étroit unit les deux protagonistes, on les voit évoluer en parallèle dans deux trames narratives avant de se retrouver. On découvre enfin Félix, qui vivra quant à lui ses premiers émois sentimentaux dans un camp de vacances.

(Canada, 2019) Drame de Philippe Lesage avec Théodore Pellerin, Noée Abita, Edouard Tremblay-Grenier, Pier-Luc Funk et Émilie Bierre.

À lire : Genèse : l’adolescence, ce jeu dangereux

 

Maudite Poutine – Vendredi 23 juin, 12 h

Tourné en 16 mm et en noir et blanc, Maudite poutine propose d’abord une expérience visuelle et sonore, des formats chers au réalisateur Karl Lemieux. Pourtant, ce long métrage est loin de n’être qu’un film expérimental. On y fait la connaissance de Vincent, batteur dans un groupe de punk rock qui s’enfuit après avoir subtilisé du cannabis à des trafiquants du coin. Sa cavale l’amènera à renouer avec son frère Michel, un toxicomane qui vit dans une roulotte, que Vincent verra peu à peu s’enfoncer dans la drogue. 

(Canada, 2016) Drame de mœurs de Karl Lemieux avec Jean-Simon Leduc, David Bryant, Martin Dubreuil, Francis La Haye et Robin Aubert.

À lire : Maudite poutine, de Karl Lemieux: un objet de cinéma singulier

 

Vivre à 100 milles à l'heure – Samedi 24 juin, 12 h

Comme il l’avait fait avec Gaz Bar Blues en 2003, Louis Bélanger puise dans ses souvenirs de jeunesse pour aborder des thèmes qui lui sont chers, tels que l’amitié, la soif de liberté et les rites initiatiques de l’adolescence vers la vie d’adulte. Cette chronique en partie autobiographique suit donc, sur une décennie, les frasques de Louis, Éric et Daniel, trois amis inséparables et trop pressés de grandir. Leur urgence de vivre et leur quête de sensations fortes les amèneront à flirter dangereusement avec le crime organisé, ce qui mettra leur amitié à rude épreuve. Avec Vivre à 100 milles à l'heure, le réalisateur dépeint avec brio le passage de l’enfance à l'âge adulte, avec pour terrain de jeu la ville de Québec des années 1970 à 1980. Louis Bélanger est parvenu à dresser un portrait fidèle de l’époque en y glissant notamment plusieurs références tant politiques que culturelles.    

(Canada, 2019) Comédie dramatique de Louis Bélanger avec Rémi Goulet, Antoine L'Écuyer, Félix-Antoine Cantin, Sandrine Poirier-Allard et Maxime Dumontier

À lire : Vivre à 100 milles à l’heure : les souvenirs de Louis Bélanger

 

Les rois mongols – Samedi 24 juin, 14 h 08

Inspiré du roman de Nicole Bélanger Salut mon roi mongol!, le quatrième long métrage de Luc Picard nous transporte dans le Montréal d’octobre 1970, marqué par une crise politique et sociale. On y fait la rencontre de Manon, 12 ans, qui voit sa famille éclater quand son père tombe gravement malade et que sa mère, dépressive, n'est plus en mesure de s’occuper de la maisonnée. Néanmoins, Manon aspire à une vie meilleure pour son petit frère Mimi et elle, et elle fera tout pour y arriver, allant même jusqu’à imiter le Front de libération du Québec (FLQ) en prenant en otage une vieille dame. Luc Picard nous plonge très habilement dans cette époque, non sans une dose d’humour et une sensibilité qui accompagneront Manon et Mimi tout au long de leur quête.   

(Canada, 2017) Comédie dramatique de Luc Picard avec Milya Corbeil-Gauvreau, Henri Richer-Picard et Anthony Bouchard.

 

La femme de mon frère – Samedi 24 juin, 21 h

Pour son premier film comme réalisatrice, Monia Chokri explore la relation fusionnelle entre un frère et une sœur (Patrick Hivon et Anne-Élisabeth Bossé), le tout dans un décor rétro et décalé. La brillante et quelque peu névrosée Sophia vit chez son frère Karim, psychiatre et séducteur né, mais rien ne va plus quand celui-ci tombe amoureux de la gynécologue de sa sœur. La femme de mon frère va au-delà de la simple histoire de famille; Monia Chokri y aborde avec une certaine légèreté des thèmes actuels comme l’avortement, la (non-) maternité ou encore l’immigration. On comprend pourquoi ce film, caractérisé par des dialogues bien sentis et des personnages se tenant loin des clichés, a reçu le Prix coup de cœur du jury Un certain regard au Festival de Cannes en 2019. 

(Canada, 2019) Comédie dramatique de Monia Chokri avec Anne-Élisabeth Bossé, Patrick Hivon, Evelyne Brochu, Magalie Lépine-Blondeau et Mani Soleymanlou.

À lire : La femme de mon frère : ce qu’ose Monia Chokri