Les vols d’œuvres d’art sont monnaie courante dans les films d’action à grand déploiement. Dans ces longs métrages de fiction, les as du cambriolage font preuve d’une ruse redoutable pour trouver des stratagèmes plus inventifs les uns que les autres afin de dérober des items précieux réalisés par des artistes de renom. Si tout le monde sait que les récits présentés dans ces films sont souvent tirés par les cheveux, il n’en demeure pas moins que certains vols d’œuvres d’art ayant réellement eu lieu ont de quoi laisser quiconque bouche bée.

Pour vous le prouver, nous avons recensé quelques cambriolages qui ont confondu les autorités pendant des années, certains demeurant même irrésolus.

Les voici!

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Une peinture de Vincent van Gogh dérobée en plein confinement

Il y a un peu plus de deux ans maintenant, en mars 2020, la planète quasi entière était en confinement depuis peu en raison du coronavirus qui se propageait à vitesse grand V. C’était notamment le cas aux Pays-Bas, où le gouvernement avait interdit tous les rassemblements publics afin de tenter de freiner la contamination de la population du pays. Or, une personne (ou un groupe de personnes) a profité de ce moment, dans la nuit du 29 au 30 mars, alors que le musée Singer Laren était fermé, pour forcer une porte vitrée et déjouer le système de sécurité de l’établissement avant de s’emparer du tableau Le jardin du presbytère de Nuenen au printemps, œuvre de Vincent van Gogh. La peinture, qui avait une valeur estimée entre 1,4 million et 8,1 millions de dollars canadiens, a été le seul objet dérobé parmi les quelque 3000 œuvres que compte le musée.

On espère que cette personne était masquée au moment du vol.
 

Un vol chez Jean-Paul Riopelle

Le peintre Jean-Paul Riopelle./Photo : Sucession Yousuf Karsh, http://karsh.org
 

Il y a quelques semaines à peine, on apprenait que deux tableaux des grands peintres québécois Jean-Paul Riopelle et Paul-Émile Borduas, estimés à une valeur de 150 000 $, avaient été retrouvés 25 ans après avoir disparu dans la brume. Fait saugrenu : les deux œuvres avaient été volées chez Jean-Paul Riopelle lui-même, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, petite ville des Laurentides. La personne responsable de ce crime s’était également emparée de plusieurs autres œuvres lors de son entrée par effraction dans la maison-atelier du grand artiste québécois. Certaines d’entre elles avaient d’ailleurs refait surface deux ans après le vol, en 1999. Les deux pièces récemment retrouvées l’ont été grâce au travail effectué par la Sûreté du Québec après qu’elle avait été contactée par une firme d’avocats. Celle-ci représentait un collectionneur voulant les faire authentifier. C’est à ce moment que des spécialistes en la matière du corps de police ont été en mesure d’identifier les deux tableaux de grande valeur ayant appartenu à Jean-Paul Riopelle.

Voler des œuvres chez un peintre, il faut avoir tout un culot.
 

Une sculpture géante signée Henry Moore disparue

En décembre 2005, une sculpture de deux tonnes de l’artiste britannique Henry Moore est mystérieusement disparue du site où elle était exposée, soit le terrain de la Fondation Henry Moore, situé à Much Hadham, à Hertfordshire. Cette subtilisation des plus audacieuses a renversé les spécialistes en vol d’œuvres d’art, qui ont tenté de trouver ce qui est advenu de l’imposante sculpture. Eh bien, quatre ans plus tard, l’équipe d’enquête a annoncé que l’œuvre d’art avait fort probablement été découpée sur place avant d’être transportée dans une cour à métal située à Dagenham, puis à une autre à Essex. Les morceaux auraient ensuite été envoyés à l’étranger pour qu’ils soient fondus et revendus sur le marché du métal chinois pour la modique somme de 2400 dollars canadiens. Rappelons que la valeur de la sculpture était estimée à 4,8 millions de dollars canadiens. Richard Calvocoressi, le directeur de la fondation, a mentionné que la sécurité du site avait été renforcée à la suite de ce malheureux incident.

On espère que l’anneau géant qui sera bientôt installé au centre-ville de Montréal sera bien surveillé.
 

Un vol digne de Hollywood au Musée des beaux-arts de Montréal

Trois voleurs ont réussi un crime quasi parfait, ici même au Québec, en 1972. Dans la nuit du 2 au 4 septembre, les hommes sont entrés par effraction en utilisant le puits de lumière du Musée des beaux-arts de Montréal. Après avoir pénétré dans le lieu, les brigands ont maîtrisé un agent de sécurité en le ligotant et en le bâillonnant. Pendant qu’un d’entre eux surveillait ce dernier, les deux autres s’en sont donné à cœur joie en s’emparant de pas moins de 18 tableaux, dont la fameuse peinture à l’huile Paysage avec chaumières, de Rembrandt, et 39 autres objets précieux exposés dans le musée. Gourmands, les deux hommes ont tenté de s’emparer d’autres œuvres, ce qui a déclenché le système d’alarme de l’établissement et les a fait fuir. Les objets dérobés ainsi que les trois voleurs n’ont jamais été retrouvés, malgré une récompense de 100 000 $ et plus offerte à quiconque aurait de l’information au sujet du cambriolage. Selon un spécialiste en la matière, les œuvres d’art seraient probablement aujourd’hui dans le salon d’un grand criminel.

Il faudrait mettre l’inspecteur Clouseau sur le cas.
 

Le cambriolage parfait du musée Isabella Stewart Gardner

Certains cadres affichés sur les murs du musée Gardner de Boston sont vides pour rappeler les items volés en 1990./Photo : AFP / Ryan McBride
 

Cela fait maintenant plus de 32 ans que les autorités cherchent à retrouver les 13 tableaux d’une valeur d’environ 500 millions de dollars américains, dérobés au musée Isabelle Stewart Gardner, à Boston. Parmi les œuvres se trouvaient notamment trois Rembrandt, un Vermeer et un Manet, tous subtilisés par des voleurs déguisés en policiers dans la nuit du 18 mars 1990. Ce cambriolage est d’ailleurs considéré comme le plus important vol d’œuvres d’art de l’histoire et a tristement fait la renommée du musée, dont le conseil d’administration offre toujours une récompense de 10 millions de dollars américains à quiconque aurait des informations pertinentes qui permettraient de retrouver des objets volés. Autre fait particulièrement inusité dans ce dossier : le FBI a annoncé avoir identifié les responsables de ce cambriolage de haute voltige sans avoir pu les arrêter, comme le délai de prescription était expiré depuis 1995 et que les œuvres n’étaient plus en leur possession.

De véritables maîtres d’art en vol d’œuvres de maîtres d’art. C’est compliqué.

Voilà qui met fin à ce recensement de quelques-uns des plus importants vols d’œuvres d’art de l’histoire.

À bientôt pour un autre billet de la série insolite!