Virginia Woolf est une femme de lettres considérée comme l’une des figures incontournables du monde littéraire du 20e siècle. Découvrez-la en parcourant cinq aspects importants de sa vie. 

Choisir la mort

Estimée aujourd’hui comme l’une des écrivaines les plus influentes du 20e siècle, Virginia Woolf naît en 1882 sous le nom d’Adeline Virginia Alexandra Stephen. Elle devient, entre les deux guerres mondiales, une femme de lettres incontournable, publiant des romans à compte d’auteur par l’intermédiaire de la maison d’édition qu’elle fonde avec son mari, Leonard Woolf. Toute sa vie, elle compose avec la maladie mentale et souffre de différents épisodes de dépression qui la poussent au suicide, par noyade, en mars 1941, soit à 59 ans. Dans sa lettre d’adieux, elle confesse choisir la mort par certitude de devenir folle, ce qu’elle ne peut le supporter.

Une vie consacrée à l’écriture 

La traversée des apparences est le premier roman de Virginia Woolf publié par la maison d’édition de son demi-frère, Gerald Duckworth and Company, en 1915. Ensuite, elle publie chez Hogarth Press, qu’elle fonde avec son mari, ce qui lui permet une certaine indépendance artistique. Elle est l’une des premières à flirter avec le courant de conscience dans sa trame narrative, permettant à son lectorat d’avoir accès aux réflexions et aux émotions de ses personnages. Parmi les titres les plus connus de sa production romanesque, on trouve Mrs Dalloway (1923), La promenade au phare (1927), Orlando (1928) et Les vagues (1931). Son corpus est riche et varié, comprenant aussi de nombreux essais, des lettres, des poèmes, des journaux intimes et des critiques.

Dans sa chambre à elle

De nombreux écrits de Woolf sont aujourd’hui vus et analysés dans une optique féministe. Il est vrai que l’écrivaine s’intéresse à la condition des femmes, qui n’ont selon elle que peu de place dans la société. Elle se montre très critique envers le patriarcat et la volonté de domination des hommes. De plus, elle n’hésite pas à avouer sans détour à son mari qu’elle n’éprouve pas d’attirance physique pour lui, et elle entretient plusieurs relations avec des femmes au cours de sa vie. Elle publie son célèbre essai Une chambre à soi (aussi connu comme Un lieu à soi) en 1929. Woolf y explore la place difficilement accordée aux écrivaines dans la littérature ainsi que toutes les embûches que les femmes rencontrent quand elles souhaitent écrire ou étudier. Elle arrive à la conclusion que pour publier une œuvre, une femme a nécessairement besoin « de quelque argent et d’une chambre à soi ». Cet essai fait partie de la liste des 100 livres du 20e siècle établie par le journal Le Monde, en 1999.  

Virginia et Vita

Au milieu des années 20, Virginia Woolf entame une relation amoureuse et passionnée avec l’écrivaine Vita Sackville-West. Tout au long de leur vie, même après leur rupture, les deux femmes s’échangent des centaines de lettres. Le roman Orlando, de Woolf, s’inspire notamment de la vie de son amante. En 2010 est publié Correspondance 1923-1941, rassemblant tous leurs écrits épistolaires. Il est aussi possible de lire, toutes les heures, un extrait de ces lettres sur le compte Twitter Vita & Virginia Bot. 

Virginia jusqu’aujourd’hui

Tous les journaux de Virginia Woolf sont publiés dans Journal intégral 1915-1941, où elle livre ses combats, ses réflexions et ses idées, tant littéraires et féministes qu’intimes. À l’étude dans de nombreuses universités, Virginia Woolf continue de nous fasciner aujourd’hui et reste un modèle de femme ayant défié les conventions et ayant fait sa place dans le monde littéraire. En 2002, le film Les heures (The Hours) s’attarde sur sa vie et sur l’influence qu’aura son roman Mrs Dalloway sur trois générations de femmes. Puis, en 2018 sort le film Vita and Virginia, d’après la pièce de théâtre du même nom, s’inspirant de la relation entre les deux écrivaines.  

Consultez aussi :

L’hommage de Fanny Britt : lettre à Virginia Woolf

Les grands classiques avec Jean Barbe : Journal d’un écrivain, de Virginia Woolf