Des séries d’époque qui ont marqué le Québec

Des séries d’époque qui ont marqué le Québec

30 juin 2021

Les séries télé d’époque sont une denrée rare au Québec parce qu’elles sont souvent coûteuses à produire. Le public est cependant toujours au rendez-vous quand vient le temps de se plonger dans l’ancien temps en visionnant ce type de production. Avant l’arrivée des chaînes spécialisées qui sont venues fractionner l’auditoire, il n’était pas rare que des séries d’époque soient vues par un public de 2 à 3 millions de personnes à heure de grande écoute.

On a connu notamment Ces enfants d’ailleurs, Montréal P.Q. et Marguerite Volant, et l’engouement pour les séries ancrées dans le 19e siècle ou le début du 20e siècle ne s’est pas essoufflé.

L’équipe web de C’est juste de la TV s’est penchée sur les séries d’époque québécoises particulièrement réussies… et marquantes!

 

Les filles de Caleb

Les filles de Caleb

Les filles de Caleb, crédit photo: Attraction Images

Adaptée des romans d’Arlette Cousture, la série Les filles de Caleb est sans contredit l’un des plus grands succès télévisuels au Québec. C’est plus de 3 millions de personnes, confortablement assises dans leur salon, qui suivaient avec attention l’histoire d’amour d’Émilie Bordeleau (Marina Orsini) et d’Ovila Pronovost (Roy Dupuis).

On raconte que les soirs de diffusion en 1990 et 1991, il n’y avait presque personne dans les commerces et les hôpitaux! L’émission a connu tellement de succès qu’elle a été doublée pour le Canada anglais et a été vendue dans une douzaine de pays, entre autres en Israël et en Espagne. Des décors ont même été récupérés pour créer Le Village d’Émilie, un site touristique qui mettait en scène l’univers rural des Filles de Caleb.

La série a aussi connu une suite en 1993, intitulée Blanche, et qui racontait l’histoire de la fille d’Ovila et Émilie. Elle mettait en vedette Pascale Bussières et Patrice L’Écuyer.

 

Musée Éden

Musée Eden

Musée Éden, crédit photo: Radio-Canada

Musée Éden se trouve assurément dans les coups de cœur de la rédaction! Cette série historique policière, première œuvre de fiction de l’auteur Gilles Desjardins, raconte l’histoire des sœurs Florence et Camille Courval (Laurence Leboeuf et Mariloup Wolfe) qui héritent d’un musée de cire situé à Montréal où sont reconstituées des scènes de crime qui ont marqué l’imaginaire collectif. Les deux sœurs croiseront le destin d’un meurtrier qui choisit ses victimes dans un Montréal délabré du début des années 1900. L’auteur Gilles Desjardins a d’ailleurs fait un travail de recherche historique immense, et son souci minutieux du détail a permis de produire une série de grande qualité! D’ailleurs, le musée Éden a réellement existé de 1891 à 1940 dans le sous-sol du Monument-National.

La série, conçue d’abord comme une trilogie par son créateur, n’aura finalement duré qu’une saison, en 2010, jugée trop coûteuse à produire par la télévision d’État.

On peut voir ou revoir les 9 épisodes sur TV5 Unis.

 

L’ombre de l’épervier

L'ombre de l'épervier

L’ombre de l’épervier, crédit photo: Journal de Montréal

La série L’ombre de l’épervier est un incontournable du petit écran! Diffusée pendant deux saisons à Radio-Canada, en 1998 et en 2000, la série est tirée d’un roman du même titre écrit par Noël Audet. L’ombre de l’épervier était la toute première série tournée en vidéo numérique au Canada!

La série raconte l’histoire d’amour et la vie familiale trépidante de Noum (Luc Picard) et Pauline Guité (Isabel Richer) dans un village de pêche de la Gaspésie. On apprécie particulièrement l’accent, les expressions colorées et le phrasé gaspésien qui teintent la série.

L’histoire se déroule sur près de 60 ans, un exploit pour les interprètes, qui ont dû se transformer pour jouer leur personnage à différentes époques et à différents âges. La série nous a permis de découvrir les paysages à couper le souffle du parc Forillon, en Gaspésie. Elle a même servi à commercialiser la région; les gens l’habitant ont remarqué une véritable affluence touristique à la suite de sa diffusion!

 

Nos étés

Nos étés

Nos étés, crédit photo: Duo Productions

Nos étés est une superbe et audacieuse série conçue par le duo de scénaristes Anne Boyer et Michel D’Astous et diffusée de 2005 à 2008 à TVA. Issue de la bourgeoisie montréalaise, la famille Desrochers loue une maison de vacances à Cap sur Mer. Leur histoire sera mêlée à celle de la famille Belzile lorsqu’un drame vient bouleverser leur route. La série se déroule sur plus de 100 ans et présente 7 générations qui viennent passer l’été en ce lieu. La fiction comprenait beaucoup d’ellipses et de retours dans le temps.

En quatre saisons, Nos étés a réuni une brochette d’interprètes complètement hallucinante. Parmi les rôles principaux, on trouvait Sophie Prégent, Jean-François Pichette, Fanny Mallette, Marie-Chantal Perron et Patrick Labbé.

 

Les pays d’en haut

Les pays d'en haut

Les pays d’en haut, crédit photo: Sovimage

L’hiver dernier sur ICI Télé, la fin de la saga Les pays d’en haut, de Gilles Desjardins, nous a prouvé encore une fois à quel point les séries d’époque pouvaient rallier le public québécois. Cette série comprenait tous les ingrédients pour un bon divertissement : les magouilles du pas fiable Bidou Laloge (Rémi-Pierre Paquin), Séraphin Poudrier (Vincent Leclerc), un avare sans scrupule qui fait des misères à sa femme Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse), des chicanes avec Délima Poudrier (Julie Le Breton), le rêve du projet de colonisation du curé Labelle (Antoine Bertrand), des épidémies de variole, des calèches et des corsets! Cette mouture plus actuelle, avec un petit quelque chose de western, a attiré plus de 1 million de personnes chaque lundi soir de 2016 à 2021. La série est toujours offerte sur ICI Tou.tv.

Les belles histoires des pays d'en haut

Les belles histoires des pays d’en haut, crédit photo: Radio-Canada

Il n’était pas étonnant de voir cette fiction effectuer un retour au petit écran. Les aventures des gens de Sainte-Adèle sont d’abord nées d’un roman de Claude-Henri Grignon en 1933. Elles ont ensuite fait le saut à la radio, puis ont été reprises dans le téléroman Les belles histoires des pays d’en haut, diffusé de 1956 à 1970. Jean-Pierre Masson interprétait Séraphin alors qu’Andrée Champagne jouait Donalda. En tout, ce sont 495 épisodes qui ont été tournés, d’abord en noir et blanc, puis en couleur à partir de 1966.

 

Plusieurs autres séries d’époque ont marqué le petit écran. On ne peut pas passer sous silence la mémorable trilogie de Pierre Gauvreau : Le temps d’une paix et les suites Cormoran et Le volcan tranquille.

Soulignons au passage le défi colossal que représentent les séries d’époque pour les équipes des décors et des costumes. Elles doivent choisir la décoration et le mobilier qui reflète l’époque, s’assurer de l’exactitude historique de chaque objet, trouver des voitures anciennes ou encore des accessoires de tous genres, tout en évitant les anachronismes : tout un casse-tête!

Même si les séries d’époque sont parfois plus coûteuses à produire, elles ont fait leurs preuves et on ne pourrait plus s’en passer! La télévision québécoise n’a pas à rougir face aux productions américaines ou européennes : avec des moyens limités, nos séries télé historiques impressionnent par leur grande qualité.

 

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