L'artiste et militante Joséphine Baker a vécu une vie fascinante. Voici 5 faits marquants à connaître sur elle.

Femme aux multiples talents

D’abord connue comme danseuse, Joséphine Baker a aussi été chanteuse et actrice en plus d’être une militante antiraciste et une résistante française durant la guerre en sus de lutter contre l’antisémitisme. Elle naît en 1906 à Saint-Louis, aux États-Unis. Issue d’une famille pauvre, elle contribue dès son jeune âge au sort de sa famille tout en s’adonnant à la danse. Avant même d’avoir 20 ans, elle quitte les États-Unis, où la ségrégation raciale contrecarre ses projets artistiques, et gagne la France, où elle devient une vedette et l’une des premières icônes noires.

Les hommes et les enfants de sa vie

Joséphine Baker se marie cinq fois, dont la première fois à 13 ans. Ses mariages sont souvent brefs, car elle ne dépend pas de ses maris pour vivre. Elle tient son nom – Baker – de son deuxième mari, sa citoyenneté française de son troisième et sa tribu arc-en-ciel de son quatrième. Joséphine Baker et Jo Bouillon, chef d’orchestre français, donnent ce surnom aux 12 enfants de nationalités différentes qu’elle adopte avec lui pour démontrer la possible cohabitation des races.

S’exiler pour exister et briller

En 1925, à New York, elle se fait remarquer et on lui propose de faire partie du spectacle Revue nègre, qui réunit des instrumentistes, danseuses et danseurs noirs américains. Elle y danse notamment avec une ceinture de bananes pour se conformer aux désirs d’exotisme et aux stéréotypes raciaux, issus des fantasmes coloniaux européens. Toutefois, elle utilise son sens de l’humour et ses mimiques pour captiver le public, mais aussi pour défaire avec ironie certains symboles racistes. Le succès ne sera pas au rendez-vous dans son pays natal, et c’est en France qu’elle trouve l’espace pour tous ses projets artistiques. Elle jouera dans 11 films et aura certains succès musicaux comme J’ai deux amours et La petite Tonkinoise.

À la guerre

Pour la France, durant la Deuxième Guerre mondiale, elle amasse de l’argent au profit des troupes, en faisant des spectacles. Elle travaille également pour les services secrets comme espionne en recueillant des informations lors de ses déplacements et en transmettant différents messages. Elle recevra une croix de Lorraine en or du général de Gaulle qu’elle vendra au profit de à la Résistance. Puisqu’elle a son brevet de pilote, elle sera engagée par les Forces aériennes françaises libres.

Ses autres combats

Après la guerre, elle retourne aux États-Unis et milite ardemment contre les discriminations raciales. En 1963 à Washington, elle est aux côtés de Martin Luther King, habillée de son uniforme de l’Armée de l’air française, lors de son célèbre discours I have a dream. Sensible au sort des personnes juives, elle lutte aussi contre l’antisémitisme. En mai 1968, elle participe à la manifestation en soutien au général de Gaulle sur l’avenue des Champs-Élysées à Paris. Le 24 mars 1975 débute à Bobino, à Paris, une série de spectacles soulignant ses 50 ans de carrière. Elle meurt quelques jours plus tard, le 12 avril, à 68 ans.

Le 30 novembre 2021, elle entre au Panthéon, monument qui rend hommage aux personnalités qui ont marqué l’histoire de France. Elle est la première femme noire – et la sixième femme – à y reposer.

Ne manquez pas la diffusion de Joséphine Baker, première icône noire sur ICI ARTV à partir du dimanche 4 février à 19 h.