5 œuvres incontournables de Marie Laberge
Claire-Marine Beha
14 septembre 2023
Écrivaine, dramaturge, metteuse en scène et comédienne, Marie Laberge est l’une des voix les plus importantes de la littérature québécoise contemporaine. Riche en émotions et explorant les différentes facettes de la condition humaine, notamment la réalité des femmes, son œuvre est ancrée dans la culture et l’histoire québécoise.
L'autrice explore habilement différents genres, passant de la saga familiale à l’histoire d’amour ou encore à l’intrigue policière, en offrant toujours à son lectorat des textes captivants et empreints d’une puissance narrative remarquable. Plusieurs romans et pièces de théâtre de l’écrivaine née en 1950 à Québec ont connu un vif succès à travers la francophonie. L’écrivaine a récolté plusieurs reconnaissances au fil des années, elle a notamment été nommée Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2004. Voici cinq œuvres incontournables de Marie Laberge.
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C'était avant la guerre à L'Anse-à-Gilles (1981)
C’est d’abord pour le théâtre qu’elle va écrire. Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1975, la carrière de Marie Laberge commence en tant que comédienne à Québec, avant de se tourner vers la mise en scène et d’enseigner l’art dramatique. En 1981, l’année où elle s’installe à Montréal, paraît sa première pièce de théâtre, C'était avant la guerre à L'Anse-à-Gilles, qui lui vaut le Prix littéraire du Gouverneur général. Marianna, une jeune veuve blanchisseuse pour les riches notables du village, rêve de partir afin de voir si la vie ailleurs est plus belle. Cette œuvre dramatique mettant en lumière les conditions de vie difficiles des femmes québécoises dans les années 1930 remporte également un franc succès quelques années plus tard dans sa version anglaise.
D’autres pièces de la dramaturge ont par la suite été traduites et jouées au-delà des frontières de la province, c’est le cas de L’Homme gris (1984), applaudie jusqu’en Belgique et en France, ou encore Le Faucon (1991) qui a été présentée au Québec puis en Ontario.
Juillet (1989)
Son premier roman, écrit en 1987, est publié en 1989. Intitulé Juillet, ce récit aborde les sujets du désir, du mensonge et de la vérité. Un homme célèbre les 65 ans de sa femme en compagnie de son fils, sa femme et leur bébé, mais la tension est palpable puisqu’il est tombé éperdument amoureux de sa belle-fille, Catherine. Dans cette histoire empreinte de cynisme qui se déroule entièrement durant la journée de l’anniversaire, les cachotteries surgissent et l’attirance se fait ressentir.
En réalité, la romancière avait déjà rédigé une fiction littéraire en 1984, Quelques adieux, mais celle-ci n’est publiée qu’en 1992 après plusieurs refus et lui vaut le Prix des lectrices de ELLE Québec. D’autres de ses romans ont également été appréciés et récompensés, par exemple La Cérémonie des anges, qui a reçu le Prix des libraires du Québec en 1999.
« J’écris pas pour me comprendre, j’écris pour inventer un monde qui exprime une émotion qui m’habite. » - Marie Laberge dans Pour emporter.
Trilogie Le goût du bonheur (2000-2001)
Le goût du bonheur : Gabrielle, le premier volet de la saga romanesque, Le goût du bonheur, sort en 2000. La protagoniste, Gabrielle, est une femme audacieuse et courageuse qui a choisi le destin qu’elle voulait, contre le gré de sa famille. Le récit qui dépeint la rigidité sociale du Québec des années 1930, notamment envers les femmes, est rapidement apprécié du lectorat.
L’année suivante, Le goût du bonheur : Adélaïde paraît. On y suit la fille du personnage principal du premier tome, Adélaïde, une femme déterminée qui voit sa vie bouleversée par la guerre et les tragédies personnelles. Toujours en 2001, le dernier volume de la trilogie est publié. Le goût du bonheur : Florent nous entraîne dans la réalité d’un couturier, un ami de longue date d’Adélaïde, qui, des années 1950 à la fin des années 1960, est témoin d’une société en mutation, lutte contre ses propres démons et ne peut pas être qui il est au grand jour.
Marie Laberge a indiqué qu’elle a rédigé la totalité de cette trilogie en neuf mois seulement, l’année de ses 50 ans. Le goût du bonheur a notamment été récompensé par le Prix du grand public du Salon du livre de Montréal en 2001. À travers des personnages attachants et complexes auxquels de nombreux lecteurs et lectrices se sont identifiés, l’écrivaine aborde des sujets universels comme l’amour, le deuil, la famille, les traumatismes, l’espoir et la liberté. De plus, Marie Laberge désirait développer sa série sur fond de trame historique afin de rendre compte des décennies de grands changements qu’a traversé le Québec.
Évidemment, d’autres œuvres de l’écrivaine ont marqué les esprits, c’est le cas des pièces Jocelyne Trudelle trouvée morte dans ses larmes (1981), Aurélie, ma soeur (1988), ou encore des romans Annabelle (1996), Des nouvelles de Martha (2009) et Sans rien ni personne (2007) pour n’en citer que quelques-uns. Loin d’avoir écrit son dernier mot, cet automne, Marie Laberge fait paraître son seizième roman intitulé Dix jours.