3 documentaires qui abordent les réalités des personnes racisées au Québec

3 documentaires qui abordent les réalités des personnes racisées au Québec

5 février 2024

Afin de mieux comprendre les enjeux du racisme qui sévit dans la société, mais aussi les réalités et l’héritage des Québécoises et Québécois issus de la diversité, voici trois documentaires portés par trois femmes noires qui posent des questions importantes et donnent la parole à des gens dont les témoignages sont forts et pertinents.

 

Vous pouvez rêver

« Pensez-vous que quand on est noir, quand on est arabe ou qu’on est différent, on doit travailler plus fort que quelqu’un qui est établi ici depuis longtemps? »

C’est la question que pose la chanteuse et actrice Mélissa Bédard à plusieurs jeunes de diverses communautés culturelles au cours d’une discussion à propos de leurs modèles, de leurs espoirs et de leurs réflexions sur l’avenir. Elle rencontre également des Québécois et Québécoises qui font partie des minorités visibles et qui ont réussi à briser le plafond de verre. Ils et elles racontent les épreuves traversées. On a notamment l’occasion d’en savoir plus sur le parcours de Yolande James, la première femme noire élue à l’Assemblée nationale du Québec, ou encore sur celui de l’humoriste Mehdi Bousaidan. À travers les différentes conversations et en offrant son propre témoignage en tant qu’enfant noire adoptée, Mélissa Bédard nous invite à apprécier le Québec multiculturel d’aujourd’hui et de demain. 

Pourquoi c’est intéressant? Parce que les personnes qui appartiennent aux minorités ethniques sont victimes de barrières systémiques. Avec bienveillance et enthousiasme, Mélissa Bédard parvient à inviter l’espoir dans les échanges et à mettre en valeur des personnes qui, malgré les discriminations et les stéréotypes, enrichissent grandement la société.  

Le documentaire Vous pouvez rêver est offert sur ICI Tou.tv.

 

T’es belle pour une Noire

« Tu es vraiment foncée! Est-ce que je peux toucher tes cheveux? »

« Oh, toi, tu es un bon Noir! »

« Quand on disait à quelqu’un qu’il était noir… être noir, c’était une insulte. »

« Avoir les cheveux foncés, les yeux foncés, puis la peau foncée, ça fait que les personnes te regardent et trouvent que tu es peut-être sale… »

« On associe les standards de beauté caucasiens à ce que la beauté doit être. »

Voici quelques-uns des témoignages qu’on peut entendre dans le documentaire T’es belle pour une noire, sorti au printemps dernier. Leur point commun? Des expériences et insultes basées sur le colorisme. Varda Étienne explore les origines colonialistes de cette discrimination fondée sur l’intensité de la carnation et sur les attributs physiques des personnes non blanches. Ce phénomène perdure au sein des communautés racisées et pousse certaines personnes à entretenir une relation complexe avec leur corps, enrichissant au passage toute une industrie : des produits capillaires défrisants aux dangereuses crèmes éclaircissantes de la peau. 

Avec son franc-parler et son désir d’affranchir les communautés noires de ces injonctions, l’animatrice fait la lumière sur ce phénomène qui nourrit les insécurités tout en renforçant les biais sociaux. 

Pourquoi c’est intéressant? Parce que le racisme est pernicieux et qu’il s’invite dans toutes les sphères de la vie. Il influence la perception de la couleur et l’estime de soi au sein des communautés racisées. À une époque où nul ne peut ignorer la couleur ni en faire un critère discriminant, il semble important de s’interroger sur les effets du colorisme et son legs, afin de ne plus tomber dans son piège. 

T’es belle pour une Noire est offert sur ICI Tou.tv.

 

Pour mes fils, mon silence est impossible

Diffusé en 2020, quelques mois à peine après le meurtre de George Floyd et la vague de sensibilisation initiée par le mouvement Black Lives Matter (La vie des personnes noires compte), l’animatrice Isabelle Racicot ressent le besoin d’utiliser sa notoriété pour faire avancer la cause antiraciste. Dans ce documentaire, elle explore les émotions individuelles et collectives qui émergent autour de la question raciale. « Parler de racisme, c’est très polarisant, c’est très inconfortable », reconnaît-elle d’emblée. Pour dénoncer les inégalités, Isabelle Racicot utilise son vécu, son expérience de mère et de femme noire, et propose des réflexions plus grandes sur le racisme systémique, l’histoire des Noirs et le privilège blanc. Avec la psychologue Sophie Gilbert, elle aborde également le syndrome post-traumatique de l’esclavage et la grande violence pour les communautés racisées d’être constamment confrontées à des images comme celle de la mort de George Floyd. 

Pourquoi c’est intéressant? Trois ans après les événements qui ont mené à une plus grande visibilité des problèmes de racisme, les éléments soulevés dans ce documentaire demeurent pertinents. Il n’est pas évident de comprendre toutes les conséquences du racisme sans écouter les personnes qui en sont victimes toute leur vie. Il s’agit d’un documentaire qui mêle l’intime à l’universel pour faire œuvre utile et agir pour un monde plus égalitaire. 

Dans une capsule supplémentaire, l’animatrice discute avec la psychologue Sophie Gilbert du syndrome post-traumatique de l’esclavage et de la grande violence pour les communautés racisées d’être constamment confrontées à des images comme celle de la mort de George Floyd. 

Pour mes fils, mon silence est impossible est offert sur ICI Tou.tv.