Un trio d’albums à découvrir

Un trio d’albums à découvrir
Marilyne Léonard (credit photo : Mia Kalille) et Lydia Kepinski (crédit photo : Conform)

1 juin 2022

La scène musicale d’ici foisonne de nouveautés d’artistes tant en émergence que de renom. Nous vous proposons un trio d’albums récemment sortis que nous avons adoptés et qui ont tout pour se faire la trame sonore des beaux jours. Se fraieront-ils un chemin jusqu’à vos oreilles ?

 

Depuis, de Lydia Képinski (Chivi Chivi)

Lydia Képinski avait happé le public avec son premier album, Premier juin, paru en 2018. Nous avions hâte de découvrir ce que nous réserverait par la suite la lauréate des Francouvertes en 2017. Dès l’écoute de la pièce d’ouverture portant le même nom que l’album, formidable porte-étendard de ce dernier, nous savions que cette écoute nous réjouirait et que l’autrice-compositrice-interprète nous entraînerait en territoire plus électro qu’auparavant. Alternent en effet rythmes électros léchés – que nous souhaitons entendre sur les planchers de danse cet été –, aux déclinaisons subtilement disco, et moments d’ivresse plus posés, mais pas moins intenses. Si les guitares électriques plus marquées de son premier opus ont été délaissées, nous retrouvons ici le côté littéraire et soigné des textes de la créatrice, ainsi que sa voix si distinctive, oscillant entre le chanté et le parlé. Onze chansons aux atmosphères épiques et théâtrales, comme autant d’épisodes autobiographes de ce qui s’est passé depuis sa propulsion dans l’œil du public : facette plus sombre du milieu (d’où l’esthétique « charme satyrique » de l’album), amours volatils, aventures émancipatrices… Bref, Lydia Képinski nous ravit de nouveau avec une pop alternative toujours aussi unique.


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Vie d’ange, de Marilyne Léonard (Audiogram)

Il y a quelques années, au festival Osheaga, Geoffroy accueillait sur scène une jeune guitariste afin d’interpréter en duo « Big Jet Plane », d’Angus et Julia Stone. « Retenez ce nom : Marilyne Léonard », avait-il lancé à la foule. Il n’y avait déjà aucun doute que nous le retiendrions, sous le charme que nous étions. Nous avons donc plongé avec bonheur dans les huit chansons de cette première « mixtape », comme la qualifie elle-même l’autrice-compositrice-interprète de 21 ans, dont la voix désinvolte gorgée de soul (qui fera certainement sa signature) et presque rappée par moments traduit ses influences hip-hop. Les mélodies indie pop groovy, vaporeuses et langoureuses – les adeptes des Louanges se régaleront – témoignent déjà de l’expérience musicale de Marilyne Léonard, qui sait depuis l’enfance qu’elle consacrera sa vie à la musique : elle chante et joue de la guitare depuis l’école primaire, puis elle a atteint à 15 ans seulement les quarts de finale à La voix 5, signant par la suite un contrat avec Audiogram. La musicienne, qui diffuse depuis des années des reprises de succès pop sur YouTube et Instagram, a d’ailleurs coréalisé la moitié des pièces de Vie d’ange, une entrée réussie dans son univers intime. Cette artiste au talent indéniable rêve de remplir les salles et de chanter au diapason de la foule; nous en serons!

 

Breakfast in Bed, d’Easy Tiger (Indépendant)

Easy Tiger, c’est la combinaison bicéphale des forces de la guitariste et chanteuse Gabrielle La Rue (Guidestones, ex-NOBRO) et de Sarah Dion (Les Shirley, NOBRO). D’ailleurs, si vous aimez ces formations, grandes sont les chances que vous succombiez à la proposition de ce sémillant nouveau tandem. Mise en gueule tirée d’un communiqué pour évoquer l’ambiance de ce microalbum de six chansons étoffées qui coulent comme une boisson fraîche en pleine canicule : « la trame sonore d’un bar tiki rempli de cowboys buvant des margaritas ». Ce décor insolite surgit d’un mélange tonique de pop puissante et ensoleillée inspirée des années 80 aux claviers étincelants et d’indie rock aux guitares rugissantes et mélodieuses, le tout teinté de country-rock. Au cœur de ces influences : la très belle voix de Gabrielle racontant sa dernière année, faite d’une âpre rupture, d’un nouvel appartement et d’escapades routières salvatrices (jusqu’à « Havre St-Pierre **»?). Ce microalbum concocté de façon « fais-le toi-même » (ou do it yourself en anglais) exsude la chaleur et la plage; il donne à juste titre des envies de nous évader sur la route et de nous déhancher avec légèreté. Pour Gabrielle La Rue, il constitue une « thérapie au rabais pour délaisser ce qui ne fonctionne pas afin de faire place à ce qui compte vraiment pour soi », traduisons-nous librement de sa page Bandcamp. Sentiment partagé : ce Breakfast in Bed constitue pour nous une lumineuse thérapie musicale.