Cinéma international : les meilleurs films de l'année

Cinéma international : les meilleurs films de l'année

4 décembre 2023

Cette année, le phénomène Barbenheimer a fortement marqué l'industrie cinématographique grâce à son succès populaire, mais d'autres excellents films ont aussi attiré notre attention. Voici notre palmarès des cinq meilleurs films internationaux.

 

Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese

Dans les années 20, la Première Nation Osage, installée en Oklahoma, est richissime grâce aux gisements de pétrole trouvés sur son territoire. Bien sûr, les Blancs ne peuvent se résoudre à ne pas profiter de cette richesse. Après une série de meurtres, le nouvellement crée F.B.I. débute une enquête.

Trois heures trente de pur cinéma, une mise en scène époustouflante de rigueur et d’envolées, un face-à-face de légendes entre Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, ainsi que la découverte de l’intense et charismatique Lily Gladstone. Tout cela pourrait suffire, mais en plus, Scorsese se retourne vers l’Histoire pour observer, avec une forme d’amertume, les racines de l’identité américaine, mélange terrifiant de spoliation, de cupidité et de violence. Renversant.

 

Anatomie d’une chute, de Justine Triet

Sandra, écrivaine allemande, vit avec son mari et son fils dans une petite ville isolée des Alpes. Un jour, son mari est retrouvé mort, et Sandra devient la principale suspecte.

Empruntant les codes passionnants du film de procès, Justine Triet ne dresse pas que l’anatomie d’une chute, mais également celle d’un couple et encore des préjugés qui règnent en maître sur une femme étrangère dont la carrière prospère plus que celle de son mari. Brillant, implacable et profond, Anatomie d’une chute épate le public par la performance tendue et minimaliste de la phénoménale Sandra Hüller. Une grande Palme d’or!

 

La nuit du 12, de Dominik Moll

Près de Grenoble, en France, Clara, 21 ans, est retrouvée brûlée vive. Débute pour Yohan Vivès, jeune enquêteur de la police judiciaire (PJ), une enquête terrible, qui le hantera pour les années à venir.

Harry, un ami qui vous veut du bienLemmingSeules les bêtes… Dominik Moll et son complice Gilles Marchand ont fait le bonheur des amateurs et amatrices d’intrigues criminelles juste assez perverses pour sortir du lot. Toutefois, ici, le réalisateur filme autre chose : une obsession. Direct, tendu et d’une rigueur rare, La nuit du 12 est de ces grands films puissants et sensibles qui nous hantent longtemps.

 

Barbenheimer : Barbie, de Greta Gerwig, et Oppenheimer, de Christopher Nolan

D’un côté, Barbie, poupée régnant en maîtresse sur une terre utopique et découvrant le monde des hommes avec effarement.

De l’autre, Oppenheimer, père de la bombe atomique, responsable d’une avancée scientifique majeure autant que d’une destruction sans précédent.

Bien sûr, chacun de ces deux films a ses vertus, ses qualités, et le nombre de gens à avoir voulu les découvrir en salle le prouve, autant qu’il rassure sur l’état du cinéma en salle après la pandémie. Toutefois, c’est aussi l’engouement spontané et organique, né parmi la population, qui a permis de réunir ces deux films aux antipodes l’un de l’autre (et des films Marvel!) que nous voulions souligner, histoire de rappeler que le cinéma gagne toujours à devenir un phénomène de société.

 

As Bestas, de Rodrigo Sorogoven

Un couple français (Denis Ménochet et Marina Foïs, impeccables), installé dans un petit village en Galice, doit faire face à l’hostilité grandissante de ses voisins, des hommes dont la méfiance n’a d’égale que la brutalité.

Un couple « étranger », une population locale peu avenante : oui, on pense au terrifiant Straw Dogs, de Sam Peckinpah, mais Sorogoven pousse encore plus loin le bouchon des différences de classes et de genres, et en résulte un thriller des montagnes tendu et sec, violent et puissant, parfaitement palpitant, dont les deux parties, l’une de fureur, l’autre de glace, se répondent avec un brio et une tension hallucinante. Un film injustement passé inaperçu ici.