Cinq résolutions pour la télé d'ici

Cinq résolutions pour la télé d'ici
Radio-Canada

3 janvier 2024

Après le bilan de fin d’année, voici le temps des résolutions! Sauf qu’aujourd’hui, ce ne sont pas mes propres résolutions que je vous livre, mais bien celles que j’ai cogitées pour notre télé. Comprenons-nous bien, j’adore notre télé. Au sein de ma garde rapprochée, je suis parmi les seules à me payer l’abonnement au câble. La télé d’ici me tient à cœur et j’aspire toujours à mieux pour elle. Voici donc mes humbles recommandations pour l’année 2024 et les autres à venir. 

 

Toujours plus de diversité à l’écran

Je voudrais qu'on m'efface.
Image tirée de la série Je voudrais qu'on m'efface. Crédit : Radio-Canada.

Le travail qui consiste à représenter plus de communautés doit évidemment se poursuivre. Il y a toujours à l’écran une sous-représentation des personnes racisées, des femmes, des corps qui ne correspondent pas aux standards de beauté, des personnes en situation de handicap, etc. Et en plus, lorsqu’il y a des interprètes représentant une forme de diversité, encore trop souvent, les rôles qui leur sont attribués sont moins importants et/ou stéréotypés. Je reconnais toutefois que les choses s’améliorent. Il faut bien s’encourager un peu!

L’autre diversité que l’on devrait présenter davantage, c’est celle des visages. Il y a tellement de talents, jeunes et moins jeunes, qu’on ne montre pas, parce qu’on préfère y aller de façon « prudente » en choisissant les personnalités très connues du grand public. On aurait tant à gagner à faire découvrir de nouveaux visages! 

 

Plus d’idées 100 % québécoises

Énormément d’idées fécondes sont nées au Québec. Pensons seulement aux matchs d’improvisation théâtrale, aux cégeps ou aux nombreux concepts télévisuels qui se sont exportés à l'international! On est un peuple unique, novateur et créateur. C’est pourquoi je me désole un peu de voir ces dernières années sur nos écrans tant d’émissions importées. Certaines sont bonnes et fonctionnent très bien, mais j’aimerais voir plus de place accordée à nos propres idées. Les suites de nos classiques sont aussi très présentes dans l’univers télévisuel du Québec, et oui, on aime la nostalgie. Mais pour ma part, je trouve presque plus risqué de revisiter un classique qui était particulièrement chéri du public. Disons qu’il est très facile de ne pas combler des attentes vertigineusement élevées!

Alors, osons donner la chance à des idées éclatées comme Bon matin Chuck ou La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé. Racontons-nous avec des cas vécus ou inspirés de notre histoire, des récits plus sensibles et pertinents comme Désobéir : le choix de Chantale Daigle, Pour toi Flora ou encore Mégantic. Donnons-nous la place qu’on mérite dans notre propre télé.

 

Varier les toiles de fond de nos émissions

Image tirée de La candidate.
Image tirée de la série ​La candidate. Crédit : Radio-Canada.

Je parle peut-être seulement pour moi, mais je pense qu’on commence à avoir fait le tour des séries de fiction qui se passent dans les hôpitaux, dans les écoles ou dans le milieu de la justice (la police et les tribunaux, par exemple). Pas que ce n’est pas intéressant, mais il reste tant à explorer! Des séries comme Avant le crash (qui se déroule dans le milieu de la finance), La candidate (dans celui de la politique provinciale) ou précédemment Minuit le soir, qui prend place dans l’univers des bars, se sont démarquées à cet égard.

Par ailleurs, de la télévision qui se déroule à Montréal, on en a eu et on en a encore beaucoup. Il arrive qu’on sorte de la métropole, mais pas assez. Il est toujours intéressant de découvrir d’autres coins de la province, comme cela a été le cas dans C’est comme ça que je t’aime (à Sainte-Foy), Les étoiles filantes (en banlieue) ou Le temps des framboises (en région plus rurale). Ça nous fait voir autre chose et ça se prend très bien!

 

Des genres télévisuels renouvelés et percutants

Les mélanges de genres ont la cote. Du moins, de mon côté! Il s’agit de séries qui empruntent les thèmes et les codes de plusieurs genres télévisuels, par exemple une série policière qui utiliserait le format de la comédie de situation, ou encore une comédie d’horreur. Ça donne de la télé tellement complexe et riche, en plus d’être beaucoup plus originale et surprenante, ne serait-ce que parce qu’avec le croisement de genres, le renouveau émerge! 

Faits divers, Série noire, Inspirez expirez et Grande ourse sont toutes des séries qui brillent par leur audace et leur style unique.

 

Plus de propositions pensées pour et avec les jeunes

Apparemment, les jeunes ne s'intéressent pas (ou alors beaucoup moins que d’autres personnes) au petit écran. Mais est-ce vraiment le cas? Serait-ce la télé qui s’adapte de moins en moins aux jeunes? Qu’on se le dise : même si Vrak présentait de moins en moins de contenu original, c’est plutôt regrettable que la chaîne soit disparue au cours de la dernière année. On délaisse peu à peu le jeune public, sous prétexte qu’il n’a plus d’intérêt pour nos productions. Il me semble qu’il y a quelque chose qui cloche dans ce raisonnement. Est-ce que les jeunes ne délaissent pas plutôt la télé parce qu’on ne s’est que trop peu creusé la tête pour déterminer ce qui les intéresse vraiment? C’est peut-être juste moi, encore une fois.

Des propositions audacieuses qui s’intéressent aux enjeux actuels et à la réalité des jeunes générations, comme Club Soly, Premier trio, L’air d’aller ou Le chalet, par exemple, sont beaucoup plus susceptibles à mon avis d’attirer les jeunes que des jeux télévisés, des talk-shows ou encore des reprises de vieilles émissions pour ados. 

 

Mon souhait le plus cher est de poursuivre notre réflexion sur l’avenir de notre télé, afin que cette dernière continue d’être pertinente et étonnante, parce qu’on l’aime et qu’on doit en prendre soin! 

Et vous, quelles seraient vos résolutions pour la télé d’ici?

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