Artiste à découvrir: Marc-Olivier Lamothe, artiste visuel

Artiste à découvrir: Marc-Olivier Lamothe, artiste visuel

21 juillet 2020

Racontez-moi un souvenir de jeunesse qui a pu avoir une influence sur votre choix de devenir artiste visuel.
Ça toujours été naturel pour moi de dessiner. Je me rappelle avoir beaucoup dessiné pendant les classes. Disons que je n’attendais pas le cours d’art pour créer. Je me rappelle avoir souvent perdu le fil des explications du professeur car j’étais simplement ailleurs, dans mon univers de création.

 

Comment décrivez-vous votre style artistique.
Semi-abstrait, naïf et ludique. Mon univers de création est comme un terrain de jeu flottant où le temps, la gravité et les règles n’existent pas.

 



 

Quel est le parcours qui vous a mené à créer à mi-chemin entre le graphisme et les beaux-arts?
J’ai commencé par apprendre l’infographie, ce qui m’a amené à m’intéresser au monde du design. Puis le goût pour la peinture est venu par la suite en visitant le Musée des Beaux-Arts de Montréal. Ça a toujours été un dilemme pour moi de choisir l'un ou l’autre. J’ai compris par la suite que je pouvais porter plusieurs chapeaux et tout fusionner mes pratiques de manière plus multidisciplinaire. Ça me permet de créer sans me mettre de limites.

 

Quelles sont vos sources d'inspiration?
Je m’inspire principalement de la nature. J’aime observer la synergie entre les divers éléments naturels, les plantes, les arbres et les créatures vivantes que je vois un peu partout. C’est souvent lorsque je marche en forêt ou en montagne que mes meilleures idées arrivent. 



 

Quel est le lieu le plus inspirant pour peindre un tableau?
Peindre en nature, c’est mon endroit favori. Sur le bord d’un rivière pour pouvoir aller se baigner quand il fait trop chaud.

 

Au Café Pista et à l'événement-conférence TEDx, vous avez créer un tableau sur place. Parlez-moi du plaisir de peindre en direct.
J’aime ça, ça ajoute un défi. J’arrive à tomber dans un état vraiment concentré, tout en me sentant observé. J’aime aussi l’échange que ça crée. Ça fait toujours du bien de rencontrer des gens et ça apporte de nouvelles discussions. Je ne me prépare pas avant de faire une peinture en direct, je le fais de manière expérimentale et spontanée. Et ça donne des créations que je n’aurais jamais fait seul dans mon atelier.


 

Dans le cadre du Festival MAPP MTL, vous avez réalisé et dirigé une œuvre collective avec 100 enfants. Est-ce inspirant de transmettre le goût des arts et de créer avec eux?J’aime la spontanéité et la curiosité des enfants. Ils sont très honnêtes et créent sans vraiment se préoccuper des jugements. On a beaucoup à apprendre d’eux, ils sont dans le moment présent. À l’aide d’une application de dessin sur une tablette, les enfants devaient dessiner et animer des créatures sur des thèmes tels que la jungle, l’océan et la galaxie. De mon côté, je m’occupais de la création des paysages et de diriger le compositeur graphique qui intégrait le tout pour dans la composition finale. Par la suite, les enfants étaient invités à voir la grande projection sur la Façade de la BANQ. C’était très inspirant de les voir s’émerveiller lorsqu’ils voyaient leurs créatures prendre vie en grand format.

 

 

En 2018 a lieu votre première exposition en solo intitulé Playful Chaos. Parlez-moi un peu de cette première expérience et la démarche derrière ce chaos ludique.
Le 1er janvier 2018, j’ai eu un gros accident de ski à Banff et j’ai dû retourner dans ma ville natale Sherbrooke pour neuf mois de convalescence. Un ami m’a prêté une pièce de son appartement pour me faire un mini-studio. Au départ, c’était pour meubler mon temps mais finalement, cette série d’œuvres est devenue la ligne directrice de mes deux dernières années de création. J’ai créé un petit livret de la série avec l’idée de l’exposer quelque part.  Au fil des partages et discussions, je me suis rendu compte que le potentiel de déclinaisons de cet univers était infini.

 

Une vitrine d'un café, une traverse piétonnière, une rampe de skateboard, des murales sous un viaduc, dans un bureau ou sur un bâtiment. Aucune surface n'a de secret pour vous. Quels sont les défis de la création en format géant.
Je privilégie toujours les projets grand format car je crois fortement que ça accentue l’impact. Pour la création de murale, ça attire l’œil et ça amène ainsi un échange avec le public. Je suis sociable et j’aime échanger. Ça me fait toujours plaisir d’inviter les gens dans mon univers. C’est aussi très intéressant de combiner ses compétences avec ceux des autres.

 

 

Sur votre compte Instagram, vous vous qualifier de créateur de joie. Est-ce que l'art rend heureux?
On ne peut réellement choisir la réaction de l’auditoire. Chacun l’interprète à sa façon.  Pour moi, c’est plus une façon de parler car on m’a souvent mentionné que ça rendait heureux. J'en ai donc fait un slogan.

 

Nommez-moi 5 objets importants qui nourrissent votre créativité.
Je suis assez minimaliste. Mon setup de création, c’est un pilot fineliner, du papier et un MacBook. J’ai même pas de souris, j’utilise le trackpad. À force de créer à l’extérieur de la maison, je me suis habitué à avoir un setup amovible avec lequel je me sens complètement à l’aise de travailler de partout. Sinon des objets qu’on peut trouver chez moi qui me représente: une radio vintage car la musique c’est la vie, une caméra polaroid (qui n’aime pas les polaroids?), des coffeetable books, un skateboard et des souvenirs de voyages.

 

 

Quel serait l’un des vos rêves de création les plus fous?
Créer des terrains de jeu. Faire une collaboration avec l’artiste musical Jack Johnson. Avoir un studio dans les montagnes. Designer un skatepark. Ce sont les idées qui me viennent en tête, mais il y en a pleins d’autres!

 

Quel est votre meilleur conseil à donner à un/une jeune artiste en devenir?
Se présenter chaque jour et être patient. Je compare souvent cela à un jardin. Il ne poussera pas plus vite en l'arrosant cinq fois par jour. Mais si tu es là à chaque jour, je te garantis qu’il va pousser. Entretiens la conversation avec les gens qui soufflent dans tes voiles et ignore les discussions commençant par «c’est dur être un artiste».

 


 


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