Écoute en rafale : 6 séries entre ombre et lumière

Écoute en rafale : 6 séries entre ombre et lumière

3 décembre 2020

Ce billet vous est offert par l’équipe web de C’est juste de la TV.


Comment choisir une série? Il y a tellement d’options qu’on finit par passer plus de temps à en sélectionner une qu’à la regarder. Et ça, c’est si ça ne se termine pas avec la phrase « Bon, le soleil se lève, il faudrait bien que j’aille travailler! ». Du calme, du calme. Pas besoin d’appeler la police, Qualinet ou CAA-Québec, l’équipe web de CJDLTV peut vous guider dans vos choix.

Les journées sont de plus en plus courtes et le manque de lumière donne à certaines personnes des traits dignes d’un membre de la famille Addams. D’autres, au contraire, adorent profiter de la noirceur de cette période de l’année pour regarder des séries sombres qui donnent des guili-guili dans le ventre, bien emmitouflés dans une grosse doudou, ou encore mieux un Snuggie, pendant qu’un rôti de palette à la soupe à l’oignon cuit lentement dans la mijoteuse.

Alors, êtes-vous du type lumière ou noirceur? Que vous cherchiez une série sombre ou que vous préfériez faire le plein de rires, de luminothérapie et de licornes, nous avons pour vous des suggestions d’écoute en rafale. Comme le chantait Marie Carmen : « Je connais déjà le chemin, entre l’ombre et la lumière. » (Ça nous fait plaisir de vous mettre cet air dans la tête pour le reste de la journée.)


Life in Pieces

Catégorie : LUMIÈRE


Crédits photo : CBS

On pourrait décrire cette série comme un immense bol de Skittles : de la couleur et du réconfort! En plus, tout le monde a sa saveur préférée. Life in Pieces est une série à sketches avec plusieurs petites scènes qui s’articulent autour d’un thème central. Le résultat est drôle et rythmé; il suffit de quelques minutes pour en devenir complètement accro. Chaque épisode dure un peu plus de 20 minutes et se dévore aussi vite qu’un un sac de crottes au fromage.

Peu importe votre situation dans la vie, il y a un personnage ou un couple dans la série à qui vous pourrez vous identifier. Vous êtes un jeune couple sans enfants? Il y a Matthew et Colleen qui aiment bien faire suer les autres avec leur liberté tout en étant dévorés par l’idée d’avoir des enfants. Vous aimerez aussi le cynisme de Gregory et Jennifer, des parents un peu à bout qui ont des cernes remplis d’amour. John et Joan, quant à eux, sont à la retraite, mais presque plus dans le jus qu’avant. Et que dire de Tim, un docteur juste assez idiot, et de sa femme Heather, un peu trop intense pour la ligue.

À voir sur Netflix.


Minuit, le soir

Catégorie : NOIRCEUR


Crédits photo : Radio-Canada

C’est l’histoire de trois doormen d’un bar de Montréal dont la vie va vraiment mal. Pas dans le sens de « je me suis pété l’orteil sur le bord du lit en allant aux toilettes ». Non,  ça va VRAIMENT mal! Cela dit, on s’attache beaucoup trop sérieusement aux personnages. Plus les saisons avancent, plus on a le goût de leur faire un gros câlin en disant : « Chut chut chut, je suis là, ça va bien aller. »

La série s’étale sur trois saisons, mais en réalité, on n’en voit qu’une seule : l’automne. Il fait toujours gris et froid. Pour ajouter une petite touche de mélodrame, un violoncelle domine la trame sonore de leur vie (un ajout très efficace; on croirait qu’il vient jouer ses notes les plus basses dans le creux de notre âme).

Que voulez-vous de plus? Un gars colérique qui ne contrôle pas ses émotions? L’excellent Claude Legault est là pour ça avec son personnage de Marc Forest. Un gars qui cherche son identité de façon de plus en plus angoissante? Vous adorerez Louis Champagne dans le rôle de Louis Bergeron, qui joue sur la très mince corde du malaise et de l’humour. Un homme sur le déclin qui cache de lourds secrets en essayant d’aider une prostituée à retrouver le droit chemin? Quelle chance, il y a justement Gaétan Langlois, joué par Julien Poulin qui offre l’une de ses meilleures performances à vie!

Minuit, le soir fait rire, pleurer, rager et douter. C’est probablement la série sombre la plus lumineuse depuis La montagne du Hollandais. Si vous comprenez la référence, c’est très drôle; sinon, faites vos recherches, comme dirait l’autre! 

La série est offerte sur ICI Tou.tv.


Mindhunter

Catégorie : NOIRCEUR


Crédits photo : Netflix

Dans les années 60, deux policiers et une psychologue décident d’interroger les pires tueurs en série au monde pour tenter de les comprendre. Si ce n’est pas la meilleure prémisse de série sombre, je ne sais pas ce qu’il vous faut! Des histoires de tueurs et de policiers basées sur des histoires vraies, ça devrait être suffisant pour vous séduire.

Holden Ford (Jonathan Groff) est un jeune agent très brillant du FBI qui croit qu’en établissant des portraits psychologiques de tueurs en série, on y trouvera des façons de prévenir de futurs crimes. Ça semble facile dit comme ça, mais ça se passe à une époque où les gens avaient autant de préjugés que de cigarettes dans leur cendrier. D’ailleurs, les personnages boivent si souvent du  café et fument tellement qu’après seulement deux épisodes, notre linge et notre haleine sentent la charogne.

Holden est accompagné de son collègue Bill (Holt McCallany), un vieux policier qui en a vu d’autres, et de Debbie (Hannah Gross), une psychologue très avant-gardiste (sur plusieurs plans). La série nous fait réaliser que passer ses journées à interroger des criminels pour comprendre pourquoi ils ont découpé leur voisin dans le bain avant de faire cuire leurs mollets pour les manger, eh bien, ça peut finir par jouer sur le moral. 

Les premiers épisodes peuvent sembler un peu longs, mais laissez-vous emporter. En plus des enquêtes et des interrogatoires, la vie des personnages sera bouleversée par mille et un revirements tous plus habiles les uns que les autres. 

La série est offerte sur Netflix.


Le cœur a ses raisons

Catégorie : LUMIÈRE


Crédits photo : Zone 3

Cette parodie de téléromans américains a marqué notre télé. Et pour cause : c’est  une véritable œuvre d’art. Elle offre un univers digne des Feux de l’amour et de Top modèles, séries diffusées l’après-midi depuis des décennies et regardées par on ne sait trop qui. On plonge dans les clichés du genre comme on plongerait dans une piscine de Jell-O. On surutilise aussi les codes typiques des téléromans : les longs regards intenses, les rebondissements ridicules, les personnages insensés, le mélodrame… Et là, je ne parle que des cinq premières minutes du premier épisode!

Le grand Marc Labrèche y campe Brett, un gynécologue, mais joue aussi ses jumeaux Brad et Brenda. Juste avec ce trio, on pourrait construire une série, mais ce n’est pourtant que la pointe de l’iceberg puisqu’on retrouve aussi l’hilarante Anne Dorval avec ses personnages de sœurs jumelles, Criquette et Ashley. Et c’est sans parler des autres énergumènes invraisemblables. Ajoutez à ça la virtuosité de l’auteur Marc Brunet, capable de rester drôle et cohérent… dans son incohérence!

Parfois, c’est de ça qu’on a besoin : juste rire et ne pas se prendre au sérieux. Le cœur a ses raisons, c’est comme une émission pour enfants, mais faite pour les adultes!

La série est seulement offerte en coffret DVD.


Six Feet Under

Catégorie : NOIRCEUR


Crédits photo : HBO

C’est l’histoire de la famille Fisher, propriétaire d’un salon funéraire, dont le père est mort. À chaque épisode, on commence par la mort d’une personne. Déjà, on sent qu’on ne s’attaque pas à une émission pour enfants! Mais ça n’enlève rien à la série, au contraire. Sa lourdeur et sa profondeur sont probablement ses plus grandes qualités. 

Soyons honnêtes : cette série est comme un Costco où tu remplaces les barils de mayonnaise par des personnages aussi déprimants qu’attachants. On se reconnaît dans leurs peurs et leurs angoisses, mais on a parfois envie de leur dire : « Allez, souris, ça va te faire du bien. » Il y a Ruth (Frances Conroy), la mère endeuillée et névrosée qui se fait un nouveau chum sénile; David (Michael C. Hall), le frère cadet n’assumant pas son homosexualité qui a toujours rêvé de gérer la macabre entreprise familiale; Claire (Lauren Ambrose), une adolescente qui fume du pot dans son corbillard; et aussi Nate (Peter Krause), le frère aîné, dont la copine ne remporterait pas un concours de stabilité émotionnelle.

À écouter avec une grosse grosse tasse de chocolat chaud et un accès illimité au popcorn Chicago Mix. 

La série peut être achetée sur YouTube et iTunes.


Les beaux malaises

Catégorie : LUMIÈRE

Source : https://www.google.com/search?q=les+beaux+malaises&rlz=1CDGOYI_enCA702CA702&hl=fr&prmd=vin&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjJ3aPF76LtAhUFmlkKHfKNDScQ_AUoAnoECBEQAg&biw=414&bih=720#imgrc=x3nL5W7THbJ-_M)

Les textes : voilà pourquoi une série comme Les beaux malaises est aussi efficace. Oui, les performances des interprètes sont exceptionnelles, mais les textes de Martin Matte constituent le personnage le plus important de la série. L’auteur joue habilement avec le malaise pour nous faire rire, tantôt à gorge déployée, tantôt en grinçant des dents.

Matte réussit à nous dépeindre la réalité d’un humoriste connu et riche dans un monde où, parfois, les gens sont un peu trop à l’aise avec des personnalités qu’ils s’imaginent connaître. On a à la fois envie d’être à sa place... tout en se réjouissant de ne pas l’être! Le plaisir est multiplié grâce à Julie Le Breton qui joue le rôle de sa conjointe un peu blasée, à Patrice Robitaille, qu’on retrouve dans la peau de son meilleur ami limite psychopathe, et enfin à Fabien Cloutier, en frère avec un traumatisme crânien.

Chaque scène, chaque réplique et chaque coup d’œil a sa raison d’être. Rien n’est laissé au hasard. En tant que spectateur ou spectatrice, on a souvent l’impression d’incarner un personnage de la série tellement on se reconnaît dans plusieurs situations. Une série puissante au point où elle mérite d’être regardée avec un bon verre de vin, des hors-d’œuvre, une belle chemise ou une belle robe… mais quand même avec une bonne paire de pantoufles tricotée par grand-maman. 

Les trois saisons sont offertes sur TVA+ (mais on a hâte au retour de l’émission cet hiver!).

Bon visionnement tout le monde!


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