7 faits fascinants sur le cinéma américain
Claire-Marine Beha
29 août 2023
Si presque tout le monde regarde des films de Hollywood, peu de gens connaissent son histoire. Ayant un impact significatif sur la culture populaire globale, les films produits aux États-Unis captivent le monde entier depuis plus d’un siècle. L’influence du cinéma américain s’étend même au-delà du septième art puisqu’il contribue à façonner les tendances, l’industrie du divertissement et du vedettariat. Voici plusieurs faits intéressants à son sujet.
1. Le cinéma n’est pas une invention américaine.
Et oui, ce sont les Français qui ont inventé le cinéma! Le 28 décembre 1895, Louis et Auguste Lumière, deux frères ingénieurs de Lyon, projettent publiquement un film sur grand écran pour la première fois de l’histoire, grâce à une machine révolutionnaire qu’ils ont inventée et nommée le cinématographe. Un an auparavant, leur père, Antoine Lumière, s'était rendu à Paris pour découvrir le kinétoscope créé par l’américain Thomas Edison, un appareil permettant à une personne à la fois de visionner un film. Antoine Lumière pousse alors ses fils à concevoir un appareil qui pourrait permettre la projection sur écran. C’est ainsi que leur tout premier film, La sortie des ouvriers de l’usine Lumière, d’une durée de 50 secondes, va complètement révolutionner la culture populaire. Dans les mois qui suivent, la famille d’inventeurs ouvre des salles de spectacle cinématographiques à Londres, Bruxelles et New York.
2. Le cinéma parlant a moins de cent ans.
Le film The Jazz Singer, lancé en 1927 par la firme Warner Bros, est souvent considéré comme le premier film parlant (ou film sonore). Cependant, il s'agit en réalité du premier film à inclure des séquences parlées grâce au procédé Vitaphone qui consistait à synchroniser une bande sonore enregistrée avec l'image. En réalité, ce film de 90 minutes était principalement muet. C'est plutôt Lights of New York, sorti en 1928, qui est considéré comme le premier film entièrement parlant. Warner Bros aurait déboursé 23 000 $ pour sa production. L’arrivée des films parlants, il y a moins d’un siècle, a transformé en profondeur l’esthétique du cinéma : les prises de vues ont changé et les dialogues sont désormais au cœur des œuvres.
3. Avant d’être le centre névralgique du cinéma, Hollywood était une zone rurale.
Dans les années 1880, Harvey et Daeida Wilcox, un couple originaire du Kansas, s’établissent à l’ouest de Los Angeles, dans un secteur campagnard où ils deviennent propriétaires d’une ferme qu’ils nomment Hollywood. Ayant fait carrière dans l’immobilier, Harvey Wilcox désire bâtir un nouveau quartier autour de son ranch et propose à la ville de Los Angeles de cartographier la zone qui comprend une rue principale appelée Prospect Avenue, devenue aujourd’hui Hollywood Boulevard. Rapidement, des infrastructures voient le jour et Hollywood prend vie. Le développement du secteur s’accélère lorsqu’au tournant du 20e siècle, les maisons de production américaines sont de plus en plus tentées de s’installer en Californie pour bénéficier du climat ensoleillé et des paysages diversifiés de la côte ouest. En 1910, David Horsley crée le premier studio permanent dans une ancienne blanchisserie. Les deux décennies suivantes voient l’installation en masse de studios, entreprises de productions et résidences de vedettes.
4. Le plus gros succès du box-office américain a frôlé les 3 milliards de dollars.
Le cinéma américain est réputé pour les superproductions (blockbusters), ces films à très (très!) gros budgets qui ne lésinent pas sur les effets spéciaux et les bandes sonores originales, et qui mettent à l’affiche des interprètes très appréciés du public afin de se garantir une grande popularité. Parmi les films ayant connu un immense succès commercial, on peut citer Autant en emporte le vent (1939), Les dents de la mer (Jaws, 1975) Le parc jurassique (Jurassic Park, 1993), Titanic (1997), ou encore les films des sagas Star Wars et Avengers. Toutefois, le long métrage ayant été le plus rentable à ce jour serait Avatar. En 2009, ce film de science-fiction réalisé par James Cameron aurait récolté près de 2.9 milliards de dollars de recettes. À titre de comparaison, Bon cop, bad cop (2006) serait le plus grand succès commercial québécois avec environ 9 millions de dollars de recettes.
5. Plusieurs films américains sont tournés au Canada.
Les trois plus grandes métropoles canadiennes attirent l’industrie cinématographique et télévisuelle pour leur main-d'œuvre qualifiée, mais surtout pour des raisons fiscales. Plusieurs films cultes ont ainsi été tournés au Canada, surnommé parfois le « Hollywood du Nord ». C’est le cas de la série de films X-Men, de la trilogie Twilight ainsi que des films L’Incroyable Hulk (2008), Souvenirs de Brokeback Mountain (2005), Méchantes ados (Mean Girls, 2004) ou encore Juno (2007). Chaque année, ce sont plus d’une centaine de films étrangers qui sont tournés au Canada, et la plupart d’entre eux sont américains. Si Vancouver possède l'avantage d’être plus proche de la Californie et d'offrir des conditions météorologiques plus clémentes, Toronto sert régulièrement d’arrière-plan à des intrigues se déroulant à New York ou Chicago. Quant à la métropole québécoise, celle-ci est également très prisée des productions américaines. Appréciés pour leur architecture, le quartier du Vieux-Montréal et son port ont d’ailleurs servi de toile de fond à de nombreuses mégaproductions américaines : de L'étrange histoire de Benjamin Button (2008) aux Schtroumpfs (2013).
6. La première « star » d'Hollywood n’était pas américaine.
Avant Greta Garbo, Audrey Hepburn et Marilyn Monroe… Il y a eu Florence Lawrence! Au début des années 1900, cette actrice est devenue la toute première vedette de cinéma. Née à Hamilton, en Ontario, l’actrice canadienne qui a notamment tourné dans les mythiques studios de Thomas Edison et avec le réalisateur D.W. Griffith est la première interprète à être connue par son nom. À l’époque, il était coutume de ne pas nommer les acteurs et actrices ou bien de les présenter sous des noms fictifs, mais grâce à sa popularité, Florence Lawrence parvient à être créditée aux génériques des films dans lesquels elle joue dès 1910. Cette pionnière aurait tourné dans près de 300 films et a également fait partie des premières femmes à fonder une entreprise de production. En plus d’avoir mené une prolifique carrière sur grand écran, Lawrence était aussi une adepte d’automobile et a inventé l’ancêtre des clignotants.
7. Le pop corn était d’abord mal vu des salles de cinéma.
Cette friandise bruyante à manger n’était pas destinée à devenir la gâterie phare des salles obscures. Et puisque le cinéma était d’abord muet, on comprend aisément pourquoi! De plus, au début du 20e siècle, les cinémas désiraient concurrencer les théâtres en se dotant de décors plus cossus comprenant tapis rouges et moquettes, afin d’attirer une clientèle fortunée, donc assez peu encline à consommer du maïs éclaté. Toutefois, la crise économique de 1929 et l’arrivée du son ont fait de cette collation, déjà populaire depuis plusieurs décennies, la préférée de la clientèle du cinéma. Rapidement, les propriétaires de cinémas comprennent qu’ils peuvent faire d’importants profits avec le pop corn. Depuis, la friandise s’est exportée en dehors des États-Unis et fait désormais partie de la tradition des sorties cinéma dans la plupart des pays du monde.
Pour en savoir plus sur l’histoire du cinéma américain, ne manquez pas la série documentaire La fabuleuse aventure du cinéma américain les mercredis soir à 20 h dès le 30 août sur ICI ARTV.
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