8 émissions qu’on ne devrait jamais ramener
Pier-Luc Ouellet
13 janvier 2021
Ce billet vous est offert par l’équipe web de C’est juste de la TV.
Que ce soit avec le retour imminent de Star académie ou la toute nouvelle mouture de Caméra café, dont la diffusion a débuté mardi soir dernier, la mode semble être au retour des émissions retirées des ondes.
Dans certains cas, ça peut en valoir le coup (la nouvelle version des Pays d’en haut est excellente, après tout!), mais ça ne veut pas dire que toutes les émissions se prêtent à une résurrection. Il y a certains concepts qu’il est préférable de mettre aux oubliettes.
On vous a préparé une petite liste de mauvais souvenirs télévisuels.
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LES PARFAITS
Crédits photo : Qui joue qui
René Simard est reconnu pour beaucoup de choses, mais pas tellement pour son talent d’acteur comique.
C’était donc tout un pari de lui confier le rôle principal d’une comédie de situation.
Mais là n’était pas le seul problème dans Les parfaits. Ce concept, signé Guy Fournier (qui commençait visiblement à être fatigué de sa longue carrière en 2002), nous présentait les tribulations d’une famille parfaite et ne tenait pas la route.
Regardez, par exemple, cette scène où la grand-mère prouve qu’elle a encore toute sa tête… quand elle note une tache sur le pantalon du médecin.
De la télé comme il ne s’en fait plus… heureusement.
MADEMOISELLE SWAN
Crédits photo : Metro
La journaliste américaine Jennifer L. Pozner a déjà qualifié Mademoiselle Swan (The Swan dans sa version originale) d’émission la plus cruelle de la décennie 2000, et on comprend pourquoi.
Le principe était le suivant : on prenait deux femmes « laides » et on leur faisait subir une foule de métamorphoses : coiffure, maquillage, habillement, perte de poids, mais aussi chirurgie plastique. En fait, une participante a même reçu 300 000 $ en chirurgies esthétiques diverses.
À la fin, ces deux femmes devaient parader, et la plus « belle » des deux passait au défilé final.
Disons qu’en 2020, alors qu’on est plus sensible à la diversité corporelle, à la grossophobie et aux répercussions des standards de beauté irréalistes sur l’estime de soi, ce concept fait grincer des dents. D’ailleurs, la femme qui a reçu les 300 000 $ de chirurgie, Lorrie Arias, racontait, 10 ans après son passage à l’émission, souffrir de dysmorphie corporelle et d’agoraphobie.
OD LA NUIT
Crédits photo : Happy Geeks Media
Le public québécois adore Occupation double. Les candidates et candidats plus grands que nature, l’humour moqueur de Jay du Temple, les revirements à n’en plus finir; c’est un bon show!
Ce qui en était un moins bon, par contre, c’était OD la nuit. Pendant la saison d’OD Bali en 2017, on a décidé d’utiliser le quotidien des candidats et candidates en le diffusant pendant la nuit, dans un montage très simple.
Le résultat? Ça n’a pas été long qu’on a entendu des candidates tenir des propos racistes en ondes. Le diffuseur a ensuite décidé de garder l’émission, mais en mode « caméra de surveillance », c’est-à-dire sans son.
Ça ne valait pas la peine de rester debout, disons.
LA SÉRIE MONTRÉAL-QUÉBEC
Depuis cette pandémie qui a fait tourner le sport professionnel au ralenti, on s’ennuie plus que jamais des grandes rivalités sportives d’antan.
Sur papier, c’est facile de comprendre ce à quoi pensaient les concepteurs; si les Nordiques ne reviennent pas à Québec, recréons la rivalité Québec-Montréal avec des équipes amateurs dans une téléréalité.
Toutefois, rien ne fonctionnait; le calibre des joueurs était inégal, il y avait des aspects tirés par les cheveux, et personne ne s’est vraiment identifié aux deux équipes, peu importe le nombre de chansons thèmes que Loco Locass pouvait bien écrire.
QUI PERD GAGNE
Crédits photo : Qui perd gagne/The Biggest Loser
Vous connaissez sans doute le principe de Qui perd gagne, cette émission qui a roulé pendant 17 saisons (oui, oui, 17).
On sélectionne des candidats et candidates avec un important surplus de poids, et grâce à un régime et à un programme d’exercice intense, on leur fait perdre beaucoup, beaucoup de livres.
Le problème, c’est que cette méthode de perte de poids a été dénoncée à de nombreuses reprises comme étant dangereuse; des personnes ont d’ailleurs dû être hospitalisées durant leur participation à l’émission. Le concept de l’émission, reposant sur l’idée que les participants et participantes qui perdent moins de poids risquent l’élimination, a aussi encouragé certaines personnes à se déshydrater au point d’uriner du sang.
Et ça, c’est sans parler de l’aspect grossophobe de l’émission qui, disons-le, est franchement dépassé.
QUEEN FOR A DAY
Crédits photo : Wikipédia
Dans le domaine des émissions cruelles, difficile de faire pire que cette émission diffusée des années 40 aux années 60.
Les participantes, habituellement des mères de famille, étaient invitées à venir raconter les difficultés auxquelles elles faisaient face. Elles racontaient leur histoire crève-cœur au public et expliquaient de quoi elles auraient besoin. Souvent, les demandes étaient tragiques : un implant pour la surdité, de l’argent pour payer les soins de santé de leur enfant malade ou des appareils ménagers. On mesurait ensuite les applaudissements du public afin de savoir quelle femme faisait le plus pitié. Les autres mangeaient de la chnoute.
Aujourd’hui, quand le système nous laisse tomber, on lance une campagne de sociofinancement, on ne passe pas à une émission de télé.
LE TI-MÉ SHOW
Crédits photo : Radio-Canada
Ti-Mé (alias Popa) est l’un des personnages les plus adorés de l’histoire de la télévision québécoise, et on comprend pourquoi; La petite vie est un exemple de succès fracassant, ayant posé une marque indélébile sur la culture québécoise.
Ça ne veut toutefois pas dire que le personnage se prête à toutes les sauces. Un talk-show animé par un personnage fictif, accompagné d’un coanimateur tout aussi fictif (Pogo, incarné par Rémy Girard), c’est étrange.
Comment avoir des confidences sincères de la part d’un artiste quand il parle à une caricature étrange?
C’était une fausse bonne idée, prête pour le recyclage.
FACE AU MUR
Crédits photo : Facebook/Face au mur
Il y en a eu beaucoup, des quiz insignifiants dans l’histoire de la télé, mais rares sont ceux qui ont offert un rapport coût/insignifiance aussi élevé.
Dans cette émission animée par Maripier Morin, un duo devait répondre à des questions (seulement 11 en 90 minutes). Selon le nombre de bonnes ou de mauvaises réponses, les candidats et candidates devaient faire tomber des boules dans un mur géant (39 pieds de haut par 72 pieds de large, 18 242 livres d’acier, 9 millions de LED) qui déterminaient le montant de leur gain ou de leur perte.
On n’a vu qu’une seule saison de cette émission.
Un concept coûteux et complexe pour un résultat finalement des plus quelconques… disons que TVA fait beaucoup mieux avec Le tricheur.
Producteurs, on vous en prie : laissez ces émissions dans les boules à mites!
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