Ce n’est pas parce qu’une fiction fait ses premiers pas sur le petit écran qu’elle ne peut pas se retrouver sur le grand écran. Et quand une émission connaît du succès, il faut se dire « Think big! » comme le faisait si bien Elvis Gratton. Voici des émissions de télévision québécoises qui ont fait le saut au cinéma.

Lance et compte

Dès sa sortie en 1986, la série Lance et compte a connu un immense succès et nous a offert plusieurs répliques punchées qui sont devenues des classiques de la télé québécoise. Qui n’a jamais entendu le fameux « Sacrament Suzie! » de Marc Messier, alias Marc Gagnon? La série suit le parcours de Pierre Lambert, recrue étoile du National de Québec, équipe fictive largement inspirée des défunts Nordiques, et de son entourage. 

Lance et compte ou Cogne et gagne, en France, a connu plusieurs vies. Après sa diffusion originale de 1986 à 1989 sur les ondes de Radio-Canada, six téléfilms ont pris l’affiche sur les ondes de TVA en 1990. Ensuite, en 2002, Lance et compte : nouvelle génération est diffusée sur les ondes de TQS.  Dans cette suite, on retrouve les personnages principaux 15 ans plus tard et on en découvre de nouveaux. 

En 2010, c’est l’heure de passer au septième art pour la saga Lance et compte. Et on n’y va pas de main morte pour l’intrigue : l’autobus du National est impliqué dans un accident et une dizaine de membres de l’organisation meurent. Guy Lambert devient capitaine de l’équipe tout en portant le deuil et encaisse les défaites. Pas besoin de vous dire que Marc Gagnon ne sait plus à quel saint se vouer, frôle le burn out et tente par tous les moyens d’aider son équipe. 

Après le film, les deux dernières saisons ont été présentées respectivement en 2012 et 2015, sur les ondes de TVA. On peut dire que la série a véritablement fait le tour du sujet! 

Grande Ourse

C’est en 2004 que débute Grande Ourse sur les ondes de Radio-Canada. La saison 2, intitulée L’héritière de Grande Ourse, voit le jour l’année suivante. L’intrigue tourne autour de Grande Ourse, un petit village minier du nord du Québec où des phénomènes inexpliqués et inexplicables viennent chambouler la vie de ceux et celle qui y habitent. Le mystère est entier et personne ne semble pouvoir le percer.

En 2009, le film Grande Ourse : la clé des possibles prend l’affiche. Il s’agit d’une continuité de la série télé, pour le plus grand bonheur de ses adeptes. La série et le film ont été réalisés par Patrice Sauvé, dont la critique a salué le travail de réalisation, le qualifiant de novateur. Grande Ourse met en vedette Marc Messier, Fanny Mallette et Normand Daneau dans les rôles respectifs de Louis-Bernard Lapointe, Gastonne Belliveau et Émile Biron. 

Au total, la série a remporté 20 prix Gémeaux : 12 pour la première saison, 8 pour la deuxième. Le film n’a récolté aucun prix, mais les preuves du succès de Grande Ourse étaient déjà faites! 

Les Bougon, c’est aussi ça la vie! 

Pendant trois saisons, de 2004 à 2006, les téléspectateurs et téléspectatrices sont tombés sous le charme de la famille Bougon… Même s’ils n’ont absolument rien de charmant! On pourrait même les qualifier de « crosseurs professionnels ». Paul (Rémy Girard), Rita (Louison Danis) et leurs enfants Dolorès (Hélène Bourgeois-Leclerc), Junior (Antoine Bertrand) et Mao (Rosalee Jacques) forment la famille la plus unie et la plus malhonnête qui soit. Leur spécialité? Déjouer le système, trouver ses failles et les exploiter. On a adoré les voir à la télé, mais on n’aurait pas voulu vivre dans leur voisinage! 

Écrite par François Avard et Jean-François Mercier, la série s’est terminée en ne laissant aucun espoir pour une suite ou une série dérivée. 

C’est pourquoi le public a été très surpris (et heureux!) quand un film a été annoncé. C’est en 2016 qu’il prend l’affiche, mettant toujours en vedette la famille Bougon. Paul décide de se lancer en politique, formant le Parti de l’écœurement national. Il souhaite réformer le système trop corrompu selon lui. Ses discours et les méthodes peu orthodoxes de sa famille l’aideront à gagner en popularité. Du Bougon à son meilleur!

Dans une galaxie près de chez vous 

Pendant quatre saisons, de 1999 à 2001, le public québécois a pu suivre les aventures de l’équipage du vaisseau spatial Romano Fafard ayant pour mission de trouver une nouvelle planète habitable pour 6 milliards de tatas. Les proverbes du capitaine Patenaude et le « Non Brad! » ont marqué l’imaginaire collectif. Drôle et parfois absurde, le ton de la série a su plaire tant aux jeunes qu’aux moins jeunes. 

Trois ans après la fin de l’émission, soit en 2004, le film Dans une galaxie près de chez vous a pris l’affiche. C’est avec plaisir que l’on a retrouvé le capitaine Charles Patenaude (Guy Jodoin) et son équipage :  Flavien (Claude Legault), Brad Spitfire (Stéphane Crête), Bob (Didier Lucien), Valence (Sylvie Moreau), Serge (Réal Bossé) et Pétrolia (Mélanie Maynard) dans les confins de l’univers!

Quatre ans plus tard, un deuxième film voit le jour, et en juillet 2023, Claude Legault, créateur et auteur de la série avec son complice Pierre-Yves Bernard, annonçait que la SODEC avait accordé du financement pour un 3e film! L’équipage semble donc loin de prendre sa retraite! 

Les belles histoires des pays d’en haut

L’histoire de ce téléroman est longue! Tout a commencé avec un livre écrit par Claude-Henri Grignon et paru au début des années 1930 : Un homme et son péché. L’auteur a ensuite créé le téléroman Les belles histoires des pays d’en haut d’après son roman, une série qui aura connu 14 saisons, de 1956 à 1970! L’émission a d’abord été diffusée en noir et blanc et a fait le saut en couleurs. Se situant dans le village de Sainte-Adèle, elle dépeint la vie et le quotidien des gens qui y habitent, dont le couple composé de Séraphin et Donalda (et Alexis!).

En 2002, le film Séraphin : un homme et son péché prend l’affiche, mettant en vedette Karine Vanasse dans le rôle de Donalda, Roy Dupuis dans le rôle d’Alexis Labranche et Pierre Lebeau dans le rôle du détestable Séraphin. On se souvient encore de la chanson thème du film, interprétée par Isabelle Boulay, Depuis le premier jour, une chanson d’amour déchirante, surtout quand on connaît l’histoire.

En 2016, toujours sur les ondes de Radio-Canada, une suite voit le jour, intitulée Les pays d’en haut. Les interprètes ont changé, les intrigues aussi, mais les personnages principaux sont toujours les mêmes : Donalda (Sarah-Jeanne Labrosse), Séraphin (Vincent Leclerc) et Alexis (Maxime Le Flaguais).

À noter qu’il y a eu un premier film Un homme et son péché en 1949 et aussi un radio-roman, diffusé pendant 23 ans à la radio de Radio-Canada de 1939 à 1962, sans oublier l’adaptation du livre pour le théâtre et la bande dessinée. Comme quoi, quand une histoire rencontre du succès, il faut savoir l’exploiter. Et l’amour… c’est indémodable! 

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