5 « sitcoms » québécoises tournées devant public
Vincent Morin
11 octobre 2023
Bête noire de certaines personnes, plaisir avoué chez d’autres, les comédies de situation enregistrées devant public (ou « sitcoms ») ont eu la part belle à la télévision au cours des soixante dernières années. Reconnaissables à leurs rires « en cannes », à leurs décors en carton et à leurs personnages colorés, elles ont marqué nos esprits, pour le meilleur et pour le pire.
Après le retour de six épisodes de La Petite Vie, voici un bref regard sur quelques séries représentantes de ce genre en voie de disparition qui a marqué le petit écran québécois.
Moi et l’autre (de 1966 à 1971 et de 1995 à 1997)
On aurait pu croire que la nostalgie est un phénomène relativement nouveau à la télé. Que nenni! Déjà dans les années 1990, Moi et l’autre revenait au petit écran pendant deux saisons, trente ans après sa diffusion originale.
Dans cette comédie phare de la Révolution tranquille, on suit deux colocataires hautes en couleur au gré des aléas de leur quotidien : Denise, la femme droite et élégante au français bien léché, et Dominique, malcommode et plus nerveuse que son amie. Le clown blanc et le clown rouge. Autour d’elles vient se greffer une galerie de personnages secondaires, dont Gustave, le concierge de leur immeuble, interprété par Réal Béland (père).
Radio Enfer (de 1995 à 2001)
Série devenue culte, Radio Enfer était, à la fin des années 1990, l’une des séries phares du Canal Famille avant que celui-ci ne devienne Vrak.tv. Campée dans une école secondaire, on y suit le groupe de jeunes responsables de la radio étudiante : Carl « le cat » Charest, Maria Lopez, Camille Bergeron, Jean-Lou Duval, entre autres.
Parmi les innombrables coups de cœur de la série, notons entre autres toutes les fois où la psychologue Jocelyne essaie d’avoir un vocabulaire cool et branché, le rap des aliments de Jean-Lou, dont Michel Charrette se fait encore souvent parler, et l’attitude de Maria Lopez. Une vraie reine.
La présence du public en studio était d’ailleurs saluée à la fin de chaque épisode. On pouvait y voir les interprètes se diriger vers la foule alors que les caméras se tournaient vers elle. Ça donnait le goût d’y aller!
Histoires de filles (de 1999 à 2009), Km/H (de 1998 à 2006)
On aurait pu parler de ces deux séries distinctement, mais comme Denis et sa petite frette, elles sont devenues indissociables. Chaque mardi soir, de 1999 à 2006, le générique d’ouverture groovy d’Histoires de filles nous préparait pour une belle heure de rigolade qui se terminait avec la guitare country de Km/H.
D’un côté : Dominique, Judith, Marie-Jo, Sophie, Roch, Laurier et Gerry. Sept camarades qui, dans la plus pure tradition des « sitcoms », se retrouvent dans différentes situations sans grande trame narrative. Le café de Judith sert de lieu de rencontre au groupe qui gravite autour de la bande. C’est Friends, mais québécois, avec sept camarades au lieu de six.
De l’autre : Denis, ses enfants, Mélanie et Nicolas, Germain, le garagiste, Roxanne, la patronne snob, Sylvie, l’adjointe sympathique, ainsi que Jean-Louis et Tite-Laine, le couple beige dont on ne se lasse pas. Tout ça, campé dans l’univers macho d’un magazine de voitures.
Rue King (2020-2021)
Complètement disparue de nos petits écrans, la « sitcom » devant public a fait un retour rafraîchissant ces dernières années avec Rue King. Tout en innovant, la série reprend les concepts ayant fait la renommée de plusieurs séries du genre : des colocataires, un lieu de rassemblement commun et des personnages colorés. Pas de textes ici. Un maître de jeu transmet les grandes lignes de situations aux comédiens et comédiennes … pendant l’enregistrement. Le reste relève de l’inspiration des interprètes.
On a pu y voir des improvisateurs et improvisatrices de renom, comme Pierre-Luc Funk, Sophie Cadieux, Marie-Ève Morency, Stéphane Crête et Virginie Fortin.
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