3 métiers qui sont plus agréables à la télé que dans la vraie vie
Pier-Luc Ouellet
10 janvier 2024
Combien de personnes ont voulu devenir policier ou policière après avoir regardé Jasmine, District 31 ou, pour ceux et celles qui se détestent vraiment, 19-2? Qui s’est découvert une vocation de sexologue en vivant le retour aux études de Sylvie (Sylvie Léonard) dans Un gars, une fille ou bien en s’attachant à la chaotique Sarah (Magalie Lépine-Blondeau) dans Sans rendez-vous? Combien ont voulu travailler dans une banque en regardant Rénald Paré (Marc Labrèche) aller dans La petite vie? Bon, OK, sûrement pas beaucoup, mais vous comprenez l’idée.
Il faut toutefois faire attention avant de se servir du petit écran comme conseiller d’orientation. Si les personnages de nos séries télé préférées peuvent nous donner l’occasion d’en apprendre plus sur certains métiers, et peut-être même de nous découvrir une vocation, ça reste de la télé. C’est souvent exagéré.
Pour vous aider à démêler le vrai du faux quant aux versions romancées de certains métiers, nous vous avons préparé un petit comparatif de certaines professions à la télé et dans la vraie vie.
1. Médecin – tel que vu dans Urgences, Dre Grey, leçons d’anatomie (Grey’s Anatomy), Stat, New Amsterdam, etc.
Crédit : Aetios Productions/Radio-Canada
À la télé :
La personne médecin entre à l’hôpital, où une jolie infirmière ou un bel infirmier l’attend pour faire l’amour dans une chambre vide. Elle est ensuite appelée d’urgence parce qu’il y a eu un mégacarambolage sur l’autoroute, alors elle doit opérer une personne de chaque main en chuchotant de façon super tendue. Après qu’elle a sauvé la moitié de la ville avec ses talents incroyables en chirurgie, une patiente reconnaissante va la rejoindre dans une chambre vide pour lui révéler ses secrets les plus intimes qui, par le plus grand des hasards, concernent d’autres membres de l’établissement hospitalier. Drame! Puis, la ou le médecin décide d’aller dormir, mais dans les hôpitaux à la télé, la seule raison qui explique le manque de lits, c’est qu’ils sont tous occupés par des médecins en rut.
Dans la vraie vie :
Le ou la médecin se réveille d’une sieste de 15 minutes sur une civière à l’urgence parce qu’il ou elle a fini de voir ses patients du matin de la veille à 3 h. Une foule de malades l'attend à l’urgence, la plupart ayant attendu 15 heures pour lui raconter à quel point leur morve est verte ou que leurs parties intimes piquent.
Ce médecin retournerait bien à la maison faire l’amour avec son ou sa partenaire, mais ça fait trois semaines qu’ il n’est pas rentré à la maison et il n’est plus certain de l’adresse. Il s’enferme dans une salle de pause et se détend en lisant sur Twitter (pardon, X) les nombreuses menaces de mort de conspirationnistes qui pensent que la science a inventé la COVID-19!
2. Journaliste – tel que vu dans Sur écoute (The Wire) (saison 5), Daredevil, House of Cards (saison 1), etc.
Crédit : Marvel Television/Netflix
À la télé :
La fougueuse reporter commence sa journée quand une source anonyme la réveille avec des infos juteuses sur un complot mêlant le gouvernement et le crime organisé, sur lequel elle enquête depuis des mois.
Elle débarque donc dans l’entrepôt abandonné mentionné par sa source, mais c’est un piège. Elle passe très près d’y laisser sa vie, mais sa vivacité d’esprit et ses talents étonnants en kung-fu lui permettent de s’échapper juste à temps pour mettre l’affaire sous presse et renverser le gouvernement avant le souper.
Dans la vraie vie :
La très fatiguée journaliste se réveille dans son un et demi délabré qu’elle a quand même de la difficulté à payer. Elle va travailler au café du coin, buvant un latte au lait d’avoine qu’elle n’a pas non plus les moyens de s’offrir. Elle en est à son quinzième article de l’avant-midi sur le nouveau régime d’une influenceuse quelconque quand le téléphone sonne : elle est licenciée parce que le journal a décidé de remplacer ses journalistes par une intelligence artificielle qui va rédiger des palmarès des 10 actrices qui ont eu des chirurgies « botchées » sans se plaindre.
3. Écrivain ou écrivaine – tel que vu dans Californication, La galère, Sexe à New York (Sex and the City), etc.
Crédit : Cirrus communications/Radio-Canada
À la télé :
Écrire, c’est un métier où l’on est son propre patron et où l’on fait son propre horaire, et les écrivains à la télé semblent pleinement en profiter. On voit l’auteur ou l’autrice partir en voyage, se chicaner avec ses proches, vivre des histoires d’amour, parfois même se retrouver dans une conspiration criminelle ou deux, mais il y a une chose qu’on ne voit jamais l’écrivaine ou l’écrivain faire : écrire.
Ce n’est pas grave, parce que dans l’univers de la télé, les gens adorent lire (ironiquement, on dirait qu’à la télé, les gens lisent beaucoup plus qu’ils n’écoutent la télé), et l’écrivain jouit d’un compte en banque qui semble être inépuisable. Bon, OK, des fois, elle ou il se plaint de manquer d’argent, mais si l’on en croit son somptueux appartement à Manhattan, ça ne va vraiment pas si mal que ça.
Dans la vraie vie :
À moins d’être Patrick Sénécal, l’écrivaine ou l’écrivain n’est pas juste ça. Cette personne est aussi probablement prof de français, serveuse, comédienne, barista, scénariste, conférencière, concepteur publicitaire, ou de façon encore plus probable : tout ça en même temps.
Au Québec, un best-seller, c’est 3000 exemplaires vendus. Et le revenu médian des écrivains est de 5000 $. Si l’on faisait une série vraiment réaliste mettant en vedette un écrivain, on ne le verrait pas beaucoup écrire, mais pas parce qu’il s’éclate à Saint-Tropez; on le verrait plutôt passer 40 heures dans un job alimentaire pour réussir à payer le loyer. Moins sexy, hein?
Quelle profession semble beaucoup plus passionnante à la télé qu’elle ne l’est vraiment, selon vous?
Découvrez d'autres articles de l'équipe web de C'est juste de la TV!